QUÉBEC, le 31 mars 2017 /CNW Telbec/ - Le budget déposé mardi dernier par le ministre des Finances, monsieur Carlos Leitão, comprend des mesures qui aideront assurément les transporteurs interurbains à relancer leur industrie qui traverse, depuis plusieurs années, une crise sans précédent.
En contrepartie, le budget fédéral déposé la semaine dernière causera quant à lui des impacts négatifs non seulement pour l'ensemble des usagers qui se prévalent du crédit d'impôt sur l'achat des titres du transport collectif, mais aussi pour les entreprises qui opèrent des lignes de transport collectif à l'extérieur des grands centres.
Un budget provincial constructif pour le transport collectif
La bonification de l'aide au développement du transport collectif régional est plus que bienvenue. Les entreprises qui œuvrent en transport interurbain sont satisfaites des mesures incluses dans ce budget, car elles voient une opportunité de préserver et d'améliorer le réseau de transport interurbain aux bénéfices des passagers.
La reconnaissance par le gouvernement de l'importance de l'interconnectivité entre les différents intervenants en transport collectif représente un pas important dans l'optimisation de l'offre de service aux usagers. Pour la Fédération, l'harmonisation cohérente des divers services de transport passe par la concertation entre les autorités organisatrices et les entreprises qui offrent déjà un service de transport afin qu'ils travaillent ensemble plutôt que de se concurrencer. Le maintien des services interrégionaux de transport dépend de cette concertation régionale, et ce, au-delà de leurs limites administratives.
Ces mesures contribueront certainement à ralentir l'hémorragie et à rétablir une offre de service attrayante pour les usagers.
Finalement, la Fédération des transporteurs par autobus est heureuse d'apprendre que le gouvernement déposera au cours de la prochaine année une politique de mobilité durable. Nous espérons que cette nouvelle politique saura répondre aux préoccupations des entreprises de transport de personnes.
Budget fédéral qui pénalise les usagers du transport collectif
La Fédération a été très surprise par l'annonce de l'abolition du crédit d'impôt sur l'achat des titres du transport collectif. Cette mesure aura inévitablement des impacts négatifs non seulement pour l'ensemble des usagers qui se prévalent de cet allègement fiscal, mais aussi pour les entreprises qui opèrent des lignes de transport collectif à l'extérieur des grands centres.
Avec un achalandage moins important que les grandes villes, l'abolition de ces incitatifs fiscaux pour les usagers atténuera certainement leur motivation d'utiliser le transport collectif dans leur région. Nous sommes tous d'accord pour investir dans les infrastructures de transport en commun, mais il ne faut pas écarter pour autant toutes les mesures pouvant en stimuler l'utilisation.
À titre d'exemple, les usagers du transport collectif de la Vallée-de-la-Gatineau prennent quotidiennement le service de transport par autobus pour se rendre à Ottawa. Cette ligne survit grâce à l'appui de la MRC, à un programme d'aide du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports (MTMDET) et par le crédit d'impôt fédéral sur l'achat des titres du transport collectif. L'abolition de ce crédit d'impôt vient donc fragiliser une situation déjà précaire.
L'impact de cette mesure sera majeur pour d'autres transporteurs qui offrent un service de transport interurbain vers les grands centres sans bénéficier de subvention quelconque. Par exemple, pour l'entreprise Limocar en Estrie, environ 15 % des clients de l'entreprise sont éligibles à ce crédit d'impôt. Ils achètent un titre mensuel pour leurs déplacements quotidiens à partir de plusieurs municipalités vers Montréal. Ces clients seront donc pénalisés en absorbant 100 % du coût du titre de transport. Il faut s'attendre à une migration des utilisateurs vers l'automobile et un abandon du transport en commun.
Contrairement à ce que le Premier ministre du Canada prétend, l'argent investi dans les infrastructures ne bénéficiera qu'aux usagers des sociétés publiques de transport des grands centres et n'aidera en rien les usagers en périphérie et en région. L'abolition de la mesure fiscale fédérale va définitivement contribuer à l'abandon du transport collectif au profit de l'auto-solo. Conséquemment, les transports collectifs régionaux risquent de tomber et les réseaux routiers urbains devenir encore plus congestionnés.
Il est d'autant plus contradictoire de prétendre que le crédit d'impôt est trop peu utilisé et dire du même souffle que les économies permettront des investissements importants dans les infrastructures. D'ailleurs, les documents du ministère des Finances démontreraient que l'abolition du crédit d'impôt génèrera des économies d'environ 1 milliard de dollars d'ici 2022.
Le message qu'envoie le gouvernement fédéral diverge avec les actions qu'il pose. Si le transport collectif est une priorité, pourquoi retirer les incitatifs à utiliser le transport en commun? Nous sommes d'avis qu'il y a beaucoup à faire pour promouvoir et encourager le transport en commun. Une telle décision vient à l'encontre de tous les efforts mis en ce sens.
À propos de la Fédération des transporteurs par autobus
La Fédération des transporteurs par autobus regroupe plus de 650 entreprises privées œuvrant dans tous les secteurs du transport de personnes tels que le transport scolaire, interurbain, urbain, nolisé-touristique, adapté, aéroportuaire, médical et par abonnement.
SOURCE Fédération des transporteurs par autobus
Martin Bureau, Directeur des communications et des affaires publiques, Tél. : 418 476-8181, poste 211, Courriel : [email protected]
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