Cellulaire au volant : les points d'inaptitude dans la mire - À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, estime CAA-Québec
QUÉBEC, le 7 nov. 2017 /CNW Telbec/ - CAA-Québec croit qu'il est temps de sonner la fin de la récréation pour les accrocs du texto et d'adopter un train de mesures pour endiguer le problème. Tout comme pour l'alcool au volant, des moyens plus coercitifs doivent être envisagés pour les récidivistes en haussant graduellement les points d'inaptitude.
« Mettre l'accent sur les points d'inaptitude, c'est cibler directement le privilège de conduire. Au-delà de la contribution d'assurance qui augmenterait selon le nombre de points accumulés, un conducteur récidiviste reconnu coupable à l'intérieur d'une période définie, pourrait perdre ce privilège. Nous estimons qu'une telle mesure favoriserait une plus grande réflexion qu'une hausse considérable de l'amende », insiste Sophie Gagnon, vice-présidente communications et affaires publiques chez CAA-Québec.
Par ailleurs, CAA-Québec croit qu'il faut ouvrir le dialogue avec le gouvernement fédéral sur la possibilité de rendre criminel l'usage du cellulaire au volant lorsque son utilisation entraîne des blessures graves, voire un décès.
« Les efforts de sensibilisation des dernières années méritent d'être salués, mais force est d'admettre que ça ne suffit pas. Plusieurs conducteurs parlent et textent encore au volant. Voilà une fâcheuse habitude qui n'a rien de banal puisqu'elle provoque des morts et des blessés qui pourraient être évités », indique Mme Gagnon.
À preuve :
- Près de 26 % des accidents (soit 1 sur 4) sont causés par l'utilisation du téléphone, y compris avec la fonction mains libres1.
- Un conducteur qui texte au volant est 23 fois plus susceptible d'être impliqué dans une collision qu'un conducteur attentif2.
- Les conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant ne voient que 50 % de l'information présente dans leur environnement visuel1.
- De 2011 à 2015, ce sont 124 décès et 686 blessés graves liés à la distraction3.
Le cellulaire, comme l'alcool dans les années 80
« En sommes-nous rendus-là? Il faut assurément mettre un terme une fois pour toutes à la banalisation du geste », précise Mme Gagnon, qui dresse un parallèle avec le fléau de l'alcool au volant dans les années 80. « Que ce soit l'alcool ou les textos au volant, ce sont des comportements socialement répréhensibles et potentiellement fatals. Ces comportements n'ont pas leur place derrière le volant et il faut agir en conséquence. Le jour où l'on a déclaré que ''l'alcool au volant, c'est criminel!'', on a commencé à voir des améliorations. »
Les recommandations de CAA-Québec aux parlementaires
Voici les 6 recommandations que CAA-Québec a présentées, ce matin, à la Commission des transports et de l'environnement en réponse à un mandat d'initiative sur l'utilisation du cellulaire au volant.
- Entamer un dialogue avec le gouvernement fédéral afin de criminaliser l'utilisation du cellulaire au volant dans le cas d'un accident causant la mort ou des blessures graves.
- Augmenter le nombre de points d'inaptitude pour les récidivistes afin que leur permis de conduire soit, par exemple, suspendu à la troisième offense en deux ans ;
- Permettre aux policiers de remettre un constat d'infraction pour l'utilisation de tout appareil qui ressemble à un téléphone. Le contraire pourra être démontré en Cour ;
- Accroître la sensibilisation au moyen d'un message commun véhiculé par les corps policiers, la SAAQ, les fournisseurs de service cellulaire, etc.;
- Réglementer les systèmes d'infodivertissement des véhicules. Une étude le démontre clairement, ces systèmes exigent un effort cognitif bien réel pour les utiliser, ce qui constitue une source de distraction préoccupante ;
- Continuer à documenter la possibilité d'utiliser des brouilleurs d'ondes. L'information manque à ce sujet, mais chose certaine, CAA-Québec croit que des appels d'urgence doivent pouvoir être effectués à bord d'un véhicule.
La recette du changement de comportement
« Changer des comportements pour le mieux, en sécurité routière, c'est comme une recette de gâteau. Ça prend trois ingrédients : de la sensibilisation, des lois et de la coercition. Malheureusement, le gâteau ne lève pas présentement. Il faut revoir la recette et ajouter notamment une bonne tasse de coercition », explique Marco Harrison, directeur de la Fondation CAA-Québec, vouée à la sécurité routière. « Nous n'en sommes plus au questionnement, mais bien à l'action », martèle M. Harrison.
À propos de CAA-Québec
Rappelons que CAA-Québec, un organisme à but non lucratif fondé en 1904, assure la tranquillité d'esprit à chacun de ses membres en lui offrant des avantages, des produits et des services de haute qualité dans les domaines de l'automobile, du voyage, de l'habitation et de l'assurance. Acteur important en sécurité routière à chaque étape de la vie, CAA-Québec mène des actions et des interventions notamment liées à la vérification de sièges d'auto pour enfants, à son programme de brigade et à ses écoles de conduite. De plus, à travers La Fondation, l'organisme réalise diverses activités de sensibilisation dans les écoles secondaires et auprès des aînés.
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1 National Safety Council
2 Virginia Tech Transportation Institute
3 SAAQ
SOURCE CAA-Québec
Marco Harrison, Cell. : 418 670-2622, [email protected]; Montréal : Annie Gauthier, 514 861-7111, poste 6260, Cell. : 514 717-4040, [email protected]; Québec : Pierre-Olivier Fortin, 418 624-2424, poste 6430, Cell. : 418 563-4590, [email protected]
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