Bilan de l'année scolaire 2014-2015 - Il y a plus à faire qu'à défaire en éducation au Québec English
QUÉBEC, le 21 juin 2015 /CNW Telbec/ - La présidente de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), madame Corinne Payne, dresse un bilan plutôt sombre de l'année scolaire 2014-2015 qui s'achève.
Selon madame Payne : « les parents souhaitent que cesse la période de flottement que traverse le monde scolaire. Il nous semble qu'il y a plus à faire qu'à défaire en éducation au Québec ».
« Nous souhaitons que le gouvernement mette fin aux compressions qui plombent la capacité du système public d'éducation à fournir les services éducatifs essentiels à la réussite scolaire de milliers d'élèves partout au Québec. Un réinvestissement s'impose! », poursuit madame Payne.
« Plusieurs partenaires sont inquiets pour l'avenir de l'éducation au Québec. C'est de notre avenir collectif dont nous parlons. Les consensus doivent émerger », de dire Corinne Payne.
Madame Payne poursuit : « nous sommes convaincus que la force du réseau public d'éducation au Québec repose entre les mains de ses partenaires multiples, qui tous doivent agir dans les meilleurs intérêts des élèves. Pour maximiser la portée de leurs gestes, le gouvernement doit animer ses partenaires avec un plan concret, des objectifs clairs et consensuels ».
Fusions de commissions scolaires
Pour Corinne Payne : « les parents auraient souhaité éviter tout ce remue-ménage pour que toute l'attention de la société civile soit dirigée vers la mise en place d'outils qui favorisent la réussite éducative et la persévérance scolaire. Mais puisque le gouvernement du Québec tient à changer le fonctionnement du réseau public, il est essentiel que les décisions à venir soient appuyées sur des données probantes qui démontrent que ces changements permettront un meilleur déploiement de services à tous les élèves et qu'ils favoriseront de meilleures conditions d'apprentissage pour tous. À ce jour, nous attendons toujours cette assurance ».
Pour la présidente de la FCPQ : « la question des fusions de commissions scolaires est un bel exemple de l'attentisme qui mine la capacité du réseau d'œuvrer dans le meilleur intérêt des élèves. Ajoutons qu'aucune recherche ne démontre que les structures administratives au sein desquelles évoluent les élèves ont une réelle influence sur l'amélioration de leurs capacités d'apprentissage et leur taux de réussite scolaire. Plusieurs démontrent toutefois que le temps consacré à redessiner des organigrammes est improductif au regard de la réussite éducative ».
« Le brassage de structures n'apporte rien aux enfants. Et il s'agit d'une dépense sans retour. Le gouvernement a-t-il toujours l'intention de brasser des structures dans un contexte où l'argent est rare, où les factures s'accumulent pour les parents et où les services diminuent? » se demande Corinne Payne.
Les enjeux de revoir les pouvoirs et l'administration de la
Loi sur l'instruction publique (LIP)
« À ce jour, les informations parcellaires qui émanent des autorités gouvernementales tendent à indiquer que le réseau pourrait bénéficier, à terme, d'une plus grande participation des parents dans l'administration scolaire. Nous le souhaitons ainsi », de dire Corinne Payne.
Pour la présidente de la FCPQ : « personne au Québec ne peut reprocher aux parents de vouloir prendre toutes leurs responsabilités. L'éducation n'est pas une chasse gardée et l'évolution du rôle de chacun est essentielle à sa pérennité. L'ouverture affirmée du gouvernement de bonifier le rôle des parents nous sourit ».
« Malheureusement, sur l'enjeu du remodelage de la gouvernance scolaire, les partenaires du réseau sont divisés. Le gouvernement doit rassembler ses partenaires autour d'un consensus. Il y a plusieurs options qui permettent de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain », poursuit madame Payne.
« Ces questions de fond devraient faire l'objet de discussions au sein d'une instance qui engage les partenaires à poursuivre un objectif partagé, une vision à long terme et consensuelle de l'éducation, comme priorité nationale. La FCPQ souhaite partager ses opinions avec tous, dans un climat d'ouverture. Malheureusement, les parents ne sont pas invités à Table Québec-commissions scolaires » affirme Corinne Payne.
Réussite éducative et persévérance scolaire : est-ce toujours l'objectif?
Madame Payne poursuit : « L'équité des chances pour tous les élèves, la réussite éducative et la persévérance scolaire doivent toujours être les thèmes centraux de l'évolution du système public d'éducation. Avec le remue-ménage qui a marqué l'année scolaire 2014-2015, les discussions sur ces enjeux nous semblent avoir été absentes du débat public ».
« Des stratégies nationales sur la réussite scolaire n'ont pas abouti. Des instances régionales qui assuraient un leadership sur des projets de persévérance adaptés aux milieux ont disparu et on ignore la suite des choses. Pourtant, ici, c'est bien d'économie dont on parle, de prospérité à long terme et de création de richesses individuelles et collectives » d'après Corinne Payne.
« En éducation plus qu'ailleurs, ne vaudrait-il pas mieux réfléchir en amont des décisions, aux conséquences de leur mise en œuvre, plutôt que d'appliquer des solutions ponctuelles en aval, qui souvent portent en elles des conséquences non documentées, non souhaitées par les partenaires, voire même contraires aux objectifs attendus? », se demande la présidente de la FCPQ.
Les compressions et la facture aux parents
Madame Payne affirme que : « Les parents comprennent qu'il faille revoir nos façons de faire en matière de gestion des finances publiques. Un parent, c'est aussi un contribuable. Mais la question est de connaître les coûts réels de ces compressions et à qui cette facture sera-t-elle refilée? Nous avons la sincère conviction que ces compressions, si elles se poursuivent, finiront par couter plus cher au système public d'éducation, que les économies potentielles qu'elles pourraient générer. Nous souhaitons obtenir la démonstration du contraire ».
« C'est notre société tout entière qui devra assumer les coûts du décrochage scolaire. Et au final, ce sont les familles qui vont devoir supporter les coûts des services d'aide privés pour leurs enfants, l'augmentation des frais de garde en milieu scolaire, l'accroissement de la facture des fournitures, des sorties pédagogiques, du transport scolaire », de dire Corinne Payne.
Pour la suite des choses.
« Les parents sont prêts à prendre leurs responsabilités au sein du réseau public. Ils l'ont d'ailleurs demandé et ont identifié avec précision, point par point, les pouvoirs qu'ils souhaitent voir autrement codifiés. C'est par ces changements à la loi et son respect, dans son esprit et dans sa lettre, que nous pourrons consolider la portée du rôle des parents dans la gestion de leurs écoles », de poursuivre la présidente de la FCPQ.
La présidente de la FCPQ conclue en affirmant que : « plus que jamais, les parents font partie des solutions à mettre en œuvre pour améliorer le système public d'éducation! Nous souhaitons contribuer à mettre en place des milieux et des conditions d'apprentissage stimulants. L'avenir est à l'adaptation des services, à la latitude sur les moyens d'offrir les services éducatifs et spécialisés. Le mur à mur n'a plus sa place en éducation moderne. Il faut pouvoir moduler les services aux singularités des milieux. Les parents sont d'excellents témoins de ces situations. Ils les vivent quotidiennement ».
Profil de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) :
La FCPQ regroupe, depuis près de 40 ans, les comités de parents des commissions scolaires du Québec et soutient les parents bénévoles soucieux de la participation parentale au sein des écoles publiques primaires et secondaires dans le but d'assurer la qualité de l'éducation offerte aux enfants.
SOURCE Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ)
Jean-François Gilbert, Conseiller aux communications, Téléphone : 418-667-2432, Cellulaire : 581-985-2359. Courriel : [email protected]
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