Budget fédéral - Une troisième année au neutre
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)27 févr, 2018, 16:37 ET
OTTAWA, le 27 févr. 2018 /CNW Telbec/ - Dans son budget 2018-2019, le gouvernement Trudeau ne répond pas aux attentes suscitées lors de son élection. En dépit de quelques mesures sociales bienvenues, le ministre Morneau poursuit sur la lancée de ses deux premiers budgets : il échoue à opérer une véritable transformation des politiques économiques et budgétaires léguées par le gouvernement conservateur.
La réforme fiscale du ministre des Finances est à l'image de cet échec. « Après avoir maintes fois répété que le gouvernement rétablirait une forme de justice fiscale, il a reculé sur l'essentiel de la réforme présentée en juillet dernier. Le budget d'aujourd'hui ne hausse pas davantage le taux d'imposition du gain en capital, n'impose pas de taxe Netflix et ne force pas la divulgation des pertes au profit des paradis fiscaux », analyse Guillaume Hébert, chercheur à l'IRIS.
On découvre par ailleurs que le gouvernement essuiera des pertes d'environ un demi-milliard annuellement en recettes douanières à cause du Partenariat transpacifique. Il dépensera l'importante somme de 605 M$ pour accueillir les chefs d'État du G7 au Québec l'été prochain. C'est sans compter que des sommes allouées à la recherche, 150 M$ s'en iront chaque année directement au privé sans la moindre reddition de comptes.
Le gouvernement se montre beaucoup moins généreux avec les travailleur·se·s à faible revenu qui gagnent 15 000 $ et moins. On prévoit à peine 200 M$ par an pour rehausser l'allocation pour le travail. Guillaume Hébert ajoute que « le problème avec cette allocation est qu'elle laisse pour compte les personnes sans-emplois, prenant pour acquis qu'elles font un effort insuffisant et ne méritent donc pas de ce transfert. »
Les différentes politiques féministes constituent une consolation. Parmi elles, on compte l'amélioration du congé parental, inspiré par le Québec mais moins avantageux que le programme québécois, et l'équité salariale pour 1,2 millions de travailleur·se·s des secteurs sous réglementation fédérale (aussi nommément inspiré du Québec). Le gouvernement versera par ailleurs 600 M$ de plus en « aide internationale féministe ». Notons enfin que ce budget est le premier à appliquer une analyse différenciée par les sexes (ACS+).
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Laurent Deslauriers, responsable des communications, 438 862-8051, [email protected]
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