Budget à Ottawa - Le Parti Québécois dénonce la volonté du Canada d'empiéter toujours davantage sur nos compétences
QUÉBEC, le 20 avril 2021 /CNW Telbec/ - À l'issue de l'exercice budgétaire mené à Ottawa hier, la députée de Joliette et porte-parole du Parti Québécois pour les relations Québec-Canada, Véronique Hivon, ainsi que le député de René-Lévesque, leader parlementaire et porte-parole en matière de finances, Martin Ouellet, constatent trois choses : d'abord, que le gouvernement canadien tente de nous imposer son modèle en se servant de notre argent. Ensuite, qu'il fait fi des intérêts des Québécois. Enfin, que le gouvernement de la CAQ a failli à la tâche, puisqu'il n'a pas réussi à faire entendre la voix du Québec.
EN BREF
- Ottawa s'obstine à garder de l'argent qui appartient aux Québécois, notamment les 6 G$ qui nous sont dus pour les transferts en santé.
- Le gouvernement du Canada s'octroie le droit de frauder sa propre constitution en dépensant directement dans les champs de compétence du Québec.
- En plus, il creuse son endettement sans que le Québec en retire de bénéfices.
- C'est sans équivoque : face à Ottawa, le gouvernement de la CAQ n'arrive à rien; non seulement le chien ne mord pas, mais il ne jappe même plus!
Transferts en santé
« C'est une somme de plus de 6 G$ qui nous échappe, rien que pour cette année », a déclaré d'entrée de jeu Véronique Hivon. La députée déplore que les transferts fédéraux en santé, si importants pour maintenir la qualité des soins dans le réseau, aient décru jusqu'à ne représenter que 23 % des coûts, alors qu'ils se chiffraient à 50 % au départ. « En conséquence, au lieu de pouvoir investir pour assurer de meilleurs soins aux aînés du Québec et à l'ensemble de la population, au lieu de pouvoir engager du personnel et répondre aux besoins criants, nous en sommes réduits à quémander - en vain - à un autre gouvernement de l'argent qui, pourtant, nous appartient et nous revient de droit », a-t-elle analysé.
Un fédéralisme d'intrusion
Par ailleurs, le Parti Québécois s'inquiète de voir le gouvernement canadien - alors qu'il n'en a ni la légitimité ni la compétence - empiéter sans cesse davantage sur les compétences exclusives au Québec, notamment en ce qui concerne les normes en CHSLD et en santé mentale, mais aussi en matière de famille. « Même si le programme pancanadien de garderies ne concerne pas le Québec - qui obtiendra plutôt une compensation devant être négociée -, qu'Ottawa se le tienne pour dit : aucune somme versée au Québec ne devra être conditionnelle au respect de normes dictées par un autre gouvernement. La famille, c'est notre compétence exclusive! À ce chapitre, il est désespérant de constater qu'encore une fois, le gouvernement canadien n'annonce pas à même le budget qu'il transférera tout simplement au Québec le montant qui doit lui revenir selon sa population, et ce, sans conditions », a déploré Véronique Hivon.
Intérêts de l'Ouest et endettement monstre
Martin Ouellet soulève pour sa part le fait qu'encore une fois, les intérêts de l'Ouest canadien sont avantagés, au détriment de ceux des Québécois. « Ottawa maintient toutes les subventions dont jouit l'industrie pétrolière de l'Ouest, un secteur économique dépassé dont les beaux jours datent du siècle dernier. Pourquoi le Québec participerait-il à cet "effort"? », se demande le leader parlementaire du Parti Québécois.
D'autant plus que ces « investissements » dans un secteur économique en déclin se conjuguent à un déficit monstrueux, avec lequel devront composer les générations futures au cours des décennies à venir. « Le gouvernement du Canada nous endette et nous surendette, et nous n'avons pas un mot à dire! Il creuse un déficit historique, de 154,7 G$ juste pour cette année, mais refuse de nous redonner nos 6 G$ pour financer nos soins de santé. Est-ce vraiment ce que nous voulons? », a poursuivi Martin Ouellet.
L'échec de la CAQ
Toute cette déception porte un titre : La faillite de la stratégie fédéraliste de la CAQ. « Le gouvernement de François Legault n'a obtenu aucun résultat. Le Canada continue de piétiner le Québec, ses compétences et ses ambitions. L'échec est immense et laisse un goût amer », a tranché Martin Ouellet.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Laura Chouinard-Thuly, Attachée de presse, Aile parlementaire du Parti Québécois, 514 880-9594, [email protected]
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