CanCertitude pour tous : Le cancer est injuste, mais l'accès aux traitements ne devrait pas l'être English
Plus de 30 organismes de lutte contre le cancer demandent des traitements justes et équitables pour tous les patients, peu importe leur âge, leur type de cancer et leur lieu de résidence
Un récent rapport du Cameron Institute donne un aperçu du dossier d'analyse pour la couverture universelle des traitements anticancéreux oraux en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique
TORONTO, le 10 mars 2014 /CNW/ - À l'évidence, le diagnostic d'un cancer compte parmi les pires nouvelles qu'une personne ou un membre de sa famille peut recevoir. Toutefois, il existe une autre dure réalité pour de nombreux patients en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique qui font face à l'incertitude et à des difficultés financières en raison d'une discrimination lorsqu'il s'agit d'avoir accès à des traitements anticancéreux administrés par la bouche. Une alliance sans précédent de plus de 30 groupes canadiens représentant des patients, des médecins et des organismes caritatifs, dirigée par l'Association canadienne du cancer du rein, travaille de concert pour s'assurer que tous les patients canadiens atteints de cancer puissent avoir la CanCertitude (www.CanCertaintyForAll.ca), soit la certitude qu'ils auront un accès juste et équitable au traitement dont ils ont besoin, par intraveineuse (IV) ou voie orale, en cas de diagnostic de cancer pour eux ou un membre de leur famille.
Actuellement, si un patient atteint du cancer nécessite un traitement oral approuvé par le gouvernement provincial, son âge, son accès à une assurance privée, son revenu ou son lieu de résidence peuvent entraîner des coûts et des retards considérables dans le traitement. Par contre, le même patient a droit à un traitement IV sans frais et sans attente, peu importe son revenu ou sa couverture d'assurance1.
« En tant que société, nous ne tolérons pas la discrimination. Alors, pourquoi devrions-nous tolérer la discrimination parmi les patients atteints de cancer? Il existe pourtant d'innombrables patients en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique qui font face à de la discrimination sur le plan financier simplement parce qu'on leur a prescrit un traitement oral au lieu d'un traitement par intraveineuse. Pourquoi est-ce important que le médicament anticancéreux soit une pilule ou un traitement par IV?, souligne Mme Deb Maskens, patiente atteinte d'un cancer du rein et cofondatrice de l'Association canadienne du cancer du rein. Les patients atteints d'un cancer du rein en sont un parfait exemple. Pour eux, les traitements les plus efficaces pour contrôler la maladie sont des traitements oraux pouvant être administrés à domicile. Sachant que 60 pour cent de tous les nouveaux traitements anticancéreux sont développés sous la forme de médicaments oraux, il est temps d'admettre que 'un cancer, c'est un cancer' et de mettre tous les traitements anticancéreux sur le même pied d'égalité. »
Selon un récent rapport du Cameron Institute, un investissement d'environ un pour cent du budget ontarien de 2012 pour les médicaments assurerait l'accès rapide à tous les patients de la province aux traitements anticancéreux oraux efficaces et sûrs dont ils ont besoin. Il en va de même de façon proportionnelle pour les provinces de l'Atlantique2.
Le manque de financement public équitable et complet pour les traitements anticancéreux administrés oralement en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique crée de sérieux problèmes financiers à plus de 10 000 personnes chaque année2. Même avec des assurances privées, 75 pour cent des régimes sont dotés d'une coassurance de 20 pour cent sur le coût du traitement, qui peut équivaloir à des dizaines de milliers de dollars3,4. D'autres régimes ont des seuils annuels ou viagers qui sont trop rapidement atteints avec le coût des médicaments anticancéreux.
« Steve, mon mari, souffre du cancer du rein, une maladie uniquement traitée par médicament oral administré à domicile, indique Mme Laurelea Conrad, une soignante du cancer résidant à Toronto. Comme si le fait d'avoir le cancer n'était pas assez, nous ne pouvions pas imaginer la lutte qui nous attendait seulement pour obtenir le traitement dont il a besoin. Après avoir fait une demande auprès du Programme de médicaments Trillium et attendu huit semaines pour une décision, nous avons appris que notre franchise serait de presque 5 000 $ ou plus par année selon sa dose. Il s'agit de 400 $ supplémentaires par mois en plus de tous les autres frais reliés au cancer : perte de revenus, frais de stationnement à l'hôpital, thérapie, etc. Le traitement de Steve nous a donné de l'espoir, mais le fardeau financier additionnel est tellement injuste. »
Précisions sur la discrimination
Lorsqu'il est question d'avoir accès à des traitements efficaces pris oralement, les patients font face aux types suivants de discriminations :
- Type de cancer : Selon le type de cancer, le traitement le plus efficace peut être administré par IV ou oralement. Par exemple, les cancers rares comme la leucémie myéloïde chronique ou LMC, le cancer du rein et du foie ou les tumeurs neuroendocrines dépendent presque exclusivement des traitements oraux.
- Formulation du traitement : Les traitements par IV sont administrés à l'hôpital et ils sont remboursés entièrement s'ils font partie de la liste provinciale de médicaments. Cependant, si le même médicament est offert sous forme orale, les patients doivent passer par un système complexe de remboursement qui peut entraîner de longs retards dans le traitement et nécessite des coûts personnels potentiels considérables par le biais des franchises et des coassurances5.
- Âge : Contrairement aux traitements par IV offerts à tous peu importe l'âge, le système public de remboursement actuel pour les traitements oraux du cancer en Ontario dans le cadre du Programme de médicaments de l'Ontario est offert aux patients qui sont âgés de 65 ans et plus ou qui bénéficient de l'aide sociale2.
- Revenus : En Ontario et dans les provinces de l'Atlantique, les patients atteints du cancer qui nécessitent des traitements par IV financés peuvent en bénéficier peu importe leurs revenus personnels. Les patients qui ont besoin d'un traitement oral doivent d'abord fournir une preuve du revenu total du foyer (déclarations de revenus). Ces renseignements servent à déterminer la cotisation du patient au moyen d'une franchise ou de la coassurance2, selon la province.
- Province de résidence : Les patients atteints du cancer résidant en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et plus récemment au Manitoba ont accès à des traitements anticancéreux par voie orale qui sont entièrement remboursés. Malheureusement, les patients de l'Ontario et des provinces de l'Atlantique ne bénéficient pas de ce même accès aux médicaments qui sauvent et prolongent la vie5.
Assurer la CanCertitude à l'échelle du Canada
Non seulement le financement des médicaments oraux profite aux patients atteints du cancer en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique, mais il est aussi avantageux sur le plan financier. Les traitements anticancéreux pris oralement sont plus rentables, car les patients les prennent à domicile plutôt qu'en milieu hospitalier, comme pour les IV6.
La Coalition CanCertitude fait appel aux gouvernements de l'Ontario, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador pour qu'ils se joignent au reste du pays afin d'offrir un accès juste et équitable aux traitements anticancéreux oraux et par IV.
Selon un rapport récent du Cameron Institute, un groupe d'experts en politique publique sans but lucratif, on estime qu'un investissement de l'ordre de 28 à 93 millions de dollars procurerait un accès aux médicaments oraux pour tous les patients ontariens.2 Cet investissement mènerait aussi à une réduction d'au moins 17 pour cent de l'ensemble des coûts de chimiothérapie7. Proportionnellement, la même chose serait possible en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et- Labrador. Pour obtenir plus de détails, consulter le rapport complet à www.CanCertaintyForAll.ca.
À propos du cancer au Canada
On s'attend à ce que le cancer ait la prévalence la plus accrue de maladie non transmissible au Canada entre 2003 et 20238. On estime que 41 pour cent des femmes et 46 pour cent des hommes seront victimes du cancer à un moment de leur vie. Actuellement, 62 pour cent des nouveaux patients atteints du cancer ont une espérance de survie de cinq ans ou plus, dont bon nombre vivent plus longtemps et avec une meilleure qualité de vie9. Environ la moitié de cette survie améliorée est attribuable aux innovations dans les traitements du cancer10. Historiquement, les soins liés au cancer consistaient en un traitement par intraveineuse et une radiothérapie. De nos jours, plus d'un tiers des traitements du cancer sont des médicaments oraux. Soixante pour cent des nouveaux traitements anticancéreux en développement sont des médicaments oraux11.
À propos de la Coalition CanCertitude
La Coalition CanCertitude représente la voix unie de plus de 30 groupes canadiens de patients, d'organismes caritatifs de lutte contre le cancer et d'organisations de soignants qui se sont rassemblés pour améliorer de façon considérable l'abordabilité et l'accessibilité des traitements du cancer en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique :
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L'organisme Physician Alliance for Cancer Care and Treatment (PACCT) appuie également la campagne.
Pour plus d'information, visitez le site www.CanCertaintyForAll.ca.
À propos de l'Association canadienne du cancer du rein
L'Association canadienne du cancer du rein est le premier organisme canadien de bienfaisance enregistré dirigé par des patients créé pour améliorer la qualité de vie des patients et des membres de leur famille vivant avec le cancer du rein. L'Association milite pour l'accès aux nouveaux traitements, offre du soutien et de l'information aux patients, et travaille à sensibiliser la population au problème de santé majeur que représente le cancer du rein. En mars, pendant le Mois national du rein, l'Association dirige la Coalition CanCertitude pour accroître la sensibilisation à un accès juste et équitable à des traitements anticancéreux pris oralement.
Pour plus d'information, visitez : www.kidneycancercanada.ca.
Références
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1 D. Menon, T. Stafinski, G. Stuart, 2005. « Access to Drugs for Cancer: Does Where You Live Matter? » Revue canadienne de santé publique, vol. 96, no 6, pp. 454-458.
2 W. D. Taylor, 2014. The Institutionalized Discrimination of Cancer Patients - Not What Tommy Douglas Intended: A Business Case for Universal Coverage of Oral Cancer Medicines in Ontario and Atlantic Canada.
3 ESI, Prism and Teva Neuroscience, en 2008.
4 M. L. Raborn, E. M. Pelletier, D. B. Smith, C. M. Reyes. Novembre 2013. « Patient Out-of-Pocket Payments for Oral Oncolytics: Results From a 2009 US Claims Data Analysis » Journal of Oncology Practice, vol. 9, no 6.
5 D. Menon, T. Stafinski, G. Stuart, 2005. « Access to Drugs for Cancer: Does Where You Live Matter? » Revue canadienne de santé publique, vol. 96, no 6, pp. 454-458.
6 Oral Chemotherapy: What you need to know. http://www.cancer.org/treatment/treatmentsandsideeffects/treatmenttypes/chemotherapy/oral-chemotherapy (accès le 14 février 2014)
7 F. T. Camacho, J. Wu, W. Wei, G. Kimmick, R. T. Anderson, R. Balkrishnan, 2009. « Cost impact of oral capecitabine compared to intravenous taxane-based chemotherapy in first-line metastatic breast cancer » Journal of Medical Economics, vol. 12, no 3, pp. 238-245
8 Vue d'ensemble des statistiques sur le cancer. http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-101/cancer-statistics-at-a-glance/?region=on (accès le 14 février 2014)
9 Statistiques canadiennes sur le cancer 2011.
10 F. R. Lichtenberg, 2009. « The Impact of New Drug Launches on Longevity: Evidence from Longitudinal, Disease-Level Data from 52 Countries, 1982-2001 » International Journal of Health Care Finance and Economics, vol. 5, no 1, pp. 47-73.
11 Action Cancer Ontario. 2013. Drug funding in Ontario: ensuring equitable access for all patients. http://www.cqco.ca/common/pages/UserFile.aspx?fileId=291365 (accès le 14 février 2014)
SOURCE : Coalition CanCertitude
ou prévoir une entrevue, veuillez communiquer avec :
Carolyne Lord
Capital-Image
514-739-1188, poste 249 ou [email protected]
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