CAA-Québec réplique au point de vue de François Cardinal paru dans La Presse sous le titre « Stationnements "désincitatifs" »
QUÉBEC, le 19 déc. 2013 /CNW Telbec/ - CAA-Québec réagit fortement à l'éditorial de M. François Cardinal qui, dans La Presse du jour, critique la décision de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) d'imposer des frais dans certains stationnements incitatifs de son réseau. Ses propos, en particulier ceux voulant que les automobilistes profitent directement de la fluidité générée par le transport en commun et que les usagers paient plus que leur part, alimentent une nuisible et inutile rivalité entre automobilistes et usagers des transports en commun.
On peut d'abord se demander en quoi les automobilistes sont actuellement privilégiés dans la grande région de Montréal. « Une circulation fluide? Des économies? De magnifiques routes? demande Sophie Gagnon, vice-présidente adjointe aux relations publiques et gouvernementales de CAA-Québec. Malheureusement, la réalité est tout autre. »
Certes, l'AMT fonctionne à pleine capacité, mais de là à soutenir que les automobilistes devraient payer plus pour financer un service auquel ils n'ont bien souvent même pas accès, comme s'ils s'offraient le luxe quotidien de tourner le dos aux transports collectifs, il y a une marge.
CAA-Québec bondit à l'affirmation voulant que la contribution des automobilistes au financement des transports en commun soit restée à 8 % depuis des années. On ne peut ignorer que la taxe provinciale sur les carburants est passée de 15,20 ¢/L à 19,20 ¢/L entre 2010 et 2013, ni le fait qu'on impose des frais supplémentaires d'immatriculation de 45 $ par année aux automobilistes de l'île de Montréal depuis 2011. On ne peut nier également qu'entre 2010-2011 et 2013-2014 seulement, les contributions des automobilistes au transport en commun sont passées de 668 M $ à 1 312 M $. Non seulement la contribution des automobilistes a beaucoup augmenté au cours des dernières années, mais la statistique du 8 % est loin de tenir la route. Selon les compilations de CAA-Québec, la part versée actuellement par les automobilistes au financement des transports en commun est plutôt de l'ordre de 22 %.
Il ne faut par ailleurs pas conclure que CAA-Québec prend un parti aveugle en faveur des automobilistes. « Notre position est très claire, rappelle Mme Gagnon. CAA-Québec encourage l'utilisation rationnelle de l'auto et incitons les gens à la délaisser au profit des transports en commun chaque fois que possible… et nous mettons bien l'accent sur le mot "possible"! Nous reconnaissons aussi que les transports en commun ont besoin de financement accru, mais il est injuste de soutenir que les automobilistes doivent en faire les frais au premier titre et, pire encore, de laisser croire qu'ils ne contribuent pas suffisamment! »
Il faut plutôt réaliser qu'une partie importante du problème tient au fait que les décideurs et gestionnaires publics ont, au fil des années, manqué de planification et trop souvent négligé d'investir adéquatement dans l'entretien et l'amélioration des services, alors qu'ils entretenaient le mirage des gels tarifaires pour éviter des hausses normales et nécessaires des tarifs d'usagers.
Pendant ce temps à Québec, d'aucuns critiquent l'excellente décision du maire Régis Labeaume d'ajuster de 2,5 % la contribution des usagers du Réseau de transport de la Capitale (RTC). C'est pourtant ce qu'il faut faire pour éviter de créer des déficits et de repousser des problèmes qu'il faut régler maintenant.
« Nous attendons des politiciens qu'ils posent des gestes responsables et qu'ils préservent le pouvoir d'achat des consommateurs, tout en offrant de bons services et en évitant des chocs tarifaires, conclut Mme Gagnon. »
À propos de CAA-Québec
Rappelons que CAA-Québec, un organisme à but non lucratif fondé en 1904, offre à ses 1 250 000 membres des services et privilèges dans les domaines de l'automobile, du voyage, de l'habitation et des services financiers.
SOURCE : CAA-Québec
Sophie Gagnon
Vice-présidente adjointe relations publiques et gouv.
418 624-2424, poste 2324
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