Budget 2020 - Le gouvernement rate la cible de l'environnement
Nouvelles fournies par
IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques10 mars, 2020, 16:50 ET
QUÉBEC, le 10 mars 2020 /CNW Telbec/ - Bien qu'il dispose d'importants surplus année après année, le gouvernement choisit de ne pas agir de façon concrète pour l'environnement. Dans son budget, le gouvernement rappelle sa cible de réduire de 37,5% les émissions de GES par rapport à 1990 d'ici 2030. Pourtant, il prévoit du même coup que ses mesures ne permettront de réduire que de 7% la consommation de pétrole d'ici là.
Des mesures timides en environnement (Citations d'Eve-Lyne Couturier, chercheuse)
Au cours des dernières semaines, le gouvernement a préparé les Québécois·es à des mesures ambitieuses pour réduire les GES. « Les nouvelles sommes en environnement vont au programme 'Roulez vert', qui existait déjà et dont les résultats sont limités. Rien n'est fait pour limiter les émissions des grandes industries, et aucune somme n'est prévue pour des nouveaux projets ambitieux. Ça augure mal pour le Plan d'économie verte qui sera dévoilé d'ici la fin du mois. »
Électrification des transports
Le gouvernement choisit de miser sur l'incitation à l'achat de véhicules personnels. « Alors qu'il devrait s'attaquer à la culture de l'automobile, le gouvernement l'alimente. Et les mesures profitent aux résident·e·s des grands centres, qui devraient pouvoir utiliser le transport en commun. On sait que l'auto-solo favorise l'étalement urbain et va à l'encontre des objectifs de réduction des GES ».
Pour les régions?
En plus d'être mal desservies par le réseau de bornes électriques, aucun investissement n'est prévu en transport en commun pour les 10 prochaines années pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Pour l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec, c'est seulement 500 000 $. « Si le gouvernement voulait vraiment agir pour réduire les GES, il investirait justement dans ces régions qui n'ont pas d'alternative de transports. »
Malgré des surplus répétés (citations de Guillaume Hébert, chercheur)
Avec un surplus supérieur de 2G$ à ce qui était prévu, le Québec dégage 4,5 G$ de surplus pour l'exercice 2019-2020. Cela porte à 25,7G$ les surplus engrangés par le gouvernement depuis cinq ans. Le gouvernement prévoit aussi dégager des surplus de 3 G$ lors des deux prochains exercices.
« Le tour de force du gouvernement Legault, c'est de nous convaincre que l'équilibre consiste à dégager des surplus budgétaires annuels d'environ cinq milliards par an. La société québécoise n'a pas les moyens de se priver de tout cet argent à l'heure de la transition écologique et de la transition démographique. »
Fonds des générations
Le gouvernement ne présente aucun plan pour procéder au décaissement du Fonds des générations même s'il reconnaît que l'objectif de réduction de la dette est atteint. « C'est de l'obstination. Les sommes massives que l'on continue de verser dans ce fond devraient servir immédiatement à relever des grands défis de société. »
Baisses d'impôt
Le gouvernement se désole de ne pas offrir de baisses d'impôt aux contribuables. « Pourtant, l'impôt des sociétés diminue (-182 M$) cette année plutôt que d'augmenter comme il le devrait, surtout en pleine période de croissance économique. Et pour les particuliers, on parle d'une nouvelle réduction de la taxe scolaire (- 182 M$ également), une mesure régressive qui favorise les ménages mieux nantis.»
À propos de l'IRIS
Depuis 20 ans, l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques analyse les politiques publiques et l'économie du Québec.
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SOURCE IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques
Demandes d'entrevues (Montréal et Québec) : Laurent Deslauriers, Responsable des communications, 438 862-8051, [email protected]
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