Budget 2014-2015 du gouvernement du Québec - L'art de faire avec ce qu'on a : le ministre Marceau n'avait aucune marge de manœuvre

QUÉBEC, le 20 févr. 2014 /CNW Telbec/ - Participant aujourd'hui au huis clos du budget 2014-2015 du gouvernement du Québec, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) a pris connaissance d'un budget sans aucune marge de manœuvre pour proposer une nouvelle politique budgétaire et fiscale. Le ministre des Finances et de l'Économie, monsieur Nicolas Marceau, s'est aligné sur le diagnostic que lui avait présenté MEQ : aucune sortie de l'impasse budgétaire n'est possible pour le Québec sans une augmentation significative de la performance économique du Québec et sans un changement clair et concret de culture en matière de dépenses publiques. « Nous ne sommes toujours pas rassurés quant au plan de retour à l'équilibre budgétaire. Cependant, le budget 2014-2015 propose un changement de culture dans l'efficience de l'appareil gouvernemental et quelques marques d'une audace économique qui sont absolument nécessaires pour l'avenir du Québec. Il faut maintenant que l'État remonte ses manches et fasse vraiment le travail » a indiqué, Simon Prévost, président de MEQ.

Équilibre budgétaire : les doigts croisés
Les objectifs du gouvernement en matière de croissance des dépenses, à 2,1% en moyenne sur les trois prochaines années budgétaires, correspondent effectivement au taux qu'il ne faudrait pas dépasser, surtout dans le contexte où l'augmentation des revenus risque d'être limitée en raison d'une croissance économique qui manque encore de dynamisme. De plus, pour la première fois depuis plusieurs années, le gouvernement ne prévoit aucune réserve pour éventualités, ce qui est un signe supplémentaire quant à la précarité des finances publiques du Québec. « La pression sur les dépenses est énorme et il y a de fortes chances que le déficit prévu de 1,75 milliard de dollars pour l'année 2014-2015 soit, dans les faits, plus élevé. Le seul levier qui permettra au gouvernement de voir ses prévisions budgétaires se réaliser d'ici un an se trouve au niveau de la performance économique, selon MEQ.

Plus d'efficience dans l'appareil gouvernemental : les doigts croisés (bis)
Selon l'association, le budget 2014-2015 du gouvernement du Québec marque possiblement le début d'une approche gouvernementale qui améliorera l'efficacité de l'intervention de l'État à travers des restructurations majeures, particulièrement en santé. M. Marceau a en effet déposé le rapport Pour que l'argent suive le patient, avec une vision pour le financement du système de santé et un ensemble de recommandations qui devraient, selon MEQ, engager le Québec vers plus d'efficience dans la livraison des services. « La santé représente 50 % de nos dépenses publiques. Si l'approche proposée fonctionne, elle devrait réduire considérablement les pressions sur la croissance des coûts de santé. Nous saluons cette volonté gouvernementale, car sans assainissement structurel, c'est l'ensemble des finances publiques et toute l'économie du Québec qui sont tirés par le bas », selon M. Prévost

Économie : engagement réitéré
Le ministre des Finances et de l'Économie a confirmé son engagement à encourager le secteur manufacturier. Il a d'abord répondu à la demande de MEQ sur l'allocation des surplus d'électricité aux entreprises manufacturières avec l'annonce de l'offre tarifaire Investissements-emplois. Le gouvernement a également réitéré son soutien à l'exploitation des ressources naturelles, notamment en ce qui a trait à l'exploration et l'exploitation pétrolière, ce que l'association salue étant donné l'importance hautement stratégique de la sécurité énergétique. Par ailleurs, le document budgétaire a permis de préciser certaines mesures de la politique industrielle déposée en novembre 2013, notamment en ce qui a trait au programme des Gazelles, au financement disponible pour les PME, avec notamment la création d'un fonds de fonds de capital de risque et des investissements additionnels chez Capital régional coopératif Desjardins, au soutien des fonds fiscalisés, ainsi que l'annonce de différentes avenues afin d'encourager le maintien et le développement des sièges sociaux au Québec.

On n'est pas sorti du bois
Globalement, le gouvernement du Québec a déposé un budget qui refait globalement le tour de sa politique économique et qui confirme un engagement évident pour une relance industrielle au Québec. MEQ est toujours d'avis que la politique économique du gouvernement du Québec est bien alignée. Néanmoins l'association rappelle que la concurrence mondiale est particulièrement forte et que la conjoncture reste incertaine, tandis que les conditions démographiques et le fardeau fiscal des entreprises nuisent de manière significative à la productivité. Le succès de ce plan budgétaire pour le Québec va définitivement dépendre de la qualité avec laquelle il sera appliqué et de la rapidité avec laquelle le gouvernement va pouvoir enclencher une réduction effective de la dette. « Dans le contexte actuel, le contrôle de la croissance des dépenses est malheureusement insuffisant. Il faudra faire des choix difficiles pour diminuer la taille de l'État et donner aux entreprises un climat d'affaires plus propice à leur croissance », a conclu Simon Prévost.

À propos de MEQ
meq.ca
Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) est une association dont la mission est d'améliorer l'environnement d'affaires et d'aider les entreprises manufacturières et exportatrices à être plus compétitives sur les marchés locaux et internationaux grâce à son leadership, son expertise, son réseau et la force de ses membres. Les cinq piliers de son action sont : représentation politique, information stratégique, occasions d'affaires, meilleures pratiques et réseautage. MEQ est une division de Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), la plus importante association commerciale et industrielle au pays fondée en 1871.

SOURCE : Manufacturiers et exportateurs du Québec

Kareen Pate, Conseillère, affaires publiques
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