OTTAWA, le 8 oct. 2013 /CNW/ - D'après les plus récentes données sur les effectifs infirmiers de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), le nombre d'infirmières et infirmiers autorisés qui approchent de l'âge de la retraite est en hausse. L'Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) s'inquiète du fait que ce nombre d'infirmières et infirmiers autorisés âgés de 60 ans et plus correspond au pourcentage de ceux ayant moins de 30 ans. Après avoir assisté en 2011 et 2012 à la plus faible augmentation depuis longtemps, l'effectif continue d'augmenter.
« Les dernières données sur les effectifs montrent une tendance inquiétante qui exige une plus grande sensibilisation et une intervention politique immédiate », affirme la présidente de l'AIIC, Barb Mildon. « Un taux de croissance plus faible combiné à un effectif vieillissant signifie une profession qui subit de grandes pressions. Au nom de la sécurité des patients et d'un système de santé efficace, les gouvernements et les employeurs doivent se préparer à répondre à une transition essentielle de l'effectif ».
Un écart marqué consiste en la différence entre le nombre de nouveaux diplômés et l'augmentation des effectifs infirmiers. Depuis les trois dernières années, plus de 10 000 infirmières et infirmiers autorisés ont obtenu leur diplôme chaque année au Canada. Mais, le gain net déçoit : seulement 1 083 infirmières et infirmiers autorisés se sont ajoutés à l'effectif en 2012. Qu'advient-il des 8 917 autres infirmières et infirmiers autorisés? La manière dont le Canada recueille et rend compte des données sur les effectifs de la santé ne fournit pas suffisamment de renseignements pour établir la réalité, soit où se situe l'écart. Les données n'offrent pas de scénario clair qui permettrait de prévoir l'effectif nécessaire à l'appui des besoins de santé croissants et changeants des Canadiens. Interpréter les raisons qui expliquent le changement du nombre d'infirmières et infirmiers autorisés dans le système, telles qu'un départ à la retraite, un changement de carrière ou le simple abandon de la profession car ils ne dénichent pas d'emploi convenable, serait utile à la planification des soins de santé.
Selon les données probantes, les gouvernements et les organisations de prestation de services doivent accroître le nombre de postes à temps plein, conserver les nouveaux diplômés en sciences infirmières et mettre à jour la loi afin de permettre aux infirmières et infirmiers autorisés de travailler dans leur plein champ d'exercice selon leurs études et leurs capacités. Une réduction de l'absentéisme et une augmentation de la productivité et du maintien en poste du personnel seraient possibles à l'aide de stratégies d'amélioration de la santé et de la sécurité physiques et psychologiques des infirmières et infirmiers autorisés.
« Nous sommes au courant de la réalité économique », soutient Barb Mildon. « Le financement des soins de santé étant limité, il revient aux gouvernements et aux administrateurs de la santé de garantir l'utilisation efficace et adéquate des ressources afin d'offrir les meilleurs soins aux Canadiens. Les gouvernements, les administrateurs de la santé et la profession infirmière doivent faire en sorte que les infirmières et infirmiers autorisés du Canada sont bien utilisés, sans être surutilisés ou sous-utilisés. En d'autres termes, nous pourrons améliorer de façon significative la santé de la population et le rendement du système de santé en utilisant de manière adéquate le personnel infirmier autorisé ».
Quelques points saillants du rapport :
- Le nombre d'infirmières et infirmiers autorisés qui peuvent exercer au Canada a crû à peu près au même rythme que la population générale de 2008 à 2012 pour totaliser 292 883. Tandis que l'effectif infirmier a augmenté régulièrement au cours de cette période, atteignant 271 807, le nombre d'infirmières et infirmiers autorisés par 100 000 habitants a légèrement diminué, passant de 786 à 779.
- Le milieu de travail des infirmières et infirmiers autorisés n'a pas changé de 2008 à 2012 : 61,6 % à l'hôpital, 15,4 % dans le secteur de la santé communautaire et 9,6 % dans le secteur des soins de longue durée. Les infirmières et infirmiers autorisés travaillant dans les territoires avaient plus tendance à œuvrer dans le secteur de la santé communautaire (41,8 %).
- Un peu plus de 10,5 % de l'effectif infirmier travaillait en milieu rural ou éloigné en 2012, la proportion la plus faible parmi les professions infirmières canadiennes réglementées.
- Le nombre d'infirmières et infirmiers praticiens (IP) travaillant en soins infirmiers a presque doublé de 2008 à 2012, allant de 1 626 à 3 157. Pourtant, les IP forment seulement 1 % de l'effectif infirmier.
- Même si une majorité d'IP travaillaient à l'extérieur des hôpitaux en 2012 (59,8 %), le pourcentage est passé de 69,2 % en 2008.
L'AIIC est la voix professionnelle nationale des infirmières et des infirmiers autorisés du Canada. En tant que fédération de 11 associations et ordres provinciaux et territoriaux représentant près de 150 000 infirmières et infirmiers autorisés, l'AIIC fait progresser la pratique et la profession infirmières afin d'améliorer les résultats pour la santé et de renforcer le système de santé public et sans but lucratif du Canada.
SOURCE : Association des infirmières et infirmiers du Canada
Kate Headley, coordonnatrice des communications externes
Association des infirmières et infirmiers du Canada
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