Budget 2013 : L'austérité démontre encore son inefficacité
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)21 mars, 2013, 16:24 ET
OTTAWA, le 21 mars 2013 /CNW Telbec/ - Malgré les compressions budgétaires importantes annoncées l'an dernier, le gouvernement fédéral annonce un déficit supérieur de 8 G$ à ce qu'il prévoyait il y a un an et de 2 G$ au-delà de ce qu'il entrevoyait dans sa plus récente mise à jour. Malgré ces échecs, le gouvernement fédéral continue cependant sur la même voie. Il maintient ses compressions budgétaires et garde le cap sur le déficit zéro à court terme. De plus, il fait des choix discutables en matière de développement économique et de formation de la main d'œuvre.
« La situation des finances publiques est encore pire que ce que prévoyait M. Flaherty en novembre, mais il décide néanmoins d'aller de l'avant avec l'atteinte du déficit zéro en 2015-2016. Il prévoit d'importantes réductions du déficit dans les deux prochaines années, malgré le fait qu'il soit forcé de revoir à la baisse ses revenus d'un milliard cette année et de trois milliards l'an prochain. L'atteinte du déficit sera par conséquent d'autant plus exigeante. Alors que partout dans le monde et dans son propre budget tout démontre les effets néfastes des mesures d'austérité, le gouvernement fait le choix idéologique de suivre cette voie », observe Guillaume Hébert, chercheur à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS).
Le gouvernement fédéral décide également de retirer son crédit d'impôt pour les sociétés à capital de risque de travailleurs. L'élimination de ce crédit, qui représentait 145 M$ en 2012, vient s'insérer dans la stratégie d'investissement en capital de risque du gouvernement fédéral. En somme, le gouvernement élimine un crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs afin de participer au financement de la stratégie de capital de risque qu'il avait déjà annoncé l'an dernier.
« Les plus gros joueurs dans ce secteur sont au Québec. Comme on le sait, ces fonds de travailleurs ont des politiques d'investissements qui visent particulièrement les entreprises locales. Le gouvernement fédéral leur préfère désormais des capitaux de risque entièrement gérés par le secteur privé et dont le seul objectif est le rendement. Couplée à l'austérité mise de l'avant par le gouvernement fédéral, cette décision pourrait avoir des effets très néfastes au Québec », s'inquiète Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
Le gouvernement met de l'avant une mesure concernant la formation de la main-d'œuvre qui vise à favoriser la réduction du chômage structurel. La nouvelle subvention canadienne pour l'emploi n'est accompagnée d'aucune nouvelle somme pour la formation de la main-d'œuvre, elle pourrait même signifier une diminution des investissements fédéraux dans ce domaine.
« Le gouvernement fédéral dirigera 60% des sommes qu'il transfert aux provinces pour la formation de la main-d'œuvre en vertu d'un nouveau fonctionnement. Il l'attribuera en fonction de projets spécifiques de formation et exigera que le gouvernement provincial et l'entreprise concernée investissent le même montant que lui. Or, dans un contexte de lutte au déficit, rien n'assure que Québec voudra investir davantage pour de l'argent qu'il obtient déjà. De plus, rien ne démontre que ce montant accordé pour l'instant aux gouvernements provinciaux pour former les travailleuses et les travailleurs ne deviendra pas, tout simplement, une aide directe aux entreprises et ce, pour des programmes de formation interne déjà existant », constate Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
D'autres analyses du budget fédéral 2013 sont disponibles sur le blogue de l'IRIS : www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE : Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522
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