Augmentation des tarifs d'électricité : trois fois plus lourde à porter pour
les plus pauvres et sans bénéfices environnementaux
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)11 déc, 2009, 10:30 ET
MONTRÉAL, le 11 déc. /CNW Telbec/ - Selon une note socio-économique publiée par l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) aujourd'hui, la hausse des tarifs d'Hydro-Québec envisagée par le gouvernement du Québec serait inéquitable socialement sans offrir d'avantages sur le plan environnemental. Les auteurs de la note, Eve-Lyne Couturier et Pierre-Antoine Harvey, déboulonnent les trois mythes justifiant l'augmentation des tarifs. En effet, contrairement à ce que certains laissent croire, l'électricité n'est pas vendue à rabais par Hydro-Québec, hausser les tarifs d'électricité n'est pas une mesure équitable, pas plus d'ailleurs qu'elle n'est bénéfique pour l'environnement.
"Nombre de commentateurs économiques nous lancent qu'Hydro-Québec vend son électricité à rabais au Québec. Pourtant, un simple coup d'œil aux états financiers de la société d'État nous permet de contredire une telle affirmation. Non seulement Hydro-Québec fait des profits de 3,1 milliards $ mais dégage aussi des surplus permettant de financer ses nouveaux développements énergétiques. De plus, les marchés d'exportation de l'électricité sont tellement variables que rien ne démontre qu'Hydro-Québec serait en mesure d'y vendre son électricité à meilleur prix qu'au Québec." affirme Eve-Lyne Couturier, chercheure à l'IRIS et auteure de la note.
"Certains prétendent que les bas tarifs se soldant par un transfert régressif des plus pauvres vers les plus riches permettrait de corriger cette inégalité : cette deuxième affirmation s'avère elle aussi un mythe. Nous démontrons que la hausse du bloc patrimonial proposée par le gouvernement du Québec est une mesure régressive qui est presque trois fois plus lourde à porter pour les ménages moins bien nantis que pour les ménages les plus riches." souligne Pierre-Antoine Harvey, chercheur à l'IRIS et auteur de la note.
Les auteur-es font également la démonstration que l'augmentation des tarifs d'électricité n'aurait que très peu d'effets environnementaux bénéfiques. L'élasticité-prix de l'électricité est tellement faible que les économies d'énergie potentiellement réalisées par une telle hausse sont marginales. "Si le gouvernement veut réellement inciter les consommateurs résidentiels à économiser de l'énergie, nous l'invitons soit à revoir la structure de la grille tarifaire d'Hydro-Québec, soit à concevoir de nouveaux programmes d'efficacité énergétiques plus adaptés à la réalité du marché locatif par exemple." conclut Eve-Lyne Couturier.
Renseignements: Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable des communications, (514) 814-1522
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