MONTRÉAL, le 23 mars 2018 /CNW Telbec/ - En présentant son budget mardi prochain, le gouvernement ne doit pas gâcher la rigueur affichée depuis quelques années en ouvrant les vannes et en dépensant tous azimuts.
« Même si les dépenses gouvernementales demeurent très élevées au Québec, la gestion prudente des dernières années a engendré des surplus, l'économie se porte bien et le taux de chômage est faible. Au lieu de revenir aux mauvaises habitudes du passé, Québec devrait plutôt se créer une marge de manœuvre pour parer aux aléas économiques », soutient Germain Belzile, chercheur associé senior à l'IEDM.
Selon les informations qui circulent, le prochain budget contiendra notamment une augmentation considérable de 4,5 % des dépenses en santé, soit près de 1,7 milliard $. Contrairement aux derniers budgets, aucun surplus ne sera dégagé.
Évidemment, plusieurs groupes souhaitent que le gouvernement dépense davantage d'argent en santé et en éducation sous prétexte que ce budget survient après des années d'« austérité ». Or, il est important de souligner que les dépenses en santé et en éducation, en termes réels, ont fortement augmenté ces dernières années.
« Au cours des dix dernières années, la croissance des dépenses dans ces secteurs a été plus élevée que la croissance de la population ou de celle des élèves, mais ces sommes additionnelles ont eu peu d'impact sur la qualité ou l'accessibilité des services publics », soutient Germain Belzile. « Le problème n'est pas qu'on ne dépense pas assez, mais plutôt que l'organisation et la livraison des services sont inefficaces, comme l'a d'ailleurs rappelé le Commissaire à la santé et au bien-être dans un rapport, avant que son poste soit aboli. »
Les Québécois aussi sont de cet avis. Lorsque sondés par la firme Léger en février, 71 % d'entre eux étaient d'avis que les sommes additionnelles injectées en santé et en éducation depuis dix ans n'ont pas donné de résultats. « Avant de recommencer à dépenser et à donner des cadeaux aux groupes d'intérêt, le gouvernement devrait revoir de fond en comble la façon de livrer les services : c'est la seule façon d'améliorer les choses », ajoute M. Belzile.
Par ailleurs, l'IEDM salue la décision du gouvernement de puiser 10 milliards $ dans le Fonds des générations pour rembourser la dette. « L'objectif premier de ce Fonds est de rembourser la dette, c'est donc évidemment une bonne idée de commencer à l'utiliser, d'autant plus qu'on évite ainsi que des politiciens utilisent un jour ces sommes à d'autres fins », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM.
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L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM. Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : [email protected]
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