Budget Leitao : 600 personnes prennent la rue pour réclamer des investissements en logement social et en itinérance
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Front d'Action Populaire en Réaménagement Urbain (FRAPRU)16 mai, 2014, 11:15 ET
QUÉBEC, le 16 mai 2014 /CNW Telbec/ - Rien ne saurait justifier que le budget qui sera présenté en juin par le ministre des Finances, Carlos Leitao, ne comprenne pas des investissements majeurs dans la réalisation de nouveaux logements sociaux et dans la lutte contre l'itinérance. C'est ce cri du cœur que 600 personnes, venues des différentes régions du Québec, ont lancé, en marchant dans les rues de Québec, à l'invitation du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ).
Les deux organismes craignent que la politique d'austérité empruntée par le gouvernement libéral de Philippe Couillard se fasse au détriment du respect des droits et de la lutte contre les inégalités sociales. Ils sont d'autant plus inquiets que le Parti libéral du Québec n'a pris aucun engagement écrit quant à la poursuite du financement de nouveaux logements sociaux et à la mise en place d'un plan d'action donnant vie à la nouvelle Politique nationale de lutte à l'itinérance.
François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, estime qu'« il serait irresponsable que le budget Leitao bloque totalement le développement de nouveaux logements sociaux, alors que des données récentes de Statistique Canada démontrent une aggravation importante du problème du logement ». Selon ces chiffres, 479 775 ménages locataires québécois consacrent maintenant plus que la norme de 30 % de leur revenu au loyer, dont 227 875 plus de 50 % ».
M. Saillant rappelle que, durant la campagne électorale, le premier ministre Couillard s'est engagé verbalement à « ne pas faire moins que le gouvernement péquiste en matière de logement social » : « Nous allons voir ce que vaut la parole du premier ministre, mais il faut être clair. Les 3250 logements sociaux prévus pour un an dans le budget péquiste de février 2014 étaient nettement insuffisants ». Le FRAPRU revendique, pour sa part, le financement de 50 000 logements sociaux en cinq ans.
Quant à Pierre Gaudreau, président du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance Québec, il déclare que le gouvernement Couillard est lié par la Politique nationale en itinérance adoptée en février 2014 par le gouvernement précédent : « Les exemples des politiques québécoises d'intervention en matière de violence conjugale et de lutte contre l'homophobie démontrent que celles-ci survivent aux gouvernements. Il est donc pressant que le gouvernement libéral présente le plan d'action prévu dans la Politique sur l'itinérance, ce qui nécessite des investissements substantiels qui doivent se retrouver dans le budget Leitao ».
M. Gaudreau précise que la Politique identifie cinq axes d'intervention qui nécessitent tous des investissements pressants de la part du gouvernement: logement, santé et services sociaux, revenu, éducation et insertion, respect du droit de cité. Tout en ajoutant que les organismes communautaires en itinérance doivent aussi être financés plus adéquatement, il insiste à son tour sur l'aggravation du problème de l'itinérance : « Les ressources débordent partout au Québec. Il y urgence d'agir ».
Il y en a de l'argent!
Le RSIQ et le FRAPRU rejettent l'argument que le gouvernement québécois est pris à la gorge et qu'il n'a aucun autre choix que celui de l'austérité budgétaire. En ce sens, ils le pressent de mettre fin aux nombreux privilèges fiscaux dont jouissent les contribuables à haut revenu et les grandes entreprises et qui privent l'État de milliards de dollars par année.
Pour bien illustrer leur point de vue, des manifestantes et des manifestants ont fait éclater une pinata représentant des grandes institutions bancaires, dont la Banque Laurentienne d'où provient le ministre des Finances, Carlos Leitao. Il en est sorti plusieurs dizaines de maisons. Pour le FRAPRU et le RSIQ, la réinstauration de la taxe sur le capital, qui existait jusqu'en 2011, dans le cas des banques et des autres institutions financières, est un exemple éloquent du type de mesures qui pourraient être adoptées par le gouvernement pour lutter plus efficacement contre les problèmes de logement et d'itinérance.
SOURCE : Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
François Saillant, FRAPRU, 514-919-2843; Pierre Gaudreau, RSIQ, 514- 603-1949
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