Budget 2015 : le cadre financier électoral du Parti conservateur du Canada
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)21 avr, 2015, 16:44 ET
OTTAWA, le 21 avril 2015 /CNW Telbec/ - Serré dans ses finances à cause de la diminution du prix du pétrole, le gouvernement, qui s'attendait à bénéficier d'un surplus de 6,4 G$, doit se contenter de revenus beaucoup plus bas. Avec une marge de manœuvre de seulement 1,4 G$, le gouvernement doit abandonner toute nouvelle mesure d'importance. En lieu et place, il annonce une série de mesures qu'il entend mettre en place si le parti actuellement au pouvoir est réélu en octobre.
« Le maigre 1,4 G$ de surplus dégagé en 2015-2016 est réparti dans une série de petites mesures qui n'auront pas de conséquences économiques visibles. Seules exceptions : le gouvernement investit près du tiers de son surplus dans la défense et la sécurité (432 M$) et un autre 393 M$ dans le financement des infrastructures, surtout routières. Comme les médias nous l'avaient déjà annoncé, M. Oliver annonce aussi des mesures favorisant l'épargne à travers les CELI et les REER, des modes d'épargne qui favorisent surtout les mieux nantis. Au final, ces nouvelles mesures représentent 0,5% de son budget », constate Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
Alors que le gouvernement prévoyait une croissance économique de 2,5% lors de son dernier budget, elle ne sera finalement que de 2,0%, ce qui a pour effet de faire diminuer ses recettes de 1% en 2015-2016 et de 2% en 2016-2017. Cette situation, causée essentiellement par le recul du prix du baril de pétrole, démontre les risques de faire dépendre l'économie canadienne des fluctuations propres à l'industrie pétrolière. Le gouvernement dépense également plus rapidement qu'il ne l'avait prévu, ce qui vient rogner son surplus par les deux bouts. Fait à noter, les prévisions gouvernementales prévoient que le Canada connaîtra une très faible inflation pour l'année 2015 (0,9%).
« La majeure partie des pages du budget sont consacrées à nous présenter ce que se propose de faire le Parti conservateur s'il est réélu. En gros, le programme électoral du parti au pouvoir comprend : des baisses d'impôt pour les entreprises, plus de mesures pour favoriser l'épargne des ménages les plus riches, l'arrimage de l'éducation aux besoins des entreprises, des investissements colossaux dans la défense et la mise en place de PPP pour développer le transport en commun. Toutes ces mesures paraissent néfastes, mais il semble plus pertinent d'en parler dans le cadre d'une élection - où elles seront comparées aux propositions des autres partis - que lors du dépôt du budget de l'État », lance Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, (438) 862-6662
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