Budget 2025 et violence conjugale : répondre à 100% des besoins, c'est une question de survie
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Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale27 janv, 2025, 15:56 ET
MONTRÉAL, le 27 janv. 2025 /CNW/ - Après deux années sans argent neuf dans le budget du Québec, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale presse le gouvernement d'investir pour permettre aux maisons de répondre à l'ensemble des demandes d'aide. Après avoir présenté son mémoire au cabinet du ministre des Finances, le Regroupement s'inquiète de voir le financement des services stagner en raison de la conjoncture économique.
« L'enveloppe octroyée aux maisons ne répond actuellement qu'à 75% des besoins des femmes et des enfants victimes de violence conjugale, et le manque à gagner se creuse à mesure que la demande d'aide et l'inflation augmentent. Aujourd'hui, nous avons chiffré ce manque à gagner à 57,7 millions de dollars pour l'ensemble des maisons. » alerte Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
Après deux budgets consécutifs sans aucune bonification pour les maisons, les impacts se font sentir pour les femmes et les enfants qui ont besoin d'une aide immédiate, que ce soit en hébergement ou en services externes. Taux d'occupation moyen de 98% en 2023-2024, apparition de listes d'attente pour recevoir des services de consultation et d'accompagnement hors hébergement, manque de personnel, etc.
Les efforts combinés du gouvernement et de tous les acteurs engagés dans la lutte contre la violence conjugale portent fruit : les femmes demandent de l'aide en grand nombre. À titre d'exemple, SOS violence conjugale fait état d'une augmentation de +109% en 5 ans pour la demande d'hébergement et les demandes pour des services externes ont doublé en 4 ans dans notre réseau. Il est temps que ce même gouvernement ajuste les capacités de service des maisons.
Plus de 400 cartes de femmes et d'enfants pour interpeller les ministres
Nos demandes répétées pour travailler avec le Ministre Carmant sur des solutions financières n'ont trouvé aucun écho depuis un an. Face à ce silence et à l'incapacité grandissante des maisons à répondre à l'ensemble des besoins, le Regroupement a recueilli plus de 160 lettres d'appui de partenaires aux quatre coins de la province qui soutiennent les maisons dans leurs revendications de financement.
Municipalités, écoles primaires et secondaires, milieux de travail, CEGEP, universités, tous soulignent le travail inestimable des maisons d'aide et d'hébergement, leur apport dans la communauté et la nécessité qu'elles disposent d'un financement adéquat.
En parallèle, le Regroupement a également reçu 420 cartes de voeux confectionnées dans les maisons par des femmes et des enfants hébergés, par des intervenantes et des membres de CA. Adressées aux ministres Lionel Carmant, Martine Biron et Éric Girard, ces cartes témoignent de l'importance qu'ont eu les maisons dans la trajectoire des femmes et des enfants, et des risques qu'il y a à sous-investir dans les services.
« Nous espérons que le gouvernement saura entendre l'urgence et exaucer les voeux de celles et ceux qui, après avoir bénéficié des services des maisons, ne souhaitent qu'une chose : que les maisons puissent répondre à 100% des demandes d'aide, sans délai » conclut Annick Brazeau.
Extraits des cartes de voeux :
"Pour la nouvelle année, mon voeu le plus cher serait qu'aucune autre femme ne soit affectée par le manque de ressource, l'impuissance et la solitude que j'ai moi-même ressenti" - femme hébergée
"Les intervenantes m'ont tendu la main quand je croyais que tout était perdu. Grâce à leur aide, j'ai pu repartir à zéro et protéger mes enfants" - femme hébergée
Audrey, 7 ans, souhaite "ne plus avoir peur d'entendre des cris la nuit et de pouvoir faire des beaux dodos."
Olivier, 15 ans, souhaite "ne plus avoir peur de perdre mes amis et de changer d'école par manque de place en hébergement dans ma région."
"Pour la nouvelle année, mon voeu le plus cher serait de ne plus jamais être dans l'obligation de demander à une femme de "rappeler une autre fois" pour une place en hébergement", Jessica intervenante maison de Lina. |
SOURCE Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Information et demandes d'entrevue : Fanny Guérin, responsable des communications et des relations de presse, [email protected] / 514 754-1057
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