Budget 2014 de la Ville de Montréal - Un budget sans réforme et sans audace
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Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal29 janv, 2014, 15:57 ET
MONTRÉAL, le 29 janv. 2014 /CNW Telbec/ - Le chef de l'opposition officielle à la Ville de Montréal, Richard Bergeron, a réagi au dévoilement du budget 2014 de la Ville de Montréal par le maire Denis Coderre et le président du comité exécutif, Pierre Desrochers. Il était accompagné de Guillaume Lavoie, porte-parole de Projet Montréal en matière de finances et vice-président de la Commission sur les finances et l'administration, et de Laurence Lavigne Lalonde, élue de Projet Montréal et membre de la même commission.
« C'est avec beaucoup de déception que j'ai constaté le manque d'audace de l'administration Coderre dans l'élaboration de son premier budget. Le budget Coderre, qui nous indique la direction que prendra son administration au cours des quatre prochaines années, ne s'attaque aucunement aux grands enjeux budgétaires de Montréal. Il maintient la dépendance de notre ville aux taxes foncières et ne propose aucune mesure pour retenir et attirer les familles. Ce budget aurait pu être le 12e ou 13e budget de Gérald Tremblay », a déclaré Richard Bergeron.
La Ville doit diversifier ses sources de revenus
« En misant principalement sur les taxes foncières, la Ville de Montréal met toute la pression fiscale sur les épaules des Montréalais : ce sont eux qui paient pour les services et l'entretien des infrastructures utilisés quotidiennement par des milliers de résidents des banlieues. Pourquoi leur imposer un tel fardeau? Il faut absolument y remédier et diversifier les sources de revenus de la Ville », a mentionné Laurence Lavigne Lalonde. Projet Montréal réclame depuis longtemps que la Ville cherche de nouvelles sources de revenus basées sur la tarification et le principe utilisateur-payeur, comme les péages, la taxe sur le stationnement et la taxe sur l'essence. « Tôt ou tard, nous n'aurons pas le choix d'aller dans cette direction alors pourquoi ne pas y travailler dès maintenant? Ces solutions peuvent être mises en place rapidement, mais il faut de la volonté politique », a ajouté la conseillère de ville de Maisonneuve-Longue-Pointe.
Projet Montréal dénonce également le déséquilibre fiscal entre Montréal et les banlieues périphériques. « Ce sont uniquement les Montréalais qui paient les taxes sur le stationnement et l'immatriculation pour financer l'entretien des infrastructures et le réseau de transport en commun, alors que les banlieusards devraient assumer une partie de ce fardeau. La taxe sur le stationnement pourrait par exemple être étendue à l'ensemble de la Ville et même aux banlieues, ce qui générerait des revenus supplémentaires importants. Le maire Coderre se réclame être le champion de la Communauté métropolitaine de Montréal. Va-t-il envoyer une facture aux villes des couronnes nord et sud pour l'utilisation de nos services et de nos infrastructures? », a affirmé Richard Bergeron.
Un budget sans réforme en profondeur
« Bien que l'administration Coderre affirme que le budget 2014 marque un temps nouveau, on constate rapidement qu'il ne contient aucune réforme notable. En gros, c'est la poursuite du budget et de la gestion à la manière Tremblay-Applebaum! Les problèmes structurants qui existaient il y a dix ans, tels que le service de la dette, les déficits des régimes de retraite et la pression constante de la rémunération sur le budget, existent toujours et aucune solution concrète n'est proposée. Le poids de la dette représente 13% de nos dépenses et nous considérons que c'est une bonne nouvelle. Pourtant, dans les années à venir, les taux d'intérêts augmenteront et nous aurons un retard à rattraper dans la mise à niveau de nos infrastructures. Nous devrons donc emprunter davantage. Denis Coderre ne propose aucune mesure concrète afin d'éviter ce scénario », a mentionné Guillaume Lavoie.
« Entre 2009 et 2014, la rémunération globale des employés de la Ville de Montréal a progressé de 36% alors que le taux d'inflation n'a été que de 8,4%. Le Service de police, à lui seul, a enregistré une hausse de 57% de sa charge salariale. L'administration précédente a complètement perdu le contrôle de sa masse salariale et, malgré les énoncés de bonnes intentions de l'administration Coderre et sa volonté d'entamer une réforme administrative, on constate que le niveau des salaires demeure hors de contrôle. Malgré un gel d'embauche et des coupes de 5% dans certains services, la part du budget dédiée à la masse salariale a augmenté de 5,3%. Il ne faut pas oublier non plus le déficit actuariel des régimes de retraite qui s'élève à environ 600 millions pour 2014. Ne pas s'attaquer à ces problèmes est irresponsable. Les charges salariales pour les postes de cadres et du Service de police sont particulièrement problématiques. Nous avons devant nous une bombe à retardement », a ajouté Richard Bergeron.
Projet Montréal questionne les priorités de l'administration Coderre
Au cours de la campagne électorale, Denis Coderre s'est engagé à retenir les jeunes familles à Montréal. Pourtant, son premier budget ne comprend aucune mesure pour atteindre cet objectif. « Le budget ne comprend pas d'incitatifs fiscaux pour faciliter l'accès à la propriété, aucune mesure pour limiter les hausses de taxes foncières et le désinvestissement dans les services essentiels, comme le transport en commun. Pourquoi des familles viendraient s'installer dans les quartiers centraux alors que rien n'est fait par la Ville pour limiter les hausses d'évaluation des propriétés, et donc des taxes foncières? », a expliqué Laurence Lavigne Lalonde.
De plus, l'administration Coderre dit prioriser les investissements en transport en commun, mais les chiffres prouvent, qu'en fait, le budget de la Société de transport de Montréal (STM) a été réduit. « L'administration dit donner plus d'argent à la STM en bonifiant son budget de fonctionnement, alors qu'en réalité la STM voit son budget diminuer de 5,3 millions de dollars. Ces coupes sont inacceptables étant donné que le réseau de transport en commun est à capacité et qu'il faut non seulement maintenir les services existants, mais également penser à les bonifier. Je dénonce depuis neuf ans le désinvestissement dans les transports en commun et je constate avec regret que Denis Coderre poursuit les pratiques de son prédécesseur », a conclu Richard Bergeron.
SOURCE : Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal
Catherine Maurice
Attachée de presse de l'Opposition officielle
Hôtel de ville de Montréal
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