La Banque abaisse de trois dixièmes de points ses prévisions sur la croissance du PIB, qu'elle établit à 1,7 %, mais voit une reprise en 2014
TORONTO, le 19 déc. 2012 /CNW/ - En l'absence d'importants moteurs économiques qui permettraient de se protéger d'une économie mondiale anémique, le Canada ne verra son PIB n'augmenter que d'un très médiocre 1,7 % en 2013, peut-on lire dans les dernières prévisions économiques de la Banque CIBC pour le Canada.
« Puisque le pays a déjà protégé son économie de la mollesse observée à l'étranger grâce à des mesures incitatives fiscales et à un boum du secteur de l'habitation, la capacité du pays à fonctionner selon ses propres paramètres est maintenant très réduite », estime Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC. « Puisque les exportations et les dépenses en immobilisations qui y sont liées seront essentielles au destin du Canada en 2013-2014, nous ne pourrons échapper à la médiocrité économique que grâce à la bonté d'étrangers. »
M. Shenfeld rappelle que l'économie mondiale est toujours aux prises avec d'importants problèmes, et c'est pourquoi il a retranché deux dixièmes de points à ses perspectives économiques pour 2013, les portant à 3 %. « Il est trop tôt pour tirer parti de tous les avantages des mesures incitatives adoptées en Asie; l'Europe s'entête et ne parvient pas à minimiser suffisamment son désavantage fiscal et à stimuler les achats d'obligations par la Banque centrale européenne; et Washington est trop préoccupé par le resserrement fiscal à la grandeur du pays, s'il ne tombe pas entretemps dans le précipice fiscal. »
Bien que le PIB de la Chine pourrait gagner des points et atteindre 8 % aussi tôt qu'au quatrième trimestre de 2012, il ajoute que ce gain n'aurait probablement pas beaucoup d'incidences sur les autres économies puisque, en glissement annuel, les importations chinoises sont actuellement stationnaires. C'est pourquoi il pense que la hausse des prix du pétrole brut et d'autres ressources attendra.
« Si le Canada n'obtient pas de l'aide de l'étranger, son économie sera hypothéquée », remarque M. Shenfeld. « Blâmer les interruptions temporaires de production d'énergie au 3e trimestre pour nos récentes déconvenues est fautif : le PIB hors extraction des ressources a lui aussi perdu du terrain, et le ralentissement de la construction domiciliaire contrebalancera une augmentation de la production de pétrole.
« La croissance à 1,7 % que nous prévoyons pour 2013 sera inférieure à celle des États-Unis et est de trois points inférieure à nos dernières prévisions. L'endettement des ménages musèle les dépenses à la consommation, qui ne peuvent que suivre la très lente croissance du revenu réel. Les gouvernements constateront aussi que leurs coffres seront moins bien garnis que prévu étant donné les révisions à la baisse du PIB nominal, et c'est pourquoi ils imposeront d'autres réductions des dépenses ou des hausses d'impôt pendant l'exercice 2013. »
On lit aussi dans le rapport que, dans ce contexte et à court terme, les investisseurs ne voudront pas prendre de risque et que les prévisions relatives aux bénéfices des sociétés seront revues à la baisse. Les éléments d'actif liés à la croissance mondiale, y compris les marchandises et les actions les plus cycliques, pourraient restés stationnaires ou même perdre du terrain au premier semestre, ce qui exercera très bientôt une pression à la baisse sur le dollar canadien. Les actions pour lesquelles les bénéfices ne sont pas trop cycliques et offrant de bons dividendes, de même que les obligations de sociétés de première qualité, seront les titres les plus recherchés pendant les deux ou trois prochains trimestres.
Optimisme pour 2014
« Les diamants sont éternels, mais ce ne devrait pas être le cas pour une croissance économique anémique », ajoute M. Shenfeld. « Puisque les ménages américains commencent à redresser la tête, les États-Unis devraient être en bonne position pour connaître une meilleure année en 2014 si, comme nous le prévoyons, les nouvelles mesures de resserrement fiscal ne sont pas trop contraignantes. Il ne faut pas non plus sous-estimer le potentiel du secteur de l'habitation. À mesure qu'il prendra de la vigueur, il entraînera d'autres dépenses à la consommation (« nouveau salon, nouveau canapé ») et en travaux de rénovation (« ces armoires doivent disparaître »), en plus de l'augmentation du nombre de mises en chantier. »
Il s'attend aussi que, d'ici 2014, la Chine tirera tout le parti de ses propres assouplissements et de l'augmentation de ses exportations vers les États-Unis. Même l'Europe, si elle reconnaît enfin qu'elle doit desserrer l'étau fiscal et renforcer sa banque centrale, pourrait alors enregistrer au moins une croissance positive.
« Au Canada, ces développements doperont les exportations et les dépenses en immobilisations du secteur des ressources en 2014, permettant enfin d'atteindre le taux trimestriel de croissance de 2 ½ % auquel la Banque du Canada s'attendait, ou espérait, au cours des deux dernières années », souligne M. Shenfeld.
« Les bonnes nouvelles de ce côté, alliées à des évaluations de départ prudentes pour les actions, permettraient de voir un ralliement « risqué » l'été et l'automne prochains. Il est encore trop tôt pour agir, mais il serait temps, d'ici la mi-2013, de passer aux actions cycliques et aux produits de base industriels pour tirer parti de ce revirement d'attitude. »
Il croit que les taux d'intérêt canadiens resteront stables pendant toute l'année 2013, mais que le successeur du gouverneur Mark Carney ajoutera entre 50 et 75 points de base aux taux en 2014.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/fdec12.pdf.
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SOURCE : Marchés Mondiaux CIBC
Avery Shenfeld, économiste en chef, 416 594-7356, [email protected]; ou Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, [email protected]
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