Auditions sur le projet de loi no. 59 - La Fédération des cégeps propose une approche concertée face à la radicalisation
QUÉBEC, le 16 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Dans le mémoire qu'elle a présenté hier soir dans le cadre des auditions de la Commission des institutions de l'Assemblée nationale du Québec sur le projet de loi n° 59, Loi concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence et apportant diverses modifications législatives pour renforcer la protection des personnes, la Fédération des cégeps demande le retrait des articles du projet de loi ciblant directement les établissements de son réseau et préconise une approche concertée de tous les acteurs de la société dans la recherche de solutions face au phénomène émergent et complexe de la radicalisation.
« Les cégeps adhèrent totalement à l'objectif gouvernemental de prévention et de lutte contre les discours haineux ou incitant à la violence. Au fil des ans, ils se sont eux-mêmes dotés de codes de vie, de politiques et de procédures pour s'assurer que toute personne qui se trouve dans leurs bâtiments respecte les valeurs liées à leur mission. Cependant, le phénomène auquel nous assistons maintenant est celui de la radicalisation, un phénomène nouveau et complexe qui n'est pas propre au réseau collégial et qui concerne tous les acteurs de notre société. Dans cette perspective, viser les cégeps, comme le font certains articles du projet de loi, est une stratégie pour le moins étonnante », a indiqué le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Bernard Tremblay.
La Fédération estime que le fait d'accorder au ministre des pouvoirs d'enquête à l'égard des comportements pouvant faire craindre pour la sécurité morale ou physique des étudiants et de lui donner le pouvoir de retenir ou d'annuler la subvention destinée à un cégep, comme le propose le projet de loi, est superflu, puisque la loi régissant les cégeps donne déjà tous les pouvoirs au ministre à cet égard.
« La radicalisation est un phénomène social, complexe, présent dans les cégeps, mais aussi dans d'autres lieux, sans parler d'Internet et des médias sociaux. Nous n'arrivons pas à comprendre comment le gouvernement peut envisager de pénaliser ainsi des cégeps qui s'inscrivent déjà dans une démarche de collaboration et de concertation face à ce phénomène, qui dépasse le seul réseau collégial, et pour lequel personne n'a encore trouvé de solution, pas même le gouvernement », a affirmé M. Tremblay.
Face à la radicalisation, les discours haineux et l'incitation à la violence, la Fédération des cégeps préconise plutôt une approche constructive, basée sur la concertation et la collaboration, comme celle que prévoient d'autres éléments du Plan d'action gouvernemental 2015-2018 en matière de radicalisation, auxquels les cégeps souscrivent déjà.
Par ailleurs, la Fédération des cégeps multiplie depuis plusieurs mois les représentations auprès des ministères concernés pour signifier la volonté des collèges d'agir dans ce domaine, en plus de participer à différents projets de recherche visant à mieux comprendre le phénomène, de manière à bonifier, collectivement, les mesures de prévention et d'intervention à cet égard.
On peut consulter le mémoire présenté par la Fédération des cégeps dans le cadre de ces auditions de la Commission des institutions sur son site Internet (www.fedecegeps.qc.ca).
La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec. Elle a été créée en 1969 dans le but de promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps. Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d'affaires étudiantes, d'affaires internationales, de formation continue, de financement, de ressources humaines, d'évaluation de la scolarité, d'affaires juridiques, de technologies de l'information, de négociation et de relations du travail. La Fédération des cégeps représente les collèges pour la négociation des conventions collectives. www.fedecegeps.qc.ca.
SOURCE Fédération des cégeps
Judith Laurier, directrice des communications, 514 381-8631, poste 2337; cellulaire : 514 239-2088
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