AVIS AUX MÉDIAS - Commission spéciale sur le droit de mourir dans la dignité
- D'abord améliorer l'offre de soins palliatifs partout au Québec
Nouvelles fournies par
Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS)02 nov, 2010, 10:34 ET
MONTRÉAL, le 2 nov. /CNW Telbec/ - L'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), de passage à la Commission spéciale sur le droit de mourir dans la dignité, recommande « que le Québec se dote d'une offre de service complète en soins palliatifs en centre hospitalier, en CHSLD, en maison de soins palliatifs et à domicile », selon ce qu'a déclaré sa directrice générale, Mme Lise Denis. L'AQESSS recommande également « que le Québec légifère afin que les volontés de fin de vie quant aux soins exprimées par les personnes soient respectées », a de son côté indiqué M. Alex G. Potter, président de l'AQESSS.
En marge de la commission, l'Association a dévoilé les résultats d'un sondage CROP-AQESSS concernant les volontés de fin de vie des Québécois.
Avant toute chose, augmenter l'offre de service en soins palliatifs
L'AQESSS croit que le Québec doit augmenter le nombre de lits de soins palliatifs dans les centres hospitaliers, en CHSLD et dans les maisons de soins palliatifs. « Il manquerait actuellement 170 lits de soins palliatifs au Québec, estime Lise Denis. On remarque aussi qu'ils sont inégalement répartis entre les régions. Il faut absolument améliorer cette situation au cours des prochaines années », dit-elle.
De plus, l'AQESSS recommande que l'offre de soins palliatifs à domicile fournie par les CSSS soit augmentée. En ce moment, les services de soutien à domicile sont insuffisants et l'offre de service varie d'une région à l'autre. « Pourtant, souligne le président de l'AQESSS, Alex G. Potter, plus de la moitié des Québécois préfèreraient finir leurs jours à la maison, selon ce qu'indique notre sondage CROP-AQESSS. » Il rappelle que nous possédons l'expertise au Québec pour offrir des soins de qualité, mais qu'il faudra intensifier l'offre pour faire face à la demande croissante de ces soins liée au vieillissement de la population. « Il faut mettre sur pied des équipes interdisciplinaires, bien les former et assurer une coordination entre les services déjà existants, souligne-t-il. Il faut aussi prévoir les besoins en main-d'œuvre qualifiée et évaluer les investissements qui seront nécessaires à la mise sur pied d'une offre équitable partout sur le territoire. »
Améliorer la formation en gestion de la douleur
Par ailleurs, une bonification de la formation offerte en soins palliatifs et en soulagement de la douleur est nécessaire pour les médecins et le personnel soignant. « L'excellente expertise développée au Québec en gestion de la douleur doit être enseignée partout. Il faut offrir aux médecins et au personnel soignant davantage d'heures de formation à la gestion de la douleur », affirme Ewa Sidorowicz, médecin et directrice des services professionnels au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).
Malgré la croyance, le testament de fin de vie des Québécois n'a pas de valeur légale
L'AQESSS a par ailleurs insisté sur l'importance que les volontés de fin de vie exprimées par les personnes souffrantes soient respectées. En ce moment, au Québec, le mandat en cas d'inaptitude et le testament biologique indiquant les volontés de fin de vie, par exemple d'interrompre un traitement, n'ont pas de valeur juridique contraignante. En d'autres mots, les médecins et les proches de la personne mourante ne sont pas tenus de les honorer.
Pourtant, selon le sondage CROP-AQESSS, 88 % des Québécois croient à tort que ces documents ont une valeur juridique contraignante. Toujours selon le sondage CROP-AQESSS, seulement le tiers de la population québécoise a rédigé un tel document de fin de vie, ce pourcentage s'élève à 51 % chez les 55 ans et plus.
Légiférer pour que les volontés de fin de vie soient respectées
À la lumière de ces données, l'AQESSS recommande que le Québec adopte une loi pour encadrer le testament de vie. Cette loi devrait préciser quelles sont les personnes qui peuvent rédiger un tel document, sa forme, son contenu ainsi que ses modalités d'application et de révocation. « Mais, selon M. Michel Gervais, administrateur du CSSS de la Vieille-Capitale, au-delà de la nécessité que le législateur québécois octroie au testament de vie une valeur légale, il est à souhaiter que tout citoyen soit informé et invité à communiquer ses directives de fin de vie et à les colliger, devant témoins, dans un document facilement repérable. »
L'AQESSS recommande également que le fait de s'enquérir de l'existence d'un tel document auprès d'une personne souffrante fasse partie intégrante des pratiques du personnel soignant et que les informations qu'il contient soient colligées dans le dossier de l'usager.
« Au-delà des enjeux législatifs et juridiques, il est à souhaiter que la présente consultation des citoyens contribue à améliorer l'offre de services aux personnes en grande souffrance ainsi qu'aux personnes en fin de vie. Cette réflexion devrait également nous sensibiliser à l'importance d'accompagner nos proches en fin de vie. Mourir dans la dignité implique certainement de ne pas mourir délaissé, oublié et seul », a conclu Alex G. Potter.
Consultez le mémoire et les résultats complets du sondage au www.aqesss.qc.ca
L'AQESSS représente 134 établissements publics, soit l'ensemble des centres hospitaliers, centres hospitaliers universitaires (CHU), centres hospitaliers affiliés (CHA), centres affiliés universitaires (CAU), instituts, centres de santé et de services sociaux (CSSS) et CHSLD.
Résultats de sondage CROP-AQESSS
- Si vous étiez atteint d'une maladie mortelle ou d'un cancer en phase terminale, où préfèreriez-vous terminer vos jours?
- À la maison : 51 %
- En maison de soins palliatifs : 23 %
- À l'hôpital : 3 %
- Où aimeriez-vous que votre conjoint-e ou un membre de votre famille termine ses jours?
- À la maison : 51 %
- En maison de soins palliatifs : 30 %
- À l'hôpital : 4 %
- Avez-vous un document, par exemple un mandat en cas d'inaptitude ou un testament biologique, qui indique vos volontés de fin de vie - par exemple d'interrompre un traitement ?
- Oui : 33 %
- Non : 65 %
- Selon vous, les médecins et vos proches sont-ils obligés de respecter vos volontés telles qu'exprimées dans un tel document?
- Oui : 88 %
- Non : 7 %
Ce sondage a été réalisé par CROP du 19 au 27 août 2010 auprès de 1000 répondants.
Renseignements:
Source : | AQESSS - Direction des communications et des affaires associatives |
Renseignements : |
Catherine Bourgault-Poulin, responsable des relations de presse Tél. : 514 282-4252 Cell. : 514 258-0022 |
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