Budget 2010: "Plus de taxes et de tarifs pour moins de services", selon
l'IRIS.
Nouvelles fournies par
Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)30 mars, 2010, 17:34 ET
QUÉBEC, le 30 mars /CNW Telbec/ - Le budget présenté aujourd'hui par le ministre Raymond Bachand met en place des mesures clairement régressives tout en réduisant le financement des services publics. Pourtant, le gouvernement aurait pu adopter d'autres mesures fiscales afin d'améliorer l'équité du système d'imposition québécois.
"Pour un couple avec deux enfants ayant 50 000$ de revenu disponible, les augmentations de ce budget représentent au bas mot 534$ de tarifs et taxes supplémentaires par année. Même avec le nouveau crédit d'impôt qui avantage légèrement les plus démunis, ces mesures restent régressives. On constate que la "classe moyenne" est particulièrement désavantagée. Une fois de plus, le poids de l'augmentation des revenus du gouvernement repose sur le dos des contribuables qui devront assumer une part quatre fois plus grande que celle des entreprises. La majorité des travailleurs et travailleuses du Québec sortent donc perdant-e-s de ce budget" lance Eve-Lyne Couturier, chercheure à l'IRIS.
"En plus de l'augmentation de la taxe de vente du Québec qu'il nous avait déjà annoncée, le gouvernement impose une contribution fixe pour financer le système de santé qui se chiffrera, à terme, à 200$ par année par contribuable. Une mesure semblable avait été imposée par le gouvernement britannique sous Margaret Thatcher et elle avait été abandonnée par la suite. On ne tient pas compte de la capacité de payer des contribuables : que vous fassiez 30 000$ ou 100 000$, vous paierez 200$ chaque année" ajoute Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
Le gouvernement profite également de ce budget pour augmenter la TVQ et la taxe sur l'essence. Il annonce aussi son intention d'imposer un ticket modérateur en santé, d'augmenter les tarifs d'électricité et de hausser les frais de scolarité universitaires. Selon l'IRIS, toutes ces mesures mettent en danger le caractère progressif de la fiscalité québécoise et auront des effets socio-économiques néfastes.
Alors que les contribuables verront leur contribution croître, le gouvernement réduit l'augmentation de ses dépenses à 2,9% cette année et à 2,2% l'an prochain alors que la moyenne annuelle des dernières années était de 4,8%. Selon l'IRIS, ce choix aura inévitablement des conséquences sur la qualité et l'accessibilité des services publics. "En fait, avec sa logique de couper dans ses dépenses tout en augmentant ses revenus, le gouvernement demande aux Québécois et aux Québécoises de payer plus pour obtenir moins de services", souligne Eve-Lyne Couturier.
Rappelons qu'il y a quelques semaines, l'IRIS publiait une note socio-économique proposant une réforme majeure de la fiscalité qui aurait permis d'aller chercher 5,2 G$ tout en améliorant l'équité du système fiscal. Cette note est disponible à : www.iris-recherche.qc.ca
Renseignements: Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable des communications, (514) 814-1522
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