QUÉBEC, le 20 mars 2012 /CNW Telbec/ - Bien que quelques initiatives soient intéressantes pour les entreprises collectives québécoises dans le budget 2012-2013 dévoilé aujourd'hui, le Chantier de l'économie sociale ne peut qu'exprimer sa vive déception en ce qui concerne certains choix budgétaires du gouvernement du Québec, tout particulièrement dans des dossiers d'une importance fondamentale pour les familles et les aînés.
Malgré les déclarations du ministre des Finances, quelques jours à peine avant le dévoilement de son budget, reconnaissant le « rôle majeur » joué par les entreprises d'économie sociale en aide à domicile sur tout le territoire du Québec, force est de constater que le maigre 5 M$ ajouté au Programme d'exonération financière pour les services d'aide domestique (PEFSAD) ne reflète pas leur importance et ne répond évidemment pas aux demandes maintes fois réitérées par ces entreprises collectives depuis de nombreuses années. « Plutôt que de s'appuyer sur un service de qualité offert par ces coopératives et ces organismes sans but lucratif, on saupoudre des mesures et, surtout, on remet entre les mains des aînés la responsabilité de gérer plusieurs mesures fiscales et de chercher des ressources là où ils peuvent », a déclaré Nancy Neamtan, présidente-directrice générale du Chantier. « De cette manière, on passe à côté d'une approche efficace qui permet d'assurer une qualité de services et une meilleure protection des travailleuses de ce secteur. », ajoute-t-elle. Le Chantier de l'économie sociale insiste pour que, de manière urgente, le gouvernement s'engage à dédier des montants prévus dans sa politique Vieillir chez soi aux 101 entreprises d'économie sociale en aide à domicile afin de leur permettre de se consolider et d'assumer de nouvelles responsabilités envers nos aînés.
Quant à l'annonce de 2 500 nouvelles unités de logement communautaire, elle est nettement en deçà de l'engagement électoral du Premier ministre en 2008 de réaliser 3 000 unités annuellement. Considérant qu'il y a présentement 2 000 unités en attente, le budget sonne, à toute fin pratique, comme un gel du développement. « Tout en saluant le projet pilote visant à accroître l'impact des investissements publics en logement communautaire, nous ne pouvons pas faire autrement que de déplorer le non respect de cet engagement électoral, considérant les besoins réels et urgents des mal-logés du Québec » a déclaré, Charles Guindon, directeur du développement et des produits financiers au Chantier de l'économie sociale.
Toutefois, le Chantier de l'économie sociale tient à saluer certaines mesures visant à offrir une plus grande gamme de produits financiers aux entreprises collectives, autant à travers Investissement Québec que par le soutien à Fondaction et au Fonds Développement Emploi Métropole. De plus, le Chantier accueille favorablement la création d'un groupe de travail sur les ateliers d'artistes à Montréal auquel il entend participer activement.
Il faut aussi signaler, à l'occasion de l'Année internationale des coopératives décrétée par les Nations Unies, que la création du Fonds de co-investissement COOP est tout à fait de mise, tout comme la bonification de certaines mesures fiscales pour les membres de coopératives est également la bienvenue.
Fort de son partenariat avec le Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (RCAAQ), le Chantier salue également le renouvellement et la bonification du Fonds d'initiatives autochtones et souligne le potentiel de cet outil pour le développement de l'entrepreneuriat collectif en milieu autochtone.
Enfin, depuis plusieurs années, à l'instar d'autres pays sur tous les continents, le rôle joué par les entreprises d'économie sociale est en pleine expansion. Le gouvernement du Québec se doit de reconnaître cette contribution essentielle au développement des collectivités et d'assurer un soutien équitable à cette forme d'entreprise. À titre d'exemple, les sommes annoncées dans le budget concernant des crédits d'impôts remboursables (l'équivalent d'une subvention) aux entreprises touristiques doivent profiter également aux entreprises à but non lucratif qui sont très présentes dans ce secteur économique. D'ailleurs, lors de l'annonce de la Stratégie entrepreneuriale en décembre 2011, le Premier ministre Jean Charest s'est engagé à ouvrir l'ensemble des programmes aux entreprises collectives. Le Chantier de l'économie demande donc la mise en place d'un groupe de travail avec le gouvernement du Québec afin d'assurer que l'ensemble des nouvelles mesures de soutien à l'entreprise privée soit également disponible pour les entreprises d'économie sociale de statut coopératif, mutualiste ou sans but lucratif. Il est maintenant urgent de passer de la parole aux actes!
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L'économie sociale québécoise est composée d'environ 7 000 entreprises, coopératives et OSBL, œuvrant dans 20 secteurs économiques (arts et culture, agroalimentaire, commerce de détail, environnement, immobilier collectif, loisir et tourisme, technologies de l'information et des communications, médias, manufacturier, services aux personnes, etc.). Elle emploie plus de 125 000 personnes et génère un chiffre d'affaires de plus de 17 milliards de dollars annuellement, ce qui représente environ 8 % du PIB québécois.
Carole Lévesque
514-899-9916, poste 238 / 514-703-3653
Responsable des communications
Chantier de l'économie sociale
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