Budget 2015 : Sous les promesses de baisses d'impôt, un budget d'austérité
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)26 mars, 2015, 16:38 ET
QUÉBEC, le 26 mars 2015 /CNW Telbec/ - Malgré ses promesses de réduction d'impôt pour les années à venir, le Budget 2015 annonce une année d'austérité. Le budget reste très discret sur les compressions qui seront imposées cette année, alors que les nouveaux investissements sont minimes. Les coupes sont particulièrement douloureuses dans les secteurs de la santé, de l'éducation et du logement.
« Ce budget ne fait, pour cette année et l'an prochain, aucune annonce réelle. Le gouvernement insiste beaucoup sur des montants minuscules : 120 M$ cette année, 360 M$ l'an prochain. Pourtant cette année, le Québec subira les compressions importantes de 5,5 G$ annoncées l'an dernier auxquelles s'ajoutent maintenant 729 M$ de nouvelles coupes. Ces informations sont à peu près invisibles dans les documents budgétaires », observe Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
Les compressions touchent durement les services publics en santé et en éducation. « En santé, l'augmentation des dépenses est limitée à 1,4% alors qu'elle n'a jamais été inférieure à 3% dans les dernières années. En éducation, la hausse est d'à peine 0,2%. Par conséquent, les travailleuses et les travailleurs font pour l'essentiel les frais du retour à l'équilibre budgétaire. Des coupes importantes affectent des services tels que la santé publique, qui voit carrément son budget reculer », constate Guillaume Hébert, chercheur à l'IRIS.
« Le ministre Leitão annonce une aide de 249M$ dans l'amélioration du logement pour les plus démuni.e.s. Dans les faits, il ne faut pas se réjouir, car si l'an dernier la construction de 3000 logements sociaux avait été annoncée, cette année le programme est coupé de moitié, et seulement 1500 logements seront construits. De plus, l'investissement de 123M$ au programme Supplément loyer ne fera que financer les propriétaires sans augmenter l'accès au logement abordable », affirme Francis Fortier, chercheur à l'IRIS.
Enfin, s'il faut saluer l'abolition graduelle de la contribution santé, d'autres mesures fiscales pénaliseront les personnes âgées. Le gouvernement a choisi d'augmenter le crédit d'impôt des travailleuses et travailleurs âgé.e.s. Cependant, pour financer cette mesure, il fait croître l'âge d'admissibilité au crédit d'impôt en raison de l'âge. « Son incitation devient ainsi une pénalité aux personnes qui auront 65 ans et moins en 2016 puisqu'elles perdront l'accès à un crédit d'impôt. Rappelons qu'au Québec, il n'y a que 19% des personnes de 65 à 69 ans ont un travail. C'est seulement ces derniers qui bénéficieront de cette mesure alors que tous les autres seront pénalisés », remarque Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, 438-862-6662, [email protected]
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