Candiac exclut les caméras du conseil municipal
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FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC22 janv, 2014, 15:53 ET
MONTRÉAL, le 22 janv. 2014 /CNW Telbec/ - Voici une lettre ouverte de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) à M. Raymond Dyotte, maire de Candiac.
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a appris que vous avez interdit au photographe de presse Denis Germain du Roussillon Express de prendre des photos lors du conseil municipal, lundi dernier, 20 janvier.
Cette interdiction nous apparaît incompatible avec le respect de la démocratie, de la liberté de presse et du droit du public à l'information.
Les citoyens de Candiac sont en droit d'exiger la plus grande transparence dans la conduite des affaires municipales au moment où de nombreux scandales défraient les manchettes.
Celle-ci passe notamment par la possibilité pour les journalistes de rendre compte librement des activités municipales publiques avec les moyens techniques propres à leurs médias respectifs. Les caméras et autres appareils d'enregistrement font partie des outils de base du travail d'information tel qu'il se pratique en 2014.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM), dont la ville de Candiac ne fait pas partie, invite d'ailleurs ses municipalités membres de ne pas interdire les caméras. Cette approche devrait inspirer Candiac.
La FQM a adopté à l'unanimité en 2005 la résolution CA-01-09-2005/11 qui stipule ceci: « (...) Attendu que la Fédération a toujours défendu des valeurs d'équité, de démocratie et d'éthique; il est proposé par M. Claude Viger, appuyé par M. Lionel Fréchette que le conseil d'administration de la FQM invite ses membres à ne pas interdire l'enregistrement de leurs séances de conseil par les médias et à donner libre accès aux journalistes à leurs réunions. - Adopté à l'unanimité».
Un paragraphe de l'article 5 du règlement 1152 de Candiac stipule exactement le contraire :
« L'utilisation d'appareils photographiques, cinématographiques, magnétophones et autres appareils mécaniques et techniques d'enregistrement du même genre, est interdit. »
Cet interdit figure dans un article portant sur le décorum, ce qui n'a aucun sens. Si les enregistrements étaient une telle nuisance au décorum des conseils, pourquoi tant de municipalités les permettent-elles? Il y a même des conseils municipaux qui sont intégralement filmés et diffusés à la télévision communautaire.
La FPJQ est convaincue que l'interdit général et absolu de tout enregistrement ne repose sur aucune base valable et qu'il peut être interprété comme une volonté de contrôler l'information qui parviendra aux citoyens.
Il les prive d'obtenir une vue juste et complète de ce qui se passe au conseil municipal, sachant bien que tous ne peuvent se déplacer pour y assister en personne.
La FPJQ vous demande donc dans un premier temps de ne pas mettre en application le passage cité de cet article 5 et dans un deuxième temps de le faire disparaître du règlement 1152 dans les meilleurs délais.
Vous permettrez ainsi aux médias de faire leur travail, y compris en captant les images de leur choix, et vous favoriserez le droit du public à l'information.
Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations les meilleures.
Pierre Craig
Président de la FPJQ
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Pierre Craig, président de la FPJQ, 514 953-3673
Nathalie Côté, présidente FPJQ-Montérégie, [email protected]
FPJQ 514 522-6142
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