Avis aux médias des TCA - Déclaration des TCA à l'occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, de l'année 2012 English
TORONTO, le 7 oct. 2012 /CNW/ - Déclaration du président des TCA, Ken Lewenza, dans le cadre de la Journée mondiale pour un travail décent :
Depuis 2008, le mouvement syndical international organise la Journée mondiale pour le travail décent le 7 octobre. Cette journée reconnaît les difficultés particulières auxquelles les travailleuses et travailleurs sont confrontés aujourd'hui dans l'économie mondiale hypercompétitive et déséquilibrée. Les pressions à la baisse sur les salaires et les conditions de travail, la nature temporaire, à court terme, d'un nombre accru d'emplois et la lente désorganisation des programmes et services sociaux publics - des caractéristiques d'une visée menée par le monde des affaires à l'égard d'une plus grande « flexibilité » - ont rendu nos emplois de plus en plus précaires.
Le thème de la Journée mondiale pour le travail décent de cette année porte sur l'une des plus importantes crises économiques et sociales d'aujourd'hui : le chômage chez les jeunes.
De façon générale, la Confédération syndicale internationale estime que 75 millions de jeunes sont sans emploi aujourd'hui et que des millions sont coincés dans des situations d'emploi précaire. Quelle est la réalité précaire des jeunes travailleuses et travailleurs? Pendant la crise financière mondiale, 40 p. cent de tous les travailleurs mis à pied étaient âgés de 15 à 24 ans.
De piètres perspectives d'emploi tôt dans la vie vont limiter les opportunités de formation et de développement des compétences chez les jeunes. Un taux de chômage élevé mène aussi à de plus faibles revenus et limite l'accès aux soutiens sociaux comme l'assurance-emploi et les pensions. Un chômage chronique chez les jeunes a des répercussions sociales négatives ainsi que sur la santé : dépression, colère, abus de substances, et autres problèmes.
Au Canada, le chômage chez les jeunes est à la hausse depuis les dix dernières années. Bien que le chômage ne soit pas aussi élevé chez les jeunes Canadiennes et Canadiens que chez leurs vis-à-vis dans d'autres pays éprouvant des difficultés économiques sévères (comme la Grèce), il représente néanmoins le double de la moyenne nationale (le chômage chez les jeunes était de près de 15 p. cent en août 2012). C'est un problème que les décideurs politiques au gouvernement doivent absolument aborder.
Un nouveau rapport sur le chômage chez les jeunes du Centre canadien de politiques alternatives souligne un certain nombre de préoccupations importantes qui méritent qu'on y prête attention.
Pour ceux qui commencent à travailler, la qualité des emplois offerts aux jeunes est en déclin. Le travail précaire chez les jeunes de moins de 30 ans augmente à un rythme plus rapide que chez les travailleuses et travailleurs plus âgés. En fait, la proportion de jeunes occupant un emploi temporaire a pratiquement doublé depuis 1997.
Le taux de chômage officiel chez les jeunes peut être relativement inférieur à celui comparé dans d'autres pays, mais il ne reflète pas le taux de sous-emploi, ni les jeunes qui sont pris dans des emplois sans perspective et ceux qui acceptent ces emplois de manière involontaire. Le sous-emploi chez les jeunes est estimé à 20 p. cent. Ce qui équivaut à un jeune sur cinq. C'est une réalité préoccupante.
Les initiatives fédérales pour tenter de résoudre le chômage chez les jeunes (dont la Stratégie emploi jeunesse) ont été, en dépit de leurs meilleures intentions, hautement inefficaces. Pour dire vrai, plusieurs de ces programmes ne sont pas outillés de ressources suffisantes pour affronter la pleine étendue du chômage chez les jeunes au Canada aujourd'hui. Les entreprises privées continuent de se croiser les bras et choisissent de ne pas investir dans les jeunes travailleuses et travailleurs. Il revient au gouvernement de prendre les devants.
Notre syndicat va continuer de talonner le gouvernement fédéral et l'exhorter à lancer un sommet national sur les emplois de qualité. Nous pensons qu'un sommet réunissant de multiples intervenants doit ultimement mener à une stratégie globale pour des emplois de qualité au Canada. Et cette stratégie doit comporter des propositions claires et concrètes sur les façons de créer des opportunités d'emploi de qualité pour la prochaine génération de travailleuses et travailleurs.
Cette stratégie pourrait inclure des programmes de mesures financières incitatives pour les entreprises, ainsi que les ONG, afin d'embaucher des jeunes travailleuses et travailleurs. Elle pourrait aussi prévoir de nouvelles dépenses gouvernementales dans des projets d'infrastructure nécessaires depuis trop longtemps, ce qui permettrait aux jeunes de travailler sur des chantiers routiers et dans nos manufactures. Elle pourrait aussi exiger que les gouvernements embauchent eux-mêmes des jeunes travailleuses et travailleurs - par exemple dans le cadre d'une vaste initiative de création d'emplois conçue pour renforcer et moderniser nos services publics, qu'il s'agisse d'emplois de scientifiques environnementaux, de chercheurs, de professionnels des soins de santé et d'autres fournisseurs de services. Ce type d'initiative pourrait ainsi faire de la place dans nos milieux de travail à de jeunes et intelligents talents.
M. Lewenza exhorte les membres des TCA à communiquer avec la ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, pour lui demander de prendre sans délai des mesures pour s'attaquer au chômage chez les jeunes au Canada.
SOURCE : syndicat des TCA
Pour plus de renseignements sur la Journée mondiale pour un travail décent, visitez le site http://2012.wddw.org/fr/accueil/ ou communiquez avec Angelo DiCaro, Communications TCA, au (416) 606-6311.
Partager cet article