Budget de l'Ontario : austérité pour les travailleurs, réductions d'impôts
pour Bay Street
TORONTO, le 25 mars /CNW/ - Le budget provincial présenté aujourd'hui ne contient que peu de mesures pour lutter contre la crise de l'emploi en Ontario, selon les Métallos. En fait, le budget prévoit même un taux de chômage plus élevé cette année que l'an dernier.
"La réduction des tarifs d'électricité pour les installations industrielles du Nord de l'Ontario constitue la seule bonne surprise", fait remarquer Wayne Fraser, directeur du Syndicat des Métallos pour l'Ontario. "Notre syndicat a longtemps préconisé de tirer parti de l'abondance de l'hydroélectricité pour créer des emplois industriels au Canada."
La valeur annuelle du programme portant sur les tarifs de l'électricité pour le Nord de l'Ontario atteint 150 millions de dollars. Un des plus importants bénéficiaires potentiels de ce programme est Vale Inco, qui refuse depuis huit mois de négocier avec ses employés affiliés aux Métallos.
"Vale peut maintenant économiser plus sur les tarifs d'électricité qu'elle pourrait économiser en théorie avec les concessions qu'elle tente d'imposer à nos membres", estime M. Fraser. "Le budget d'aujourd'hui devrait pousser Vale à abandonner ses demandes de concessions. En fait, nous demandons au gouvernement de l'Ontario de ne pas approuver la réduction des tarifs d'électricité pour Vale à moins et jusqu'à ce que l'entreprise retourne à la table de négociation et propose un contrat équitable."
Malgré les projections inflationnistes, le gouvernement de l'Ontario prévoit imposer un gel salarial de deux ans aux employés du secteur public. Bien qu'il respectera les conventions collectives en vigueur, "le plan financier ne comprend pas de mesures de financement d'augmentations progressives de la rémunération dans quelque future convention collective que ce soit."
Le discours du budget accorde une importance factice à l'éducation postsecondaire, "notre grand avantage concurrentiel", alors que le budget lui-même, en réduisant les transferts aux universités, fait pression sur les administrateurs pour qu'ils imposent un gel salarial de deux ans aux employés des universités à l'expiration de leurs conventions collectives.
Le syndicat des Métallos représente des employés des universités de Toronto et de Guelph. "Lorsque nos conventions collectives expireront l'an prochain, la première offre de l'employeur pourrait être un gel des salaires", remarque M. Fraser. "Notre syndicat cherchera cependant à négocier des améliorations pour les employés des deux universités."
Bien que le gouvernement prétende que la retenue est nécessaire pour équilibrer le budget, il s'empresse de proposer des allègements fiscaux coûteux et inconditionnels aux entreprises. La province renonce en effet à des revenus annuels de 4,5 milliards de dollars en éliminant sans discernement la taxe de vente sur tous les intrants des entreprises, de 2,4 milliards de dollars en réduisant le taux d'imposition du revenu des sociétés et de 1,6 milliard de dollars en éliminant l'impôt sur le capital des sociétés.
"En tentant d'imposer un gel des salaires à 1,2 million de travailleurs ontariens, le gouvernement risque de créer une pression vers le bas sur les salaires dans l'ensemble des secteurs économiques de la province", affirme Erin Weir, économiste pour les Métallos. "Pour faciliter les dépenses à la consommation nécessaires à une reprise économique, le gouvernement devrait plutôt chercher des moyens d'augmenter les salaires."
Renseignements: Wayne Fraser, directeur des Métallos pour l'Ontario, (416) 577-4045; Erin Weir, économiste, Métallos, (416) 544-6005; Bob Gallagher, Communications des Métallos, (416) 544-5966, (416) 434-2221
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