OTTAWA, le 4 avril 2012 /CNW/ - Le plus important syndicat de fonctionnaires fédéraux au pays presse instamment le gouvernement de dire franchement aux Canadiens quels services il entend couper, dans quels ministères, à quelle date et par quel moyen.
« Les Canadiens ne savent pas quels services seront réduits. Quand ils l'apprendront, il sera déjà trop tard. », affirme Patty Ducharme, vice-présidente exécutive nationale de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC).
Aujourd'hui à Ottawa, l'AFPC a rendu publique son analyse du budget 2012 qui met en relief le lien étroit entre les services administratifs et les services essentiels à la population.
« Une fois les services administratifs abolis, les services eux-mêmes disparaissent, déclare la vice-présidente Ducharme. C'est exactement ce qui s'est produit à Service Canada. Des milliers de Canadiennes et de Canadiens doivent attendre plusieurs semaines pour toucher leur premières prestations d'assurance-emploi et de Sécurité de la vieillesse », ajoute-t-elle.
Le syndicat craint également que le gouvernement sous-estime le nombre de postes abolis et minimise l'impact de ces pertes d'emploi sur l'économie. Dans son analyse budgétaire, le syndicat affirme que les chiffres rendus publics par le gouvernement concernant les emplois ne comprennent pas les 6 300 postes qui devront être abolis d'ici 2015 en raison des « examens stratégiques » de 2007-2010, ni les 9 700 emplois disparus à cause du gel de l'embauche de 2010. Ces chiffres ne tiennent pas compte non plus des milliers d'emplois temporaires qui seront probablement abolis, des coupes à Radio-Canada-CBC et aux autres agences financées par le fédéral et de l'effet domino des compressions sur le secteur privé.
« Le gouvernement a-t-il réfléchi à l'impact de ces compressions sur les PME qui comptent sur la clientèle de ces 34 000 fonctionnaires? demande Larry Rousseau, vice-président exécutif régional de la région de la capitale nationale. « N'a-t-on pas songé à ce que ça peut représenter pour l'économie locale et régionale et même pour l'économie canadienne dans son ensemble? »
L'AFPC a aussi tenu à souligner l'impact qu'aura la « réduction des tracasseries administratives » sur la santé et la sécurité des Canadiens. Le gouvernement a révélé que l'Agence canadienne d'inspection des aliments ne sera plus chargée de surveiller les allégations nutritionnelles sur les étiquettes des produits alimentaires. Il mettra plutôt en place un « outil de vérification de l'étiquetage » qui obligera les consommateurs à vérifier eux-mêmes les allégations nutritionnelles et à signaler directement leurs préoccupations aux entreprises afin que la situation soit corrigée.
« Adieu emplois, croissance économique et prospérité à long terme! , clame Patty Ducharme. Le budget élimine des milliers d'emplois et ce seront les Canadiens et l'économie qui en souffriront. »
et entrevues :
Alain Cossette (français) : 613-293-9210
Ariel Troster (anglais) : 613-292-8363
Partager cet article