Budget 2025-2026 : Un budget prudent en contexte d'incertitude… peut-être trop, selon la CSD
QUÉBEC, le 25 mars 2025 /CNW/ - Alors que le gouvernement du Québec présente son budget 2025-2026 dans un contexte économique teinté d'incertitudes, pour la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) il s'agit un budget qui mise sur les entreprises pour la dynamique économique du Québec, mais qui oubli de prendre en considération les travailleuses et travailleurs qui risquent d'être impactés par les différentes transformations apportées.
Pour véritablement appuyer les économies régionales face au contexte économique incertain
Avec son budget, le ministre Girard souhaite dynamiser et soutenir les économies régionales avec des investissements spécifiques de 759 M$ sur 5 ans. Cependant, le budget semble réduire les économies à quelques secteurs : bioalimentaire, tourisme, minier (minéraux critiques) et foresterie.
« Ça fait plusieurs années que nous défendons publiquement que le dynamisme des économies des régions ne doit pas se restreindre à des investissements dans trois ou quatre secteurs. En ne cherchant pas suffisamment à maintenir le secteur de la fabrication, à diversifier les économies régionales, à hausser la place des deuxième et troisième transformations, on garde une vision à court terme de ces économies et éventuellement, on maintien leur vulnérabilité, voire même on les fragilise », critique Luc Vachon le président de la CSD.
Le budget semble cependant vouloir prendre une avenue différente avec l'industrie forestière.
« Nous saluons la direction que le gouvernement semble vouloir prendre avec le secteur forestier. Tout le monde le sait que ce secteur de l'économie traverse depuis longtemps des périodes d'incertitude et que la meilleure avenue à court moyen et long terme c'est de créer de la valeur ajoutée en région. C'est le principal moyen pour protéger durablement cette industrie des aléas économiques et des tarifs compensatoires », renchérit Luc Vachon.
Les travailleurs et travailleuses devraient être en mesure de s'adapter aux transformations économiques
Une part importante du plan de dynamisme économique proposé dans le budget passe par la recherche de l'investissement en innovation dans le secteur privé. La mise en place du crédit d'impôt pour la recherche, l'innovation et la commercialisation (CRIC) risque fort probablement d'attirer l'investissement en innovation, mais, selon la CSD, il risque malheureusement d'être concentré dans quelques secteurs comme les sciences de la vie, l'aéronautique, l'intelligence artificielle et les matériaux avancés (batterie et nanomatériaux).
« C'est évident que l'investissement en innovation est important pour l'économie québécoise. En revanche, ces secteurs spécifiques ne sont souvent pas en région », explique Luc Vachon, président de la CSD.
D'autres investissements pourraient également permettre aux entreprises des régions d'affronter les tarifs et d'avoir des incitatifs à l'innovation.
« Dans le budget, il est dégagé 900 M$ qui pourraient accompagner des entreprises pour favoriser l'automatisation, la robotisation, la transformation numérique et l'intégration de l'intelligence artificielle. On oublie totalement les travailleurs et travailleuses dans cette transition. On ne prévoit rien, aucune bonification de formation pour qu'ils et elles puissent être partie prenante de la transition numérique », ajoute Luc Vachon.
L'Offensive formation en construction ne doit pas reproduire les erreurs de sa première mouture
Le budget prévoit de poursuivre son l'Offensive formation en construction de 122 M$ sur 5 ans. Les besoins sont importants et en ce sens, c'est une bonne nouvelle. Toutefois, la CSD considère qu'il est essentiel que les offres de formations en construction visent les DEP et la formation en alternance travail-études (ATE).
« Évidemment, il est primordial que les travailleuses et travailleurs de la construction soient adéquatement formés. Cette fois-ci, il est nécessaire que l'Offensive de formation en construction vise les DEP et ne répète pas les erreurs du passé avec les AEP. » souligne Luc Vachon.
Le gouvernement pourrait mieux aider les autres ressources qui s'occupent des personnes vulnérables
Le poste budgétaire le plus important demeure celui de la santé et des services sociaux. Dans un contexte de vieillissement de la population, mais également dans un contexte où, peu importe l'âge, c'est d'avoir de meilleures conditions pour un soutien à domicile ou dans un milieu qui se rapproche du milieu familial, qui est souhaitable. Pour la CSD, il est décevant que le budget actuel investisse encore principalement dans les CHSLD et les RPA.
« C'est important d'investir pour le bien-être des personnes vulnérables et ce, peu importe leur âge. La CSD défend depuis plusieurs années une avenue qui offre un environnement adapté, dans un milieu et un environnement le plus près du milieu familial et au surplus, moins dispendieux que les RPA, soit le réseau des ressources de type familial à l'adulte, mais également à l'enfance. Ces ressources sont souvent, à tort, les grandes oubliées du soutien aux personnes vulnérables », conclut Luc Vachon.
À propos de la CSD
La CSD est l'une des quatre centrales syndicales du Québec. Elle représente quelque 72 000 membres qui œuvrent dans la plupart des secteurs d'activité économique du Québec, à l'exception des fonctions publiques fédérale et provinciale.
SOURCE Centrale des syndicats démocratiques

Renseignements : Simon Lajoie, Conseiller syndical aux communications, (514) 662-5495, [email protected]
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