Budget 2012 : timidité et omissions
Nouvelles fournies par
INSTITUT DE RECHERCHE ET D'INFORMATIONS SOCIO-ECONOMIQUE (IRIS)20 mars, 2012, 18:30 ET
MONTRÉAL, le 20 mars 2012 /CNW Telbec/ - Le budget du Québec déposé aujourd'hui manque d'audace au niveau des redevances minières et comporte d'importantes omissions dans le bilan que le gouvernement dresse de son action.
« Le gouvernement annonce qu'il ira chercher 365 M$ cette année en redevances minières. Si, au lieu de percevoir ces redevances sur le profit des entreprises le gouvernement les percevaient sur la valeur du minerai il irait chercher un montant de 775 M$. » constate Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS.
Le budget annonce que le gouvernement prendra des parts dans certaines entreprises minières à travers une nouvelle structure appelée Ressources Québec. Cependant, les dividendes ainsi récoltés n'iront pas au fond consolidé de l'État, mais bien à financer de nouveaux projets miniers. « On participe à des entreprises minières pour financer strictement d'autres entreprises minières. En quoi l'État est-il gagnant dans cette stratégie? » se questionne Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS.
Par ailleurs, dans le budget du Québec deux fascicules visent à faire le bilan de l'action gouvernementale sur le revenu disponible des Québécois et sur la lutte à la pauvreté et n'annoncent pas de nouvel investissement. Or, ces bilans comportent d'importantes omissions.
« On nous dit que les inégalités sont en diminution au Québec, mais dans la plupart des calculs du ministère on omet de considérer le 10% le plus riche. Pourtant les revenus de cette part de la population ont crû de façon importante dans les dernières années. Par exemple, le revenu moyen des ménages faisant 250 000$ et plus est passé de 482 000$ à 517 000$ de 2005 à 2009. De la même manière, le gouvernement se lance dans une série d'étude de cas pour affirmer que les Québécois ont plus de revenus disponibles. Pourtant, dans son budget, le gouvernement ne mentionne pas une seule fois l'endettement des ménages pourtant en grande augmentation. Si le revenu disponible est en telle croissance, comment expliquer l'endettement croissant des ménages? » lance Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522
Partager cet article