Budget du Québec - La lutte contre la pauvreté passe à la trappe
QUÉBEC, le 10 mars 2020 /CNW Telbec/ - « On a beau examiner le budget dévoilé aujourd'hui sous tous les angles, un seul constat s'impose : la lutte contre la pauvreté vient de passer à la trappe, se désole le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc. L'indifférence du gouvernement québécois à l'égard des personnes assistées sociales est particulièrement désespérante. »
« Dernièrement, nous rappelions au gouvernement l'urgence d'agir pour aider les personnes qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire les personnes assistées sociales. Pour ce faire, nous lui demandions d'augmenter de façon marquée le montant des prestations ou, à tout le moins, de supprimer certaines contraintes et pénalités qu'il impose à ces personnes. »
Aucune amélioration des revenus
« Il nous restait un brin d'espoir en écoutant le discours du ministre des Finances, Éric Girard. Quand un des trois volets du budget concerne les mesures pour "améliorer les services et répondre aux besoins des citoyens", c'est sûr que les attentes augmentent. Mais cela ne rend l'inaction du gouvernement que plus désolante. »
« En effet, qu'en est-il des besoins des personnes assistées sociales? Le budget ne prévoit rien de rien pour elles. Rappelons qu'avec leur maigre prestation mensuelle de 690 $ et les crédits auxquels elles ont droit, elles n'arrivent actuellement à couvrir que 54 % des besoins de base reconnus. Pire, si on tient compte de la récente révision de la Mesure du panier de consommation (MPC) par Statistique Canada, tout porte à croire que le gouvernement ne respectera pas son engagement - très minimaliste - d'amener le revenu disponible des personnes à l'aide sociale à 55 % de la MPC en 2021. »
« Pour ce qui est de la réduction des contraintes et des pénalités imposées aux personnes assistées sociales, le budget est tout aussi muet, poursuit Serge Petitclerc. Nous avions espoir de voir des petites avancées du côté des gains de travail permis ou des pénalités pour les personnes qui vivent en couple, mais rien. »
Les besoins des personnes ignorés
Johanne Gagnon et Monique Toutant, deux personnes assistées sociales engagées dans la lutte à la pauvreté, ont participé au huis clos du budget. Johanne a fait remarquer : « Encore une fois, dans le budget, les personnes en situation de pauvreté sont mises à l'écart, il n'y a rien pour les aider. Il faudrait que les besoins des personnes qui vivent l'exclusion soient pris en compte. »
Monique d'ajouter : « Quand j'ai eu mon chèque en janvier [avec l'augmentation du Revenu de base], je me suis dit : "les autres [les gens qui reçoivent de l'aide sociale ou de la solidarité sociale], ils ont eu quoi? " Ils ont pourtant les mêmes besoins que moi. Ça m'a indignée. Est-ce que le gouvernement a consulté les personnes en situation de pauvreté et les organismes qui les appuient pour connaître leurs besoins? »
Conclusion
Serge Petitclerc conclut : « Le ministre Girard a répété à quelques reprises qu'il rêve d'éliminer l'écart de richesse qui existe avec l'Ontario. Mais pourquoi ne pas se concentrer prioritairement sur la réduction des écarts de richesse qui existent au sein même de la société québécoise? Pourquoi ne pas viser l'amélioration des revenus des personnes les moins nanties? »
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Patrice Lemieux Breton, 418 930-5969 / [email protected]
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