Caméras en CHSLD : le gouvernement se désengage de ses responsabilités
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Syndicat québécois des employées et employés de service, section locale 298 (FTQ)13 févr, 2018, 12:21 ET
MONTRÉAL, le 13 févr. 2018 /CNW Telbec/ - Le règlement dévoilé ce matin par Mme Francine Charbonneau et Gaétan Barrette sur l'utilisation de caméras de la part des usagers des CHSLD pose problème en confiant aux familles des résidents la surveillance de la qualité des soins et de la sécurité.
« Nous ne sommes pas totalement en désaccord avec l'installation de caméras dans les CHSLD. Par contre, la santé, la sécurité et la qualité du service et des soins sont du ressort de l'établissement de santé. Pourquoi revient-il aux familles d'apprécier les motifs pour l'installation d'un mécanisme de surveillance sans avoir l'autorisation préalable de l'administration du CHSLD? L'établissement devrait autoriser et apprécier les motifs valables de l'installation de mécanismes de surveillance dans les chambres des résidents », explique Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service, affilié à la FTQ.
« L'installation de caméras pour assurer la qualité des soins et des services, tel que libellé dans le règlement, lui donne une portée beaucoup trop large. L'installation de tels dispositifs devrait se faire seulement s'il y a des motifs raisonnables et sérieux de croire qu'il y a maltraitance ou que la qualité des soins et des services ne sont pas à la hauteur. Le règlement fait fi de ces motifs, constate Mme Nelson. Si un membre du personnel juge que ses droits fondamentaux sont bafoués dans le cadre de ses fonctions, quels sont ses recours? D'autant plus que le droit à des conditions de travail justes et raisonnables pour les travailleuses et les travailleurs est un droit conféré par la Charte. »
« Les caméras ne règleront pas les cas de maltraitance. Le vrai problème dans les CHSLD, c'est le manque de personnel. Il n'est pas rare que dans les unités, le personnel aux soins est en sous-effectif. C'est le résident qui écope, ne recevant pas le service auquel il a droit. Si les effectifs étaient en nombre suffisant, il n'y aurait pas de crise de confiance vis-à-vis des CHSLD. Le vrai problème, il est là! », poursuit Mme Nelson.
Le SQEES-FTQ a par ailleurs déposé une demande d'autorisation d'appel devant la Cour suprême du Canada dans un dossier d'installation d'une caméra par un membre de la famille d'un résident dans un CHSLD.
« Si après étude approfondie du règlement ou encore suite à l'application de celui-ci il apparait que les droits des travailleuses ou des travailleurs peuvent être brimés, nous ne fermons pas la porte à prendre les actions juridiques appropriées », conclut Mme Nelson.
Le SQEES-FTQ représente 25 000 membres partout au Québec, majoritairement dans le secteur de la Santé et des Services sociaux. Il est le plus grand syndicat dans le secteur des résidences privées pour personnes âgées en plus d'être un chef de file dans la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs de l'économie sociale et des OSBL. Il est affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la plus grande centrale syndicale québécoise, avec plus de 600 000 membres.
SOURCE Syndicat québécois des employées et employés de service, section locale 298 (FTQ)
Benoit Hamilton, Conseiller aux communications, SQEES-FTQ, 514-347-9836
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