Budget provincial 2019-20 - taxes sur le tabac - Le gouvernement continue de laisser toute la marge de manœuvre à l'industrie du tabac
MONTRÉAL, le 21 mars 2019 /CNW Telbec/ - La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac déplore l'absence d'une hausse de la taxe sur le tabac dans le budget provincial 2019-2020, le 5e budget consécutif sans une telle augmentation et, ce, malgré le maintien d'un taux de contrebande à 12% depuis 2011 et l'augmentation systématique des prix des cigarettes par les fabricants (10,80$ la cartouche de 200 cigarettes depuis 2014). « Malheureusement, le gouvernement Legault a choisi de prioriser les intérêts de l'industrie du tabac aux dépens de la santé des Québécois et des finances publiques, » selon Flory Doucas, porte-parole de la Coalition.
Dans une lettre envoyée en novembre dernier aux trois ministres concernés, la Coalition demandait au gouvernement caquiste d'entamer l'augmentation progressive de la taxe provinciale sur les cigarettes de manière à rejoindre le niveau de l'Ontario, à l'aide d'une première hausse totalisant 7$ par cartouche de 200 cigarettes (hausse de 5$ et indexation des taxes actuelles de 2$).
Faible taux de contrebande
« Malgré la diminution du taux de contrebande au cours des dernières années - atteignant un plancher de 12% en 2016 et 2017 - le gouvernement a encore une fois choisi d'écarter le moyen le plus efficace pour prévenir le tabagisme et favoriser la cessation, » regrette Flory Doucas. Contrairement aux campagnes de peur déployées par les groupes paravents des cigarettiers comme la Coalition nationale contre le tabac de contrebande et l'Association québécoise des dépanneurs en alimentation, il n'y a pas lieu de craindre une recrudescence de la contrebande suivant une hausse des taxes tabac.
La décision de ne pas hausser les taxes tabac va également à l'encontre de l'opinion publique qui, selon un sondage SOM, appuie majoritairement (73%) l'augmentation graduelle de la taxe tabac de sorte à rejoindre le niveau de l'Ontario. L'écart actuel avec le Québec est d'environ 15$ la cartouche de 200 cigarettes (ou de 1,50$ par paquet de 20).
« Le Québec est la province avec les taxes les plus basses au pays - et de loin - et l'écart ne cesse de s'élargir. Il n'existe aucune justification pour un gouvernement soucieux de la santé de la population de ne pas profiter du contexte favorable pour hausser la taxe tabac, ce qui réduirait le taux de tabagisme et aiderait à compenser les 1,9 milliard $ en soins de santé annuellement attribuables au tabac. »
Marge de manœuvre laissée à l'industrie
L'inaction du gouvernement fait en sorte que c'est l'industrie, et non les contribuables, qui bénéficie de la marge de manœuvre disponible pour augmenter les prix du tabac. En effet, les cigarettiers ont ainsi pu entièrement l'accaparer en augmentant, discrètement mais systématiquement, le prix de leurs marques, souvent par des montants supérieurs aux hausses de taxes qu'ils ont pourtant l'habitude de décrier.
« Contrairement aux hausses de taxes, qui affectent pareillement toutes les marques et qui créent le fameux 'choc' favorisant la cessation tabagique, l'industrie s'assure que ses augmentations de prix ont pour effet de protéger ses profits - au détriment de la santé publique. Par exemple, en augmentant graduellement leurs prix, les fabricants évitent les chocs normalement associés aux hausses de taxes et avec la segmentation des prix, l'industrie assure la disponibilité de marques à rabais pour conserver sa clientèle la plus sensible au prix, soit les jeunes et les plus démunis.
« La décision du gouvernement de ne pas hausser la taxe tabac, budget après budget, représente un cadeau de quelque 150 millions de dollars par année à l'industrie du tabac et une perte du même montant pour les contribuables. Et ce sont les contribuables qui sont pris avec la facture des soins de santé pour les maladies causées par le tabagisme, » conclut la porte-parole.
Pour voir le communiqué au complet, avec graphiques et références, cliquez ici:
http://cqct.qc.ca/Communiques_docs/2019/PRSS_19_03_21_Reaction_BudgetQc.pdf
À propos:
Quelque 470 organisations québécoises -- associations médicales, ordres professionnels, municipalités, hôpitaux, écoles, commissions scolaires, etc., ont endossé les mesures destinées à réduire le tabagisme et ses conséquences réclamées par la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. Fondée en 1996, les principaux objectifs de la Coalition incluent prévenir l'initiation au tabagisme, favoriser l'abandon, protéger les non-fumeurs contre la fumée secondaire et obtenir un cadre législatif qui reflète la nature néfaste et toxicomanogène du tabac. La CQCT est une initiative de l'Association pour la santé publique du Québec.
SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Information et entrevues : Flory Doucas, codirectrice et porte-parole CQCT : 514-598-5533; 514-515-6780 (cell).
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