Bilan du congrès annuel 2019 de l'Association des économistes québécois
Sous quelles conditions l'immigration peut-elle être une solution aux besoins du marché du travail et de la société québécoise?
QUÉBEC, le 30 mai 2019 /CNW Telbec/ - Plus de 275 économistes et acteurs de la communauté des affaires se sont réunis à Québec à l'occasion du congrès annuel de l'Association des économistes québécois afin d'échanger sur les thèmes de la démographie, de l'immigration et de la transformation du marché du travail, et d'établir comment le Québec peut transformer ces menaces à son développement économique et social en véritables opportunités.
Voici quelques constats à retenir :
L'état des lieux
- L'économie du Québec est presqu'au maximum de ses capacités avec un taux de chômage de 4,9 %.
- Les postes vacants ont presque doublé depuis 3 ans et le nombre de travailleurs disponibles pour les occuper sont de moins en moins nombreux.
- De nombreuses entreprises, particulièrement les moyennes à forte croissance, ont des difficultés de recrutement.
- Elles réagissent de différentes manières à cette pénurie : en freinant leurs investissements, en réduisant leur croissance, en refusant des commandes, en exigeant du temps supplémentaire de leurs meilleures ressources et en améliorant les salaires et les conditions. Et la situation est exacerbée dans les régions en dehors des grands centres.
- Le Canada a la plus forte croissance annuelle de sa population parmi les pays industrialisés (1,4 %) devant l'Australie, les États-Unis et la France. Le Québec n'est pas en reste puisqu'il arrive au 3e rang avec 1,1 %.
- Ces résultats spectaculaires s'expliquent essentiellement par l'immigration et non par la natalité.
- Les immigrants accueillis au Canada ont le plus haut niveau de scolarité au monde et leur taux d'emploi est parmi les meilleurs au monde, bien qu'il demeure inférieur à celui des natifs dans le cas des immigrants de première génération. Et cet écart est plus accentué au Québec.
- Plus de 75 % des nouveaux arrivants s'établissent à Montréal. Et les régions qui en attirent peinent à les garder, mais l'exode se fait surtout vers les régions périphériques de la ville de Montréal.
- S'il est certain que l'immigration contribue à la hausse du produit intérieur brut (PIB), ce qui l'est moins, c'est de savoir si elle contribue à la hausse du PIB per capita, soit à la hausse de la richesse individuelle.
- Et encore là, le PIB per capita ne mesure pas le bien-être, qui est aussi fonction du sentiment d'appartenir à un groupe, à une communauté.
- Il est ressorti clairement que l'immigration n'était pas la seule solution aux problèmes démographiques et au resserrement des conditions du marché de l'embauche que le Québec doit affronter.
Les solutions
Les pistes de solutions évoquées au cours de ces deux jours de débats ont été nombreuses et elles peuvent être regroupées en 3 grandes catégories, selon qu'elles s'adressent aux entreprises, aux villes et aux régions ou aux gouvernements.
Pour les entreprises il importe de :
- Mieux évaluer les profils de compétences des immigrants qu'elles veulent embaucher;
- Évaluer la sensibilité culturelle de leurs pratiques d'embauche;
- Mieux encadrer l'intégration de leurs immigrants dans les milieux de travail.
Pour les villes et les régions :
- Mieux connaitre les attentes des travailleurs immigrants dans leurs communautés;
- Coordonner les actions d'intégration des nombreux organismes communautaires dédiés à l'accueil des immigrants.
Pour les gouvernements :
- Rendre le système aussi simple que possible pour les entreprises et pour les immigrants;
- Accentuer les efforts sur la francisation des immigrants pour faciliter leur intégration dans les régions;
- Miser sur les résidents temporaires;
- Continuer à miser sur la sélection des immigrants les plus qualifiés;
- Améliorer l'innovation, la productivité et la qualité des emplois pour viser un équilibre à haut niveau de compétences auquel ces immigrants qualifiés vont pouvoir s'intégrer et augmenter la richesse.
Citation
« Les économistes voient d'un bon œil l'apport de l'immigration, mais sont conscients que des difficultés surgissent en matière d'accueil et d'intégration. De l'avis des congressistes, la collaboration de tous les intervenants au niveau local semble une solution prometteuse pour régler ces difficultés », souligne M. Clément Gignac, président du congrès 2019 et économiste en chef, IA Groupe financier.
À propos de l'Association des économistes québécois
L'Association des économistes québécois, principal regroupement d'économistes francophones en Amérique, est une association dynamique et active dans divers secteurs d'activités: entreprise privée, secteur public, milieu syndical, associations, monde universitaire. Elle a pour finalités le développement et la diffusion du savoir économique, l'éclairage des débats publics et la valorisation du rôle de l'économiste. En accord avec son slogan « Pour des choix éclairés », l'Association est reconnue comme un interlocuteur crédible et impartial dans les débats économiques. Pour connaître davantage l'Association et ses activités, visiter le site web à www.economistesquebecois.com et les réseaux sociaux Facebook, LinkedIn, et Twitter.
SOURCE Association des économistes québécois (ASDEQ)
Valérie Gonzalo, Communications - relations publiques, (514) 626-6976, [email protected]
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