Budget Girard : un déficit qui inquiète les employeurs et une absence de mesures tangibles pour maximiser le potentiel économique
MONTRÉAL, le 12 mars 2024 /CNW/ - À la suite du dépôt du sixième budget Girard, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) est préoccupé par l'état des finances publiques, plus particulièrement le fardeau que représente l'important déficit et le report de l'équilibre budgétaire. Le CPQ s'inquiète de voir que le gouvernement ne dispose que de peu de marge de manœuvre pour faire face aux multiples défis que nous pouvons anticiper.
Le CPQ aurait souhaité que le gouvernement mette de l'avant des mesures phares pour garder le Québec sur la bonne voie et aider à améliorer la compétitivité des entreprises ainsi que leur capacité à faire face à la pénurie de main-d'œuvre, aux changements climatiques et aux réglementations qui vont en s'alourdissant. Le gouvernement ne répond que partiellement à ces demandes.
« Le CPQ est conscient du contexte économique difficile, mais on aurait aimé que le gouvernement puisse mettre de l'avant quelques mesures peu coûteuses et un plan pour améliorer l'environnement fiscal et réglementaire du Québec. Je tiens à souligner les sommes pour appuyer les secteurs comme la foresterie, le tourisme et le bioalimentaire. On est également content des montants dédiés à soutenir les élèves en difficulté pour le retour en classe. La réussite éducative de nos jeunes est essentielle à un Québec prospère. J'explique mal certains choix comme l'abolition du crédit d'impôt pour les PME dédiées à l'embauche de travailleurs d'expérience, alors que nos entreprises ont grand besoin de ces travailleurs » déclare Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
« Par ailleurs, il faut rappeler l'alourdissement continu du fardeau réglementaire des entreprises au cours des dernières années et l'importance de mettre sur pied un chantier pour s'y attaquer. La capacité du Québec d'attirer, de retenir des investissements et d'augmenter sa richesse est tributaire de la qualité de son environnement d'affaires. » ajoute Mme Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef du CPQ.
Les mesures pour favoriser l'intégration des personnes éloignées du marché du travail et franciser les personnes immigrantes pourront minimalement aider les entreprises dans le recrutement et la rétention du personnel. Toutefois, le CPQ s'inquiète de l'impact de la réduction du budget emploi et solidarité sociale sur l'accès des entreprises aux services publics d'emplois. De plus, la révision de certains crédits d'impôt, comme celui du multimédia, risque d'entraîner des conséquences sur le secteur des jeux vidéo.
Le manque d'engagement envers la transition environnementale est également questionnable, car des mesures concrètes sont nécessaires pour atteindre les objectifs environnementaux et favoriser une économie plus durable. Le CPQ aurait souhaité la mise en place d'incitatifs et des mesures de soutien pour favoriser la décarbonation et d'adaptation aux changements climatiques des entreprises, notamment dans les chaînes logistiques.
Le CPQ tient à souligner l'effort fait par le gouvernement pour soutenir le repreneuriat. Il y a en moyenne 7500 entreprises à vendre au Québec et ce chiffre continuera d'augmenter dans les prochaines années. Soutenir la relève entrepreneuriale est essentiel pour conserver notre dynamisme économique. De même, le CPQ apprécie les nouvelles mesures pour l'innovation et la transformation numérique et technologique.
Finalement, le CPQ voit d'un bon œil la démarche d'optimisation de l'ensemble des dépenses gouvernementales. Le gouvernement doit garder en tête que le succès d'une telle démarche ne se fait pas sans revoir ses façons de faire pour améliorer sa productivité et son efficience. Cet exercice est d'autant plus important dans le contexte de la hausse importante des dépenses, notamment en rémunération, et du ralentissement économique.
Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic. www.cpq.qc.ca
SOURCE Conseil du patronat du Québec
Source : Jérôme Tremblay-Saint-Yves, Coordonnateur aux relations publiques, Conseil du patronat du Québec, [email protected], Cell. : (819) 740-1208
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