Avis de l'INESSS - Le gouvernement doit garantir l'accès à la psychothérapie
MONTRÉAL, le 25 juin 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des professionnèles (FP-CSN) salue le récent rapport de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) qui recommande un accès aux soins psychologiques dans le régime public comme c'est déjà le cas pour les soins physiques.
« Le gouvernement Couillard devrait être cohérent avec le rapport qu'il a lui-même commandé et ne pas retirer les primes qui permettaient de conserver un plus grand nombre de psychologues dans le réseau public dans un contexte où les revenus sont beaucoup plus élevés dans le privé », affirme Ginette Langlois, vice-présidente de la FP-CSN. La rémunération dans le réseau public est en effet moins attrayante que ce qui est possible d'obtenir dans les cabinets privés. La prime, qui atteignait 9,6 % pour un psychologue à temps plein, jusqu'en mars dernier, ne faisait que réduire en partie cet écart de revenu et limitait ainsi l'hémorragie vers le privé qui compte déjà deux tiers des psychologues du Québec. Or, il n'y aura pas d'accès pour tous sans professionnels dans le réseau public.
Selon l'INESSS, la psychothérapie permet un meilleur rapport coût/efficacité et une meilleure rentabilité si on la compare à la thérapie avec médicaments seulement. Pourquoi se priver d'un tel avantage économique en période d'austérité? L'INESSS précise par ailleurs que la psychothérapie permet de diminuer le nombre de rechutes.
Entre 2005 et 2009, le nombre d'antidépresseurs prescrits à des adultes québécois a augmenté de 8,3 %. Les médicaments sont souvent la seule option pour un médecin généraliste qui ne peut pas diriger un patient vers un psychologue si ce dernier n'a pas les moyens de payer la facture du privé ou ne possède pas d'assurance. Le coût direct et indirect des troubles mentaux représente tout de même 60 milliards de dollars par an au Canada, notamment en raison des absences au travail. Une politique d'accès universel aux soins psychologiques permettrait de limiter ces impacts négatifs.
« Au-delà de l'aspect économique, un véritable accès aux soins psychologiques est une question de dignité humaine. Nous pouvons éviter que des personnes se fassent du mal ou perdent leur place dans la société, alors que des soins appropriés auraient permis de faire autrement », ajoute Ginette Langlois. L'avis de l'INESSS s'ajoute à celui du Commissaire à la santé et au bien-être qui recommandait, en 2012, d'inclure la psychothérapie dans le panier de services publics pour s'assurer d'un accès « équitable » à ces soins. Le gouvernement libéral avait alors confié un mandat à l'INESSS sur cette question. Il est temps de passer à l'action.
À propos
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SOURCE Fédération des professionnèles (FP-CSN)
Thierry Larivière, conseiller aux communications FP-CSN, Cellulaire : 514 704-3297; Bureau : 514 529-3628, [email protected]
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