Campagne électorale fédérale : Le Chef Innu Mike McKenzie dénonce l'absence des questions autochtones
UASHAT, QC, le 1er oct. 2015 /CNW Telbec/ - Le Chef d'Innu Taikuakan Uashat mak Mani-utenam, Mike McKenzie, dénonce le peu de place laissée aux enjeux autochtones depuis le début de la campagne électorale fédérale. Partout à travers le pays, et c'est particulièrement vrai au Québec, les membres des Premières Nations sont perplexes quant à ce silence alors que les enjeux autochtones devraient retenir davantage l'attention des chefs de partis et de leurs candidats.
« Malgré tous nos efforts, nous continuons d'être invisibles aux yeux des aspirants dirigeants de ce pays. Le peu de poids de l'électorat autochtone y est sans doute pour quelque chose, mais comment ne pas sombrer dans le cynisme devant ce constat ? », a déclaré le Chef McKenzie.
« Ce ne sont pourtant pas les sujets d'importance qui ont manqué dans la dernière année », rappelle le Chef Innu. « On n'a qu'à penser au rapport de la Commission vérité et réconciliation relative au sort des enfants dans les pensionnats indiens, ou au récent rapport onusien sur les droits de l'homme qui mettait l'accent sur les femmes autochtones tuées ou disparues. À eux seuls, ces enjeux devraient occuper une place prépondérante dans les préoccupations et les discussions. Ajoutons à ceci, les conditions de vie exécrables dans les communautés, l'accès défaillant à des soins de santé adéquats, la malnutrition, l'analphabétisme, le manque de ressource en éducation, l'exploitation du territoire, l'augmentation incessante de l'itinérance dans les grandes villes, etc. Les candidats ont sous les yeux un peuple dont le désœuvrement devrait faire l'objet d'un débat en soit. »
Un autre sujet qui devrait faire l'objet d'une plus grande attention dans la présente campagne concerne le renouvellement de la Politique sur les revendications territoriales globales. La version la plus récente remontant à 1986, ne tient pas compte du titre et des droits ancestraux des Premières Nations. Cette réforme de la Politique sur les revendications globales est réclamée depuis déjà trop longtemps par les Chefs et a été entérinée par l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). La concrétisation d'une telle réforme serait bénéfique tant pour les Premières Nations que pour le Canada.
Le Chef McKenzie souhaite que le prochain débat qui doit avoir lieu vendredi soir soit l'occasion pour les chefs de chaque parti de clarifier leur vision propre pour chacun des enjeux qui touchent les premiers occupants du territoire. « Il est impératif que les candidats prennent des engagements fermes s'ils sont élus afin d'enrayer les inégalités dans les communautés et de redonner un peu de dignité à nos frères et sœurs. J'invite également les organisateurs et diffuseurs de ce débat à faire une place aux questions autochtones dans l'un des segments de la soirée. Nous en avons assez d'être invisibles ! », a conclu le Chef.
SOURCE Innu Takuaikan Uashat Mak Mani-Utenam (ITUM)
Raoul Vollant, Innu Taikuakan Uashat mak Mani-utenam, Secteur des communications, 418-962-0327
Partager cet article