CBC/Radio-Canada : De nouvelles compressions intolérables
MONTRÉAL, le 10 avril 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) déplore vivement les compressions annoncées par CBC/Radio-Canada et s'inquiète de leur impact sur l'information journalistique au pays.
Les compressions de 132 millions $, qui s'ajoutent aux réductions des années précédentes, frapperont 657 employés à temps plein sur deux ans, dont 312 au service français.
Le service de l'information n'échappe pas au couperet : 47 postes seront supprimés au service de l'information français, soit 8.5 % de ses effectifs. Parmi ces emplois coupés, 5 proviendront de la direction, 13 de la télévision, 9 des affaires publiques, 7 des nouvelles radio et 13 de RDI. Par ailleurs, le service des sports sera durement touché avec la disparition de 55 postes au service français.
Des compressions d'une telle importance dans n'importe quelle salle de nouvelles minent la diversité de l'information et menacent le droit du public à l'information. Chez le diffuseur public, elles sont d'autant plus inquiétantes qu'elles fragilisent directement son mandat de service public. Ce mandat inclut, entre autres, la représentation des régions, l'indépendance face aux intérêts privés et au gouvernement, et un système de gestion des plaintes du public dans un contexte déontologique codifié.
La FPJQ déplore par ailleurs que le service français de Radio-Canada écope une plus grande proportion de suppressions de postes, par rapport au service anglais. Le service français est ainsi pénalisé parce qu'il produit plus de contenu à l'interne, alors que le service anglais achète plus de contenu à l'extérieur.
La question du financement de Radio-Canada est cruciale pour lui permettre de réaliser son mandat et de servir tous les citoyens. Dans un contexte où l'information se concentre à l'intérieur de quelques très grands groupes de presse, Radio-Canada offre une voix différente qui est essentielle à la démocratie.
La FPJQ demande aux dirigeants de CBC/Radio-Canada de sauvegarder les services d'information et de presser le gouvernement fédéral d'accorder à la société d'État un financement accru, récurrent et prévisible.
Il est temps d'arrêter de tuer CBC/Radio-Canada à petit feu et d'organiser un débat public pour assurer son avenir.
Le Canada verse à son diffuseur public le montant dérisoire de 34 $ par citoyen, alors que de nombreux pays occidentaux versent plus de 100 $ par citoyen, comme au Royaume Uni, en Allemagne, en Norvège et en Suisse, par exemple.
La qualité de l'information de Radio-Canada n'est plus à démontrer. La Société continue de récolter de nombreux prix d'excellence journalistique chaque année. Elle contribue à des enquêtes majeures qui éclairent et servent le public.
Radio-Canada subit depuis plusieurs années des compressions sévères à répétition. En 2012, elle annonçait la suppression de 650 postes à la suite de compressions de 115 millions $. En 2009, 800 emplois disparaissaient pour répondre à des compressions de 171 millions $. Cette épée de Damoclès qui lui pend constamment sur la tête ne peut qu'éroder le moral des journalistes en exigeant toujours plus d'eux avec moins de ressources et nuire à la qualité de l'information pour laquelle notre diffuseur public est reconnu.
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Brian Myles, vice-président de la FPJQ, 514-262-2860
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