Budget fédéral 2019-2020 - Des initiatives pour une économie en transformation, mais insuffisantes et qui manquent de mordant, dit la FCCQ
MONTRÉAL, le 19 mars 2019 /CNW Telbec/ - Le gouvernement fédéral a déposé aujourd'hui un budget proposant des mesures pour les entreprises et les travailleurs, qui sont au cœur d'une économie en transformation rapide, croit la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
« Les initiatives présentes comme l'allocation de soutien à la formation, les investissements dans Internet haute vitesse et l'appui aux entreprises innovantes seront utiles aux entreprises de toutes les régions du Québec », croit Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ. « Il faut cependant des moyens plus importants et un déploiement plus rapide pour assurer la compétitivité des entreprises et la capacité des employés de répondre aux exigences du marché du travail actuel et futur. »
Mesures pour les travailleurs
La FCCQ demandait, dans son mémoire prébudgétaire, des mesures pour aider les entreprises à faire face à la rareté de main-d'œuvre et salue ainsi la bonification de l'exemption des gains du Supplément de revenu garanti, qui incitera les travailleurs expérimentés à faible revenu, les plus susceptibles à avoir besoin de travailler, à rester sur le marché du travail. « Les entreprises à la recherche de main-d'œuvre auraient intérêt à pouvoir maintenir les travailleurs expérimentés en milieu de travail, afin de répondre à leur besoin de main-d'œuvre tout en favorisant le transfert de connaissances », rappelle Stéphane Forget.
Le gouvernement a compris l'importance d'investir en formation, mais ce qui est proposé dans le budget déposé par le ministre Bill Morneau est nettement insuffisant et sa mise en place progressive ne permettra probablement pas de faire face aux défis urgents du marché du travail, selon la FCCQ, qui prône depuis deux ans la création d'un régime volontaire d'épargne pour la formation continue. Financée à même les fonds de l'assurance-emploi, il faudra prévoir que les employeurs auront leur mot à dire sur l'application d'une telle mesure, notamment quant au moment et au sujet des formations suivies.
Déploiement d'Internet haute vitesse partout au Québec
La FCCQ souscrit à l'objectif du gouvernement fédéral de donner à tous les Canadiens un accès à Internet haute-vitesse et salue les sommes annoncées, mais espère qu'elles seront déployées rapidement et que les programmes feront l'objet d'une évaluation de performance, afin d'assurer à tous les ménages et entreprises d'avoir accès aux technologies numériques nécessaires aujourd'hui.
La FCCQ demande également au gouvernement fédéral de collaborer avec le gouvernement du Québec pour le déploiement des réseaux numériques dans les zones moins bien desservies, ainsi que dans l'administration et la coordination des programmes afin d'éviter les dédoublements.
Régime national d'assurance-médicaments
La FCCQ apprécie la volonté du gouvernement de travailler sur le régime d'assurance-médicaments en collaboration avec les provinces et les territoires, les peuples autochtones, les patients et des experts, et ce afin, de dresser une liste exhaustive de médicaments sur ordonnance et de développer une Stratégie nationale pour les médicaments coûteux pour le traitement des maladies rares. « Nous croyons que la meilleure façon d'y arriver est de miser sur un régime mixte qui comblera les lacunes en matière de couverture. Ce futur régime doit également être pérenne, sans alourdir le fardeau fiscal des entreprises et des contribuables canadiens », souligne Stéphane Forget.
La FCCQ remarque également qu'un régime national d'assurance-médicaments qui aurait pour seul but de réduire le coût des médicaments risque de restreindre l'accès aux traitements de pointe et d'avoir des répercussions importantes sur la recherche et le développement, les sciences de la vie et l'accès des patients aux nouveaux médicaments, notamment grâce aux essais cliniques.
Mesures de compensation aux producteurs soumis à la gestion de l'offre
La FCCQ reconnaît le soutien offert aux producteurs agricoles et l'aide visant à protéger la valeur des investissements des agriculteurs dans les secteurs soumis à la gestion de l'offre à la suite de l'AECG et du PTPGP. « La volonté annoncée du gouvernement fédéral de continuer de collaborer avec l'industrie est essentielle, afin de répondre aux effets possibles de l'AEUCM et nous espérons que les prochaines mesures seront calculées en fonction de la valeur actuelle nette des pertes perpétuelles que subira l'industrie », souligne le président-directeur général de la FCCQ, qui souhaite aussi que les producteurs et transformateurs québécois reçoivent leur juste part des compensations, compte tenu de leur importance au sein de l'industrie canadienne.
Les oubliés du budget
« Nous sommes déçus que le présent budget n'accorde pas davantage d'importance aux investissements en infrastructures nécessaires au développement », déplore Stéphane Forget. Pour que le projet de train grande fréquence (TGF) de VIA Rail puisse être réalisé à l'horizon 2023, il aurait fallu une enveloppe dédiée à la construction du TGF dans le budget.
« De même, le maintien et le remplacement de la flotte de brise-glaces exige des investissements majeurs, car leur vétusté menace l'efficacité du corridor maritime du Saint-Laurent, et met en péril nos échanges commerciaux qui ne cessent de croître », remarque Stéphane Forget, soulignant cependant certaines mesures pour les chantiers maritimes, notamment celui de la Davie. « Dans un contexte de rareté de main-d'œuvre, il est important d'assurer un maintien des emplois et de l'expertise retrouvée au chantier de Lévis, et cela passe par des contrats du gouvernement fédéral, entre autres pour l'acquisition de nouveaux traversiers dans l'Atlantique, pour lesquels nous souhaitons que le gouvernement fédéral fasse confiance aux chantiers maritimes québécois dans l'octroi des contrats. »
Les aéroports régionaux ont des besoins importants en réfection de leurs infrastructures et en développement, afin d'assurer une desserte aérienne efficace dans les régions éloignées. Le gouvernement du Québec a fait un premier effort au cours des derniers mois, et la FCCQ aurait souhaité que le gouvernement fédéral emboîte le pas.
Enfin, dans un contexte où la réforme fiscale américaine a envoyé un signal aux investisseurs étrangers, le Canada aurait dû et doit envoyer des signaux identiques afin de préserver l'attractivité et la compétitivité de ses entreprises et ainsi, éviter de voir des investissements déplacés au sud de la frontière.
Résorption du déficit
La FCCQ demande depuis le premier budget du ministre Morneau que le gouvernement présente un plan réaliste de résorption du déficit afin de rencontrer l'équilibre budgétaire : « Dans un contexte de situation financière favorable, il est déplorable de constater une fois de plus l'absence d'un plan de résorption du déficit nécessaire aux principes de saine gestion des finances publiques », conclut Stéphane Forget.
À propos de la FCCQ
Grâce à son vaste réseau de plus de 130 chambres de commerce et 1 100 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 50 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu'ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.
SOURCE Fédération des Chambres de commerce du Québec
Joanne Beauvais, Directrice des communications, Fédération des chambres de commerce du Québec, [email protected], Bureau : 514 844-9571, poste 3242, Cellulaire : 514 928-8373
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