Autonomie des universités et liberté académique : la FQPPU se mobilise aux côtés des professeur•es de Nouvelle-Écosse et des États-Unis contre les ingérences politiques English
Nouvelles fournies par
Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU)19 mars, 2025, 06:30 ET
EN BREF :
- Face à la montée inquiétante des ingérences politiques en Amérique du Nord, la FQPPU dénonce fortement les attaques contre l'autonomie universitaire et la liberté académique, notamment en Nouvelle-Écosse et aux États-Unis, mais également au Québec.
- La FQPPU réaffirme sa détermination et son engagement pour préserver la mission d'intérêt public des universités, qui repose notamment sur leur autonomie, sur un financement libre et sur une protection rigoureuse de la communauté universitaire contre des pressions externes de plus en plus lourdes.
- La FQPPU appelle à une mobilisation urgente, exhortant gouvernements, communautés universitaires et citoyen•nes à rejeter fermement tout modèle autoritaire de la gestion des universités, tirant ainsi une leçon fondamentale des conséquences graves observées à travers le monde lorsque la science et l'enseignement sont subordonnés à des intérêts politiques, idéologiques ou économiques.
MONTRÉAL, le 19 mars 2025 /CNW/ - Face aux attaques répétées contre l'autonomie des universités et la liberté académique en Amérique du Nord, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) exprime son entière solidarité envers l'Association of Nova Scotia University Teachers (ANSUT) en Nouvelle-Écosse et l'American Association of University Professors (AAUP) aux États-Unis, qui subissent présentement des pressions intenables de la part de leur gouvernement respectif. Elle en profite également pour souligner que le Québec n'échappe malheureusement pas à cette tendance inquiétante. Plus que jamais, la FQPPU souhaite rappeler à l'ensemble des élu•es d'ici et d'ailleurs que de préserver l'indépendance des universités est indispensable à la démocratie, à l'innovation scientifique et à la défense d'une société libre et éclairée.
Des vagues d'ingérences politiques qui compromettent le rôle social des universités
Au cours des derniers mois, la mission d'intérêt public des universités a subi des attaques sans précédent en Amérique du Nord. En Nouvelle-Écosse, le projet de loi 12 prévoit donner au gouvernement provincial un pouvoir excessif sur la gouvernance des universités, menaçant directement leur autonomie. Aux États-Unis, la situation est encore plus préoccupante : le gouvernement fédéral multiplie les mesures répressives, telles que les coupures ciblées du financement de la recherche, le démantèlement du Département de l'Éducation, la restriction des initiatives en diversité, équité et inclusion (DEI), et la répression de mouvements étudiants contestataires. Ces mesures visent également les chercheuses et chercheurs du Canada, qui doivent désormais déclarer de quelle façon leur travail s'aligne sur les visées politiques de l'administration Trump lorsqu'elles et ils travaillent sur des projets financés en tout ou en partie par des agences fédérales américaines.
Le Québec n'est pas épargné par cette dérive politique inquiétante. Dans les derniers mois, le gouvernement Legault a limité drastiquement le nombre d'étudiantes et étudiants internationaux accueillis par les universités québécoises et retiré les professeures et professeurs universitaires du traitement simplifié d'immigration. À ces décisions malavisées s'ajoutent les interventions répétées et préoccupantes de la ministre Pascale Déry : ingérence directe dans des contenus pédagogiques sur la Palestine, blocage arbitraire de la nomination d'une professeure au conseil d'administration de son université, réorganisation contestée des Fonds de recherche du Québec sous contrôle du ministère de l'Économie et sourde oreille face aux principales parties prenantes du réseau universitaire lors de l'imposition de mesures impopulaires. L'ensemble de ces actes révèle une propension dangereuse à affaiblir l'autonomie institutionnelle, compromettant gravement la capacité de nos universités à remplir leur mission fondamentale, soit la production et la diffusion du savoir critique par l'enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité.
« Cette vague sans précédent d'ingérences politiques dans les universités nord-américaines nous force à réaffirmer notre engagement indéfectible envers la mission d'intérêt public des universités, la liberté académique et l'autonomie universitaire », affirme Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « Que ce soit face aux dérives inquiétantes du projet de loi 12 en Nouvelle-Écosse, aux restrictions fédérales américaines sur le financement de la recherche, la liberté académique et la liberté d'expression, ou encore aux obstacles croissants à l'accueil des talents internationaux imposés par le gouvernement québécois, notre message est clair : l'université doit demeurer un espace autonome et libre de toute censure et de toute pression politique, idéologique et économique. Nous appelons l'ensemble des acteurs de la société à se mobiliser avec nous, car défendre l'intégrité des universités, c'est préserver le cœur même de nos démocraties. »
Fidèle à ses principes fondateurs et consciente de la portée mondiale de ces enjeux, la FQPPU réaffirme ainsi son engagement ferme et continu auprès de ses alliés, l'ANSUT et l'AAUP, dans cette lutte essentielle pour des universités libres de mener à bien leurs activités, sans crainte de représailles. Partout dans le monde, les exemples d'atteintes à l'autonomie universitaire et à la liberté académique se multiplient, laissant dans leur sillage des dommages profonds aux sociétés concernées. Tirons-en collectivement une leçon essentielle : ce modèle de dérive autoritaire ne peut et ne doit jamais devenir le nôtre.
Depuis 1991, la FQPPU est l'instance de concertation et de représentation du corps professoral universitaire québécois.
SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU)

Pour plus d'information ou pour toute demande d'entrevue, veuillez contacter : Émile Bordeleau-Pitre, Conseiller stratégique en communications, 514-692-3643, [email protected], www.fqppu.org/
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