Centres d'hébergement privés - La CSN propose des recommandations pour renforcer de la sécurité des résidents
MONTRÉAL, le 6 févr. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et la CSN demandent au gouvernement de prendre les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des dizaines de milliers de résidentes et de résidents des centres d'hébergement privés pour aîné-es du Québec.
Question de formation
Alors que le gouvernement a de plus en plus recours aux résidences privées, force est de constater que les normes publiques pour assurer la sécurité des résident-es sont insuffisantes. « La semaine dernière, on entendait le ministre Hébert parler de la possibilité de diminuer les qualifications pour la surveillance de nuit dans certaines résidences. Le ministre est même allé jusqu'à dire que les surveillants pourraient être des bénévoles ou des résidents. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le moment est bien mal choisi pour faire cette annonce! » déplore le vice-président du secteur privé de FSSS-CSN, Dany Lacasse. L'installation de gicleurs, dont on parle beaucoup ces jours-ci dans les médias, est certes essentielle, mais elle ne pourra jamais remplacer des travailleurs formés pour pouvoir réagir adéquatement dans des situations critiques. »
La représentante du secteur des centres d'hébergement privés, Danielle Lemire, estime que la sécurité des résidentes et des résidents passe notamment par la formation du personnel chargé d'assurer la surveillance des aîné-es dans les centres. « Le problème, c'est que le taux de roulement est tellement élevé que nous formons des travailleurs qui peuvent à tout moment décider de quitter leur emploi pour un autre mieux rémunéré et avec de meilleures conditions. Il faut donc non seulement s'assurer que les personnes responsables de la surveillance soient formées pour pouvoir pallier toute éventualité, mais mettre en place des mesures d'attraction et de rétention qui permettront de retenir ce personnel bien formé », soutient-elle.
Danielle Lemire pointe aussi du doigt le problème des travailleurs qui ne sont pas remplacés durant le temps que dure leur formation. « En aucun temps, on ne devrait accepter que des résidents soient laissés sans la surveillance d'une personne formée pour leur porter secours en cas de besoin, s'exclame-t-elle. Or, il arrive trop souvent que les employeurs n'assurent pas cette présence nécessaire. Des balises doivent être tracées pour empêcher que des situations pouvant mettre en péril la vie des aîné-es ne se produisent. Il me semble que ça va de soi ! ».
Une manière étrange de déterminer les ratios
Dany Lacasse ne manque finalement pas de souligner les ratios beaucoup trop faibles employé-es-résidents dans les centres d'hébergement privés. « Les ratios ont été revus par le gouvernement il y a un an pour 1 surveillant de nuit par résidence de 99 chambres et moins, 2 surveillants par résidence de 100 à 199 chambres et de 3 surveillants par résidence de 200 chambres et plus, précise-t-il. Cette évaluation ne tient pas du tout compte de certains facteurs comme l'architecture des bâtiments, leur structure, le nombre d'étages qu'ils comportent, etc. Il est faux de penser qu'un centre d'hébergement de quatre étages nécessitera la même surveillance qu'un autre centre de deux étages, même si le nombre de résidents des deux centres est le même », fait-il valoir.
« Il existe près de 115 000 places en centre d'hébergement privé, poursuit pour sa part le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. La balle est dans le camp du gouvernement qui doit mettre en place des mesures qui permettront aux travailleurs d'assurer la sécurité des résidents. Les moyens que nous mettons en avant nous apparaissent incontournables pour aborder cet enjeu majeur et nous nous montrons ouverts pour travailler à trouver des solutions à cet effet. Les aîné-es qui ont bâti le Québec méritent qu'on se préoccupe davantage de leur sort et qu'on aménage les meilleures conditions pour qu'ils puissent vieillir dans la dignité et la sécurité », conclut-il.
SOURCE : CSN
Ariane Gagné, Service des communications de la CSN
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