CBC/Radio-Canada ne reçoit pas de « chèque en blanc »
MONTRÉAL, le 10 mai 2016 /CNW Telbec/ - Deux fois en moins d'une semaine, des dirigeants de Québecor et du Groupe TVA ont dénoncé le réinvestissement de 675 millions de dollars sur cinq ans pour CBC/Radio-Canada, annoncé par le gouvernement fédéral dans son budget du 22 mars dernier. Nous jugeons essentiel de répondre à ces attaques.
Rectifions d'abord certains faits. CBC/Radio-Canada ne reçoit pas de chèque en blanc du gouvernement. Le financement public que reçoit le diffuseur répond à un mandat bien précis, défini dans la Loi sur la radiodiffusion, qui spécifie que CBC/Radio-Canada doit offrir « une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit ». Aussi, il n'y a pas un, mais plusieurs outils de reddition de comptes auxquels doit se soumettre la Société annuellement, incluant un rapport annuel au Parlement canadien, des rapports financiers trimestriels, un rapport annuel au CRTC et de multiples comparutions devant les différents comités parlementaires de la Chambre des communes et du Sénat canadien, pour n'en citer que quelques-uns.
Aussi, le financement public que reçoit CBC/Radio-Canada concerne un vaste groupe de services publics qui dessert les Canadiens dans les deux langues officielles et huit langues autochtones sur près d'une trentaine de plateformes, incluant deux réseaux de radio parlée sans publicité.
Le réinvestissement de 675 M $ sur cinq ans concerne tout le groupe, pas uniquement ICI Radio-Canada Télé comme l'a laissé entendre le PDG de Québecor.
Il n'est pas inutile de rappeler que, puisque nos crédits parlementaires ont été réduits dans les dernières années, nos services en ont souffert. De plus, c'est l'ensemble des médias qui ont vu diminuer leurs revenus publicitaires au cours des dernières années et CBC/Radio-Canada fait face aux mêmes défis.
Le réinvestissement du gouvernement envers CBC/Radio-Canada permettra au diffuseur public de renforcer son virage numérique. Nous continuerons de créer le meilleur contenu canadien sur l'ensemble de nos plateformes avec passion et fierté. C'est ce à quoi les Canadiens s'attendent de la part de leur diffuseur public.
Ce n'est pas en attaquant le radiodiffuseur public ou en essayant de l'enfermer dans un statu quo que l'on trouvera une solution aux défis que doit affronter l'industrie canadienne de la radiodiffusion. CBC/Radio-Canada ne deviendra pas le PBS du Nord, comme le souhaitent certains. Elle appartient à tous les Canadiens et doit agir comme tel.
Discréditer la radiodiffusion publique n'aidera pas Québecor à augmenter ses revenus. CBC/Radio-Canada n'est pas la source du problème. Dans le monde numérique d'aujourd'hui, les défis viennent des géants mondiaux des médias. C'est l'équilibre entre le public et le privé au pays qui protègera et fera grandir notre industrie.
SOURCE Canadian Broadcasting Corporation
Marc Pichette, Directeur, Relations publiques, promotion et partenariats, Communications, 514-597-4140
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