Budget 2017-2018 - 4.8 G$ sur 10 ans réclamés pour la prévention en santé
MONTRÉAL, le 17 janv. 2017 /CNW Telbec/ -Le Regroupement pour un Québec en santé a déposé, dans le cadre des consultations prébudgétaires et en marge de la Semaine pour un Québec sans tabac, un mémoire au premier ministre du Québec, Philippe Couillard et au ministre des Finances, Carlos Leitão, réclamant au gouvernement du Québec de se positionner comme un leader mondial en matière de prévention en santé en investissant au cours des 10 prochaines années 4,8 milliards de dollars pour la création d'environnements favorables à la santé des citoyens. Pour ce faire, des gestes concrets doivent être posés dès le prochain budget afin de financer cette « Révolution active » que réclament les quelque 880 organisations membres du Regroupement.
« Le tabagisme et certaines maladies liées à notre mode de vie coûtent cher à la société québécoise. Outre les impacts sociaux et humains liés à la mort prématurée de près de 20 000 personnes par année et aux souffrances qui y sont associées, les coûts annuels directs assumés par le ministère de la Santé totalisent 3,4 milliards de dollars. L'impact économique de ces maladies, incluant les coûts indirects, atteint près de 10 milliards de dollars chaque année », mentionne Mélanie Champagne, membre de l'exécutif du Regroupement et directrice des Questions d'intérêt public à la Division du Québec de la Société canadienne du cancer.
Arrêter de fumer et diminuer la consommation de sucre sont deux des principaux objectifs à court terme pour diminuer l'impact des maladies liées au mode de vie sur les coûts du système de santé. Or, selon l'Organisation mondiale de la santé, le meilleur outil pour diminuer la consommation de ces produits dangereux pour la santé est d'en augmenter le coût d'achat par la taxation.
Des demandes claires
Le Regroupement pour un Québec en santé demande donc d'augmenter la taxe sur le tabac au niveau de celle de l'Ontario dès le budget 2017-2018. La taxe québécoise de 29,80 $ par cartouche est la plus basse au Canada, loin derrière la moyenne canadienne de 51,87 $. L'augmentation nécessaire pour rejoindre la taxe ontarienne est de 1 $ par paquet. Aujourd'hui, le Québec compte 1,4 million de fumeurs et une telle augmentation permettrait de réduire ce nombre de 100 000 dès 2017-2018.
Les résultats des mesures implantées ailleurs dans le monde démontrent qu'une taxe sur les boissons sucrées permet de réduire de manière considérable la consommation de sucre responsable des maladies liées à l'obésité. L'obésité et le surplus de poids affectent la qualité de vie de 52 % de nos concitoyens. En 2013-2014, l'obésité atteignait un sommet jamais vu au Québec avec un taux de 18 %. Donc, le Regroupement demande au gouvernement du Québec d'implanter dès 2017-2018 une taxe de 0,10 $ le litre. Les revenus escomptés de cette nouvelle taxe seraient de 720 millions de dollars et permettraient de compléter le financement de la « Révolution active ».
Pourquoi agir sur les environnements des citoyens?
Contrairement à certaines idées reçues, il est tout à fait possible de modifier notre mode de vie et de réduire de façon très importante le nombre de personnes touchées par les maladies chroniques et les cancers que génèrent nos habitudes de vie. Des efforts importants ont été consentis au cours des 10 dernières années pour convaincre les Québécoises et les Québécois de faire des choix plus responsables pour demeurer en santé. Aujourd'hui, 87 % de nos concitoyens désirent acquérir de meilleures habitudes de vie.
Il est toutefois encore difficile d'intégrer de saines habitudes de vie dans le quotidien. Pour y arriver et contribuer à ce que chacun d'entre nous puisse vivre plus longtemps et en meilleure santé, il est essentiel de créer des environnements favorables à la santé. En fait, comme l'explique le directeur national de santé publique dans son rapport 2016, « les choix individuels au regard des habitudes de vie et des comportements sécuritaires sont en grande partie déterminés par les caractéristiques des environnements physiques, sociaux-culturels et politiques dans lesquels les personnes évoluent au quotidien. Ainsi, afin de soutenir celles-ci dans l'adoption d'un mode de vie sain et sécuritaire, il est essentiel de faciliter les bons choix et de rendre plus difficiles les choix moins sains en favorisant les conditions propices aux premiers et en adoptant des mesures contraignantes pour les seconds ».
Pourquoi maintenant?
Jamais dans notre histoire récente, les conditions pour créer cette société en santé n'ont été réunies comme ce sera le cas dans les prochaines années. En effet, le Québec souhaite et doit moderniser ses infrastructures et c'est 90 milliards de dollars sur 10 ans qui y seront consacrés. C'est une chance unique de pouvoir abaisser les obstacles au mode de vie que les Québécois souhaitent adopter. Le gouvernement doit saisir cette occasion pour rénover tout en tenant compte de l'impact de ses choix sur le mode de vie des citoyens.
« Le Regroupement propose une stratégie de financement sans aucun coût pour les finances publiques, où l'augmentation de la taxe sur le tabac ne touchera pas les 80 % de la population qui ne fume pas et qui sera le plus grand incitatif pour convaincre les fumeurs d'arrêter de le faire. Bien sûr, la taxe sur les boissons sucrées constitue une nouvelle taxe, mais la plupart des spécialistes considèrent que c'est une taxe acceptable surtout si elle est assortie d'investissements majeurs en matière de saines habitudes de vie. Un investissement de plus de 4,8 milliards de $ en 10 ans dans la prévention en santé rend possibles un véritable projet de société, une vision nouvelle de la qualité de vie au quotidien pour les Québécoises et les Québécois », conclut Sylvie Bernier, membre de l'exécutif du Regroupement pour un Québec en santé.
Pour davantage d'information sur les impacts du tabac sur l'économie québécoise et sur la santé des citoyens, nous vous invitons à consulter l'infographie conçue par le Regroupement.
Le mémoire peut être consulté sur le site du Regroupement pour un Québec en santé.
À propos du Regroupement pour un Québec en santé
Le Regroupement pour un Québec en santé (RQS) mobilise les décideurs de tous les milieux de vie qui ont un impact sur les habitudes de vie des Québécois. Un tel regroupement est sans pareil au Québec. Il vise l'implantation d'environnements favorables à un mode de vie sain, en réponse aux attentes de la population québécoise. Regroupant plus de 880 organisations, le RQS lance un appel au gouvernement afin qu'il soit possible de poursuivre et d'intensifier les efforts collectifs en vue d'une plus grande qualité de vie des citoyens et des citoyennes vivant au Québec.
SOURCE Regroupement pour un Québec en santé
Ariane Richard, Morin Relations Publiques, 514 289-8688, poste 241, 438 822-2845, [email protected]
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