Bilan 2012 du prix de l'essence : année de hausses et de pratiques choquantes, estime CAA-Québec English
QUÉBEC, le 4 févr. 2013 /CNW Telbec/ - Les observations quotidiennes de CAA-Québec sur les prix de l'essence le confirment : le prix affiché à la pompe, la marge prélevée au détail et le prix du pétrole brut auront tous été plus élevés en 2012 qu'en 2011. Et comme si ce n'était pas suffisant, dans la grande région de Montréal, de nombreuses hausses avant les week-ends et à l'approche des congés n'étaient pas justifiées.
Des marges au détail à la hausse
Au Québec, le litre d'essence s'est vendu en moyenne 5 % plus cher en 2012 qu'en 2011. Dans la région de Montréal, le prix moyen d'un litre d'essence s'est élevé à 137,3 cents, alors qu'il s'est établi à 134,7 cents dans la région de Québec et à 135,6 cents à Sherbrooke. Et si la marge des détaillants a progressé dans une moindre mesure à Montréal et à Québec, la situation a été toute autre à Sherbrooke, où l'on note une forte augmentation de 19 % de la marge au détail comparativement à 2011. De 5,7 cents pour chaque litre d'essence vendu en 2011, la marge au détail pour Sherbrooke s'est établie à 6,8 cents/litre en 2012. À Montréal, la variation de 2 % de cette marge a permis aux détaillants d'engranger en moyenne des bénéfices bruts de 5,9 cents pour chaque litre d'essence, alors qu'à Québec il s'agit plutôt d'une augmentation de 7 %, ce qui se traduit par une marge au détail de 6,4 cents/litre. La marge moyenne provinciale se situe à 5,6 cents/litre.
Une loi économique bafouée
« La hausse de la marge au détail n'est certes pas une bonne nouvelle pour les automobilistes, surtout lorsqu'il est question de marchés d'importance où le volume de vente est élevé. Encore une fois, l'industrie devrait expliquer pourquoi, dans les municipalités peu populeuses, les points de service peuvent se contenter de marges au détail beaucoup plus faibles que dans les grands centres, alors qu'ils sont moins nombreux et vendent beaucoup moins d'essence. C'est le cas notamment de Victoriaville et de Princeville dans le Centre-du-Québec (où la marge est de 3,2 cents/litre), de Lachute dans les Laurentides (3,5 cents/litre) et de Saint-Lin dans Lanaudière (3,8 cents/litre). Et pendant ce temps, cette marge demeure presque deux fois plus importante à Québec et à Montréal, une situation incompatible avec le concept de l'offre et de la demande », souligne Sophie Gagnon, vice-présidente adjointe aux relations publiques et gouvernementales de CAA-Québec.
Des congés bénéfiques… pour l'industrie!
Des trois marchés analysés de plus près, celui de la métropole mérite particulièrement qu'on s'y attarde en ce qui concerne les hausses survenues le vendredi et à la veille des congés. Dans les faits, on dénombre 12 hausses des prix à la pompe le vendredi à Montréal, contre une seule à Québec et deux à Sherbrooke. Et de ces 12 hausses, huit s'avèrent injustifiées. De plus, à l'aube des huit longs congés de l'année, cinq hausses ont eu lieu à Montréal. Et de ces cinq hausses, trois ne trouvent pas de justification quand on considère le mouvement des indicateurs du marché et les marges au détail prélevées précédemment, alors que Québec et Sherbrooke ne présentent pas « d'anomalies » de la sorte. « Il est très inquiétant de constater autant de hausses injustifiées », affirme Mme Gagnon. « Quand les automobilistes profitent du week-end pour s'évader et visiter parents et amis, l'industrie s'assure de tirer le maximum de profit pour chaque litre d'essence vendu en imposant des hausses sans motif. Et que dire des augmentations non justifiées la veille des congés… », se désole-t-elle.
Stabilité trompeuse
En revanche, sur une période de 49 jours ouvrables consécutifs, le prix à la pompe à Sherbrooke n'a pas bougé! Ainsi, du 12 janvier au 20 mars, le litre d'essence s'est vendu 134,4 cents/litre, et la marge prélevée au détail a varié entre 8,4 cents/litre et 2 cents/litre. La stabilité est très trompeuse pour les automobilistes, car les indicateurs pétroliers varient constamment, et il devrait en aller de même du prix affiché à la pompe pour que les consommateurs aient accès à un prix réaliste qui tient compte des indicateurs réels. Ne pas ajuster les prix à la pompe lorsque le contexte le justifie équivaut également à profiter des consommateurs. Or, à Sherbrooke, il y a eu au moins trois autres périodes de stabilité d'au moins 21 jours ouvrables en 2012. À Québec, on note quatre épisodes de stabilité, dont deux de 22 jours consécutifs. Cette situation n'a pas été observée à Montréal.
Autre mauvaise nouvelle : le taux de taxation
Montréal est encore une fois la ville où le taux de taxation du prix moyen d'un litre d'essence ordinaire est le plus élevé parmi les villes les plus populeuses des provinces et territoires canadiens; ce taux est de 36 % dans la métropole québécoise, alors que le taux moyen s'établit à 31 % au Canada. Rappelons que, le 1er avril 2013, la taxe provinciale sur les carburants augmentera d'un cent/litre pour la 4e année consécutive.
Tendance des prix en 2013
L'Association américaine des automobilistes (AAA) signale qu'en 2012, avec une moyenne nationale de 3,60 $ US le galon - soit l'équivalent de 95 cents/litre au Canada -, l'essence n'aura jamais été aussi chère aux États-Unis. Cela dit, alors que les prix de l'essence sont particulièrement élevés depuis quelques années, les analystes de l'AAA ne prévoient pas de hausse notable pour l'année en cours, même que des prix plus bas qu'en 2012 pourraient être observés. Une demande moins forte et une production locale accrue de pétrole de la part des États-Unis seraient les deux principaux éléments responsables d'une certaine stabilité dans les prix à venir, voire d'une légère diminution attendue.
Plusieurs autres statistiques d'intérêt concernant le bilan de l'essence 2012 sont accessibles sur caaquebec.com.
Rappelons que CAA-Québec, un organisme à but non lucratif fondé en 1904, offre à ses 1 195 000 membres des services et privilèges dans les domaines de l'automobile, du voyage, de l'habitation et des services financiers.
SOURCE : CAA-QUEBEC
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