Austérité imposée, démocratie scolaire menacée - Les Tables régionales de groupes de femmes et leur Réseau disent oui à la démocratie scolaire
QUÉBEC, le 15 oct. 2015 /CNW Telbec/ - Les dix-sept Tables régionales de groupes de femmes du Québec et leur Réseau sont fières de se porter aujourd'hui à la défense des élections scolaires québécoises. Nous sommes grandement préoccupées par le déficit démocratique croissant au Québec et nous croyons qu'il est temps que les femmes participent pleinement aux décisions qui concernent leur communauté : c'est une question de droit à l'égalité. C'est aussi une question d'efficacité : le Québec ne peut se passer de la contribution pleine et entière de plus de la moitié de sa population constituée par les femmes. Tout recul en ce sens est inadmissible.
Les femmes du Québec ont vécu, au cours des dernières années, une érosion de leur représentation et de leur pouvoir aux différentes instances. Leur représentation à l'Assemblée nationale est en baisse, le nombre d'élues municipales augmente au compte-gouttes. Les changements dans la gouvernance régionale, notamment les conférences régionales des élus ainsi que les agences et établissements de santé et services sociaux, ont eu pour effet de réduire l'influence des femmes et de la société civile sur les décisions qui les concernent. Les conseils scolaires, où l'on trouve environ 50 % d'élues, sont maintenant menacés. Nous déplorons l'intention du gouvernement québécois d'abolir ces institutions démocratiques, les seules instances électives au Québec ayant atteint la parité de représentation.
Le gouvernement québécois, sous prétexte d'assainir les finances publiques, s'attaque au droit à l'égalité pour les femmes. Il y a quelques temps, ce même gouvernement a aboli les directions régionales du ministère de l'Éducation. Dans la foulée de ces suppressions, ce sont les éditions régionales du concours Chapeau les filles! qui sont disparues, ce sont les projets novateurs permettant de diversifier les choix de carrière des filles qui en ont été fragilisés. Pour le Réseau des Tables et ses membres, l'accès à l'éducation est une priorité, le pouvoir des communautés sur les décisions qui concernent leur école est essentiel et le financement adéquat des institutions scolaires est non négociable. « Nous avons beaucoup plus à craindre d'un déficit démocratique en éducation que d'un déficit financier en éducation. On s'attaque ici à un principe fondamental : le droit de la population à contrôler son système scolaire, ses écoles. C'est très grave », d'affirmer madame Francine Rivest, la présidente du Réseau des Tables. « De plus, il est faux de prétendre que les sommes d'argent versées à l'éducation sont des dépenses : ce sont des investissements au taux de rendement supérieur à tout autre. On n'est jamais déficitaire lorsqu'on investit dans l'éducation » d'ajouter madame Blanche Paradis la coordonnatrice de l'organisme.
Toujours sous prétexte d'assainir les finances publiques, le gouvernement québécois voudrait abolir ce gouvernement de proximité qui permet justement à des éluEs de prendre des décisions importantes en lien avec la gestion et le fonctionnement des écoles d'un territoire donné. Ce sont les personnes du milieu immédiat, les parents, le personnel enseignant, les directions d'école, qui sont les mieux placées pour effectuer cette gestion au quotidien. Ce sont toutes ces personnes que les commissions scolaires fédèrent au bénéfice des étudiantes et étudiants qui fréquentent les écoles. Pour Blanche Paradis, la coordonnatrice du Réseau des tables : « Les femmes dans toutes les régions du Québec sont au cœur du processus éducatif, majoritairement comme enseignantes et comme membres des conseils d'établissement. Il est essentiel qu'elles puissent continuer de détenir, en toute parité, les leviers décisionnels électifs que constituent les commissions scolaires ».
Le gouvernement québécois s'est engagé, lors de l'adoption de sa politique Pour que l'égalité de droit devienne une égalité de fait, à appliquer l'analyse différenciée selon les sexes. Cette méthode de gestion oblige les ministères à évaluer tout programme, politique, mesure ou loi en fonction de son impact sur les femmes et les hommes. Par le fait même, il doit s'assurer que ses décisions ne sont pas défavorables à l'un ou à l'autre sexe. La décision d'abolir les élections scolaires ne passe pas le test de l'analyse différenciée selon les sexes, pas plus qu'elle ne passe le test de la démocratie. Nous rappelons aujourd'hui le ministre François Blais à ses devoirs et à abandonner cette idée d'abolir les élections scolaires.
Le Réseau des Tables régionales de groupe de femmes regroupe les dix-sept Tables régionales de groupes de femmes. En tant qu'organisme féministe de défense collective des droits des femmes, il porte auprès des instances nationales les réalités régionales et prend position dans une perspective d'égalité entre les sexes et de plus grande justice sociale.
SOURCE Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
Blanche Paradis, coordonnatrice, [email protected], Téléphone : 450-438-5821, Cellulaire : 819-690-5200
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