Banque CIBC: le dollar canadien ne devrait pas s'apprécier de beaucoup l'an
prochain
Mais l'inflation aux États-Unis et la hausse du prix des produits de base devraient permettre au dollar canadien de gagner du terrain en 2011
"Tout le monde craint le vilain dollar américain ces temps-ci", écrit l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, dans son rapport.
Les craintes entourant le déficit du compte courant américain, entraîné par un important déséquilibre commercial et des niveaux insoutenables d'emprunts à l'étranger, lestent le dollar américain.
Un dollar américain en perte de vitesse - il a déjà perdu 20 % comparativement à la monnaie de ses principaux partenaires commerciaux depuis 2002 - a permis d'améliorer quelque peu la balance commerciale en rendant le prix des produits américains plus concurrentiel. Mais cette embellie du côté des échanges est surtout attribuable à la récession, qui a fait chuter les importations plus rapidement que les exportations, lit-on dans le rapport.
"Le début de la reprise économique représentera une autre mauvaise nouvelle pour le compte courant puisque la valeur des importations augmentera beaucoup plus que celle des exportations. La reconstitution des stocks, actuellement décimés, des concessionnaires automobiles et des entrepôts dopera les importations pendant le deuxième semestre de l'année en cours.
"Bien que les dépenses toujours stagnantes à la consommation et les restrictions imposées par la clause "Buy American" freineront les importations en 2010, le dollar américain devra perdre encore de la valeur pour ne pas gonfler les déficits du compte courant avec la reprise de l'emploi et de la confiance des consommateurs en 2011."
Les données fondamentales actuelles relatives au compte courant américain semblent indiquer que le dollar américain devra lâcher un autre 20 % de sa valeur pour que ce déficit soit soutenable", remarque M. Shenfeld.
Le dollar américain s'est surtout dévalué par rapport à l'euro et aux devises des pays producteurs de produits de base, notamment le dollar canadien, alors qu'il est pour ainsi dire resté stationnaire relativement à celles des principaux partenaires commerciaux des États-Unis en Asie. "Les devises asiatiques, particulièrement le yuan chinois, ont à peine bougé", remarque-t-il.
Il en résulte que les principales devises européennes et le dollar canadien semblent être surévalués comparativement à leur position commerciale actuelle.
"C'est face à la Chine, au Japon et aux exportateurs de pétrole que le déséquilibre commercial américain est le plus volumineux", et c'est face à leurs monnaies que les nouveaux ajustements de la valeur du dollar américain seront appliqués, soutient M. Shenfeld.
Selon M. Shenfeld, le dollar canadien aura "de la latitude pour s'apprécier" par rapport au dollar américain après 2011 si l'augmentation du prix des produits de base améliore la balance commerciale canadienne et si les États-Unis laissent l'inflation augmenter plus rapidement que dans les autres pays.
"Le taux de change de la monnaie des pays qui affichent une inflation des prix et des salaires plus élevée que celle de leurs partenaires commerciaux tend à s'affaiblir puisque, autrement, le prix de leur main-d'œuvre et de leurs exportations deviendrait non concurrentiel."
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/ssep09.pdf
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Renseignements: veuillez communiquer avec Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés Mondiaux CIBC, au (416) 594-7356, [email protected], ou avec Tom Wallis, Communications et affaires publiques, au (416) 980-4048, [email protected]
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