Budget du Québec - « Ceci n'est pas un budget de sortie de crise » - Manon Massé
QUÉBEC, le 25 mars 2021 /CNW Telbec/ - C'est avec un grand étonnement que Manon Massé et Vincent Marissal de Québec solidaire ont pris connaissance du budget du Québec, qui ne correspond pas aux attentes des Québécois pour sortir rapidement de la crise, relancer le Québec et faire la transition nécessaire de notre économie afin de sortir de la pandémie, lutter contre l'autre crise climatique et remettre nos services publics en état.
« Ce n'est pas un budget de sortie de crise. Après l'année que nous avons vécu, la souffrance vécue par la population, on se serait attendu à un budget plus ambitieux. La population du Québec a mangé la claque. Les gens ont attrapé la Covid, perdu leur job, vécu de la détresse psychologique. On se serait attendu à un budget qui aurait permis de donner un coup de main aux travailleurs et travailleuses essentielles qui ont tenu le fort, mais qui sont exténuées par manque de renfort, en particulier dans le réseau public de santé, en éducation et dans les services de garde », résume la cheffe parlementaire de Québec solidaire Manon Massé.
Aux yeux des solidaires, le budget de cette année fait preuve d'un étonnant manque d'ambition et ne correspond pas à ce dont on devrait s'attendre d'un budget de sortie de crise comme nous l'avons vécue.
« C'est un budget conservateur alors qu'il aurait fallu de l'audace et de l'ambition. Il y a dans ce budget très peu de choses pour stimuler l'économie, stimuler la demande et provoquer une relance économique digne de ce nom. Malheureusement, le ministre Girard a refusé notre proposition de se donner les coudées franches, d'aller chercher des revenus là où il y en a, notamment chez les grandes entreprises qui ont vu leurs profits augmenter cette année, à cause de la pandémie. C'est une occasion ratée de rétablir une forme d'équité fiscale. Je vous le rappelle : les inégalités ont explosé cette année. Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres », souligne le responsable solidaire en matière de justice fiscale, Vincent Marissal.
Optimisation des effectifs
« Le mot optimisation est un bel euphémisme pour dire couper des services. Il s'agit de la pire année pour annoncer à 5000 fonctionnaires qu'ils vont perdre leur emploi. La CAQ propose une réingénierie de l'État 2.0. On a joué dans ce film-là avant. Chaque fois que cette prétention a été avancée par le PLQ et le PQ dans le passé, ça ne s'est pas avéré. La démonstration reste à faire que ces 5000 postes sont superflus et que les services ne seront pas affectés. » - Vincent Marissal
Changements climatiques
« Pas un sou de plus n'est prévu pour lutter contre les changements climatiques. C'est un échec de Benoit Charrette qui n'a pas réussi à faire comprendre à son collègue aux Finances que la crise climatique était aussi grave que la crise de la Covid, et surtout, qu'il y avait là une opportunité extraordinaire pour relancer l'économie, faire la transition économique sur des bases plus durables. C'est aussi l'échec de M. Legault qui vient de larguer les jeunes une fois de plus. » - Manon Massé
Violences faites aux femmes
« Les sommes minimalistes consacrées à lutter contre les violences faites aux femmes, c'est une insulte! En pleine crise des féminicides, c'est un échec de la ministre Isabelle Charest incapable de convaincre son ministre des Finances que c'est une priorité, qu'il faut mettre les ressources pour renverser la vapeur en matière de violences faites aux femmes. » - Manon Massé
Services de garde
« 23 M$ par année pour les services de garde alors qu'on vit une autre crise. La liste d'attente de 50 000 enfants ne va se pas réduire substantiellement avec ça. Je vous rappelle qu'actuellement, des femmes se privent de retourner au travail par manque de places en garderie pour leur enfant. Le manque de places en garderie nuit à l'économie et nuit aux femmes en particulier. » - Manon Massé
Logement social
« Le budget a donné lieu à un énième recyclage des unités de logement abordable déjà annoncées par les libéraux et non réalisées. À peine 500 nouvelles unités financées. Je rappelle qu'il y a 400 000 personnes mal logées au Québec. La CAQ ne remplit pas sa promesse. C'est un échec de la ministre Andrée Laforest, qui n'a pas su convaincre son ministre des Finances de l'urgence de la situation en pleine crise du logement, alors que des familles peinent à se loger ou y consacrent une trop grosse part de leur revenu, ni de l'opportunité de stimuler l'économie par la construction de logements. » - Manon Massé
Santé et éducation
« Nos services publics ne reçoivent pas les ressources nécessaires pour non seulement se relever de pandémie, mais aussi se relever des années précédentes d'austérité libérale. À part l'augmentation du nombre de préposées aux bénéficiaires, qui est essentiellement une annonce recyclée du mois de mai dernier, il n'y a pas dans ce budget un signe d'espoir pour les femmes et les hommes qui ont tenu à bout de bras notre réseau public de la santé et notre système d'éducation. Ils et elles sont à bout de souffle. Elles ont besoin de renfort. Leur cri n'a pas été entendu. Notre réseau public demeure plus fragile que jamais, à part quelques ressources additionnelles ponctuelles. Il aurait fallu une embauche massive dans nos services publics. Ça aussi, ça aurait relancé l'économie locale en donnant de l'argent à des gens qui vont le dépenser ici. » -Vincent Marissal
Service de la dette
« Malheureusement, le ministre Girard a refusé notre proposition de se donner les coudées franches, d'aller chercher des revenus là où il y en a, notamment chez les grandes entreprises qui ont vu leurs profits augmenter cette année à cause de la pandémie. Donc, pas d'impôt de pandémie. C'est une occasion ratée. Une occasion de rétablir une forme d'équité fiscale. Je vous le rappelle : les inégalités ont explosé cette année. Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres. Autre chose qui nous laisse pantois : le gouvernement versera au moins 3 milliards de dollars pour diminuer la dette du Québec cette année, via les versements au Fonds des générations. Est-ce la bonne année pour payer la dette? Non. Les versements au Fonds des générations auraient dû être suspendus et utilisés pour la relance. » - Vincent Marissal
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Simone Lirette, Attachée de presse des porte-parole de Québec solidaire, (514) 994-5095, [email protected]
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