Budget 2017-2018 - Après trois ans de démolition, le budget du rafistolage
QUÉBEC, le 28 mars 2017 /CNW Telbec/ - « Nous avons ici le budget de l'année préélectorale. Après trois ans de démolition, les libéraux promettent de rafistoler. Après avoir coupé dans les services et augmenté le fardeau fiscal de 1500 $ par famille, le gouvernement libéral promet aujourd'hui un remboursement partiel aux patients, aux aînés, aux élèves et aux familles. Ne soyons pas dupes; il ne répare qu'en partie les dégâts faits dans les réseaux d'éducation et de santé, dans les poches des familles et dans les régions du Québec. Grosses coupes, puis réparation partielle : c'est la recette libérale. Ce budget est clairement un aveu de culpabilité des libéraux, mais leurs excuses sont bien insuffisantes », a déclaré Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances.
Des constats décevants
- En éducation : Après avoir remercié pendant trois ans des professionnels en éducation, les libéraux promettent d'en réembaucher une partie. Conclusion : ils n'auraient jamais dû les congédier.
- En santé : Après avoir nié les effets de l'austérité sur les soins aux patients, tout en continuant à donner des centaines de millions aux médecins, ils promettent un réinvestissement partiel, tout en ajoutant 419 M$ à la rémunération des médecins. Or, ce réinvestissement dépend entièrement de l'obtention d'une nouvelle entente avec les médecins, sans quoi, 469 M$ devront être enlevés aux patients et ajoutés à la rémunération des médecins. Toutes les promesses en santé reposent donc sur une entente purement hypothétique, et cela risque, encore une fois, de se solder par des compressions en santé pour compenser le traitement royal accordé aux médecins par les libéraux.
- Pour les familles : Après avoir pris 1500 $ dans les poches des familles québécoises, les libéraux promettent de leur remettre 500 $ en abolissant la taxe santé et en réduisant les impôts de 55 $ par personne.
- En économie : Après trois ans de diminution des investissements des entreprises, nous observons les dégâts : la croissance sera plus basse que celle de l'Ontario et des États-Unis.
- Pour l'emploi : Après avoir promis l'effet libéral et la création de 50 000 emplois par année, force est de constater que la cible ne sera pas atteinte.
Réinvestissement incomplet en éducation et en santé
En campagne électorale, Philippe Couillard s'était engagé à maintenir un rythme de 3,5 % d'augmentation des dépenses en éducation, et de 4 % en santé. S'il avait respecté sa promesse, il y aurait, en plus des remboursements annoncés, 1 G$ de plus alloué à l'éducation cette année, et 1,4 G$ à la santé. Les patients et les élèves vont encore souffrir de ce manque à gagner.
« Pourquoi est-ce qu'on croirait le ministre des Finances, cette fois-ci? Les promesses électorales d'investissement en éducation ont été brisées, les réinvestissements promis n'ont pas été constatés sur le terrain, malgré toutes les annonces. Cet automne, les libéraux avaient promis une augmentation de 4,6 % en éducation, cible qu'ils n'ont jamais atteinte », a en outre précisé le porte-parole du Parti Québécois.
Un an sans services pour un élève en difficulté, c'est un an de perdu à jamais. Même chose pour les services de garde; les libéraux ont coupé environ 300 M$ et ne réinvestissent même pas la moitié de cette somme. Après avoir coupé à la scie à chaîne, ils réinvestissent au compte-gouttes.
Un autre exemple d'écran de fumée libéral : 2000 infirmières spécialisées ont été promises. Au cours des deux prochaines années, un montant de 10 M$ est prévu. En 24 heures, nous sommes passés d'une promesse valant 1,4 G$ à une somme de 10 M$. C'est une farce! Les médecins peuvent dormir tranquilles, leur monopole n'est pas en péril; ce n'est pas demain la veille que les infirmières spécialisées vont prendre plus de place dans le réseau.
Cette année, le budget pour les soins aux patients augmente de 3,6 %; c'est sous la cible fixée par le premier ministre. Mais, pire encore, cela deviendra seulement 1,7 % si les médecins conservent leurs privilèges. Il y a deux budgets pour la santé : le budget prioritaire, c'est-à-dire le salaire des médecins, et le budget des restants, soit celui pour les soins aux patients.
Le député du Parti Québécois a aussi déploré le très faible investissement pour les organismes communautaires : seulement 10 M$ sont prévus cette année. « Nous avions également proposé d'augmenter le crédit d'impôt pour solidarité, d'abord de 100 $ immédiatement, afin de pallier la hausse du coût du panier alimentaire. Le gouvernement a préféré baisser les impôts des riches. »
Une croissance économique plus basse que celle de nos voisins
« Malgré la pluie de petites mesures annoncées, les libéraux prévoient quand même une croissance économique plus faible que celle de l'Ontario, du Canada ou des États-Unis. En 2016, l'investissement non résidentiel des entreprises a diminué de 2,6 %. Les exportations ont stagné à 0,2 %. La promesse de créer 250 000 emplois s'éloigne encore davantage. En moyenne, les libéraux créeront un peu plus de 28 000 emplois annuellement. Nous sommes encore loin de la promesse d'en créer 50 000 par année », a ajouté le député de Rousseau.
« Le premier ministre s'était engagé, le 8 décembre dernier, à donner des garanties de prêt à l'industrie du bois d'œuvre si le gouvernement fédéral ne le faisait pas. Or, il n'y a toujours rien pour nos 60 000 emplois en péril; c'est un nouveau bris de promesse de la part du gouvernement libéral », a-t-il aussi déploré.
Le fardeau fiscal augmente encore
« Malgré l'abolition de la taxe santé, le gouvernement libéral constate lui-même que depuis son arrivée au pouvoir, les Québécois ont subi une augmentation du fardeau fiscal de 900 M$ par année. Incluant l'an dernier, ils paieront cumulativement 4,3 G$ de plus de leurs poches. Le budget le précise noir sur blanc : la baisse d'impôt sera de seulement 55 $ par personne. L'augmentation représentera encore 1000 $ par famille », a-t-il poursuivi.
Confirmation des inquiétudes pour le REM
« Les inquiétudes que nous avions pour le projet du Réseau électrique métropolitain se confirment. Non seulement la rentabilité n'est pas au rendez-vous et demandera des subventions d'opération, mais, en plus, un rendement de 8 % est garanti à la Caisse, aux dépens des contribuables. Par cette comptabilité douteuse, sur laquelle la vérificatrice générale devrait se pencher, le placement de 1283 M$ du gouvernement du Québec est en réalité une dette qui devrait apparaître à son bilan. La hausse des coûts du projet de 5 G$ à 6 G$ était connue; nous avons maintenant la confirmation qu'elle sera épongée par les citoyens du Québec. Il manque également la part du fédéral; nous ignorons toujours quand elle arrivera », a conclu Nicolas Marceau.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Valérie Chamula, Attachée de presse, Aile parlementaire du Parti Québécois, 418 643-2743
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