TORONTO, le 12 févr. 2014 /CNW/ - Le budget fédéral 2014 ne contient pas de stratégies claires visant à réduire le taux de pauvreté des enfants canadiens s'élevant à 14,3 % et ne cadre pas avec les valeurs canadiennes consistant à prendre soin des enfants de nos voisins. « Les Canadiens sont très soucieux de leurs collectivités et de leurs voisins, et ils comprennent que l'éradication de la pauvreté infantile est une responsabilité collective », a déclaré Laurel Rothman, coordonnatrice nationale, Campagne 2000. « Dans le cadre de ce budget fédéral, le gouvernement ne joue pas son rôle de leadership dans la mise en œuvre de politiques permettant d'améliorer la qualité de vie de plus de 967 000 enfants vivant dans la pauvreté au Canada. Campagne 2000 exhorte le gouvernement à consacrer la moitié des 6,5 milliards de dollars d'excédent prévu pour 2015 à réduire la pauvreté en 2014. Les enfants et les familles victimes de pauvreté ne devraient pas être obligés d'attendre la mise en place de mesures visant à protéger leur dignité fondamentale. »
Alors que le gouvernement établit que le budget fédéral 2014 fait preuve de responsabilité financière, Campagne 2000 souligne que la pauvreté est extrêmement coûteuse pour le Canada. « En n'agissant pas pour lutter contre la pauvreté, le gouvernement impose aux Canadiens des frais annuels de 86,1 milliards de dollars », a déclaré Adrienne Montani, First Call: BC Child and Youth Advocacy Coalition. « Quand le gouvernement ne tient pas compte du problème de la pauvreté, cela donne lieu à de nombreuses occasions manquées pour les enfants de familles à faible revenu dont l'éducation, la santé et les perspectives d'emploi sont mises en péril par la pauvreté. Des données probantes démontrent également que le sous-investissement dramatique du Canada dans les programmes d'éducation et de protection de la petite enfance exerce une grande pression sur les jeunes familles et fragilise notre future prospérité. »
Le Canada a besoin d'un plan d'action fédéral spécialement conçu pour éradiquer la pauvreté, qui fixe des objectifs et des échéances clairs, et investit dans le potentiel des enfants de familles à faible revenu. « Un tel plan devrait comprendre la hausse des prestations pour enfants destinées aux familles à faible revenu à 5 400 $ par enfant, l'élaboration d'un système d'éducation et de protection de la petite enfance de qualité supérieure, et l'investissement dans des logements abordables et des emplois stables », a souligné Mme Rothman. Les propositions du budget devraient être modifiées pour inclure des mesures visant à éliminer les disparités créées par l'inégalité des revenus en plus de l'emplacement géographique. Mme Rothman demande que « l'accès à Internet haute vitesse soit élargi, en plus des régions rurales cibles, à tous les enfants de familles à faible revenu qui ont moins facilement accès à des moyens d'enseignement basés sur le Web à la maison que leurs camarades issus de familles à revenu plus élevé. »
Campagne 2000 indique également que le budget ne propose pas de programmes d'emploi particuliers venant en aide aux familles à faible revenu qui souhaitent sortir de la pauvreté. « Un enfant sur trois vivant dans la pauvreté au Canada a un parent qui travaille à temps plein, toute l'année », a déclaré Sid Frankel, Faculté de travail social, Université du Manitoba. « Plutôt que de s'assurer que l'emploi fonctionne pour les familles, le gouvernement met fin au financement des ententes relatives au marché du travail qui appuie l'intégration sur le marché du travail des populations vulnérables qui n'ont pas assez d'expérience professionnelle pour être admissibles à l'assurance-emploi. En outre, la Subvention canadienne pour l'emploi vise exclusivement à répondre aux besoins de formation des employeurs et non aux besoins des travailleurs à faible revenu d'améliorer leurs possibilités de revenu. Les mesures d'emploi des jeunes proposées ne concerneront qu'une fraction des jeunes à la recherche d'une sécurité économique. »
Par ailleurs, les Canadiens à faible revenu ne sont pas visés par les mesures du budget visant à répondre aux besoins en matière d'abordabilité, comme la parité tarifaire proposée entre les États-Unis et le Canada. « Les programmes à long terme visant à égaliser les prix entre le Canada et les États-Unis n'auront pas d'incidence majeure sur la vie des familles à faible revenu qui parviennent difficilement à nourrir, vêtir et loger leurs enfants. Les familles aux prises avec le chômage, avec l'érosion des prestations d'assurance-emploi ou qui ont du mal à joindre les deux bouts en raison d'un emploi précaire ne vont pas magasiner aux États-Unis, car ils ne peuvent tout simplement pas se le permettre. Les familles à faible revenu ont besoin que le gouvernement prenne des mesures visant à améliorer leurs revenus, afin que leurs enfants n'aillent plus jamais à l'école le ventre vide », a ajouté M. Frankel.
Campagne 2000 est une coalition pancanadienne non partisane regroupant plus de 120 organismes dédiés à éliminer la pauvreté des enfants et des familles au Canada. www.campaign2000.ca
SOURCE : Campaign 2000
Anita Khanna, Campagne 2000 Ontario, cell. 416-788-3439.
Sid Frankel, Faculté de travail social, Université du Manitoba, tél. : 204-261-3749 et cell. 204-295-3749.
Adrienne Montani, First Call: BC Child and Youth Advocacy Coalition, tél. : 604-873-8437.
Liyu Guo, Campagne 2000 et Family Service Toronto, cell. : 416-624-1885.
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