Changements à la gouvernance des commissions scolaires : une occasion ratée de bénéficier de l'expertise du monde économique
MONTRÉAL, le 4 déc. 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) accueille tièdement la réforme de l'organisation et de la gouvernance des commissions scolaires proposée dans le nouveau projet de loi déposé ce matin par le ministre du l'Éducation, M. François Blais, regrettant une occasion manquée d'assurer une meilleure adéquation formation-emploi par une nécessaire participation des employeurs à la gouvernance en formation professionnelle.
« Il est louable que le projet de loi veuille accorder une meilleure place aux parents et aux communautés, mais aucune voix n'est garantie aux employeurs locaux au sein des futurs conseils scolaires. Or, ils font eux aussi partie intégrante de la communauté et leur expertise serait essentielle à la bonne gouvernance à la fois en éducation, en formation professionnelle et en matière financière. L'ouverture proposée au monde économique avec la nouvelle loi 86 est nettement insuffisante », déclare la présidente-directrice générale de la FCCQ, Mme Françoise Bertrand.
La FCCQ salue toutefois la volonté d'abolir les élections scolaires dans leur forme actuelle, mais craint le fonctionnement bureaucratisé qui serait amené par la nouvelle gouvernance. On créerait ainsi, par exemple, des comités de répartition des ressources qui seraient formés en majorité́ de directeurs d'écoles et de centres de formation professionnelle choisis par leurs pairs. Ce serait eux qui définiraient largement l'investissement en formation professionnelle, sans aucune participation du monde économique, qui reçoit les futurs travailleurs.
De plus, parmi les 6 représentants de la communauté qui sont prévus, une seule place est réservée à un représentant avec « profil » adéquation formation-emploi, sans garantie que ses intérêts rencontrent les besoins économiques. En outre, cette place ne serait plus garantie dans les conseils scolaires si plus de 15% de la population locale signifie un désir de voir les représentants de la communauté faire l'objet d'élections, ce que dénonce la FCCQ.
En résumé, le projet de loi fait peu écho aux positions formulées par la FCCQ au fil des années.
Le rôle de l'entreprise
Canaliser la réponse aux besoins du marché du travail dans le développement de l'offre de formation en établissement scolaire était un choix adéquat dans le cadre d'une économie en plein développement industriel, le contexte a changé et il est urgent d'agir. Pour la FCCQ, il est primordial que la composition des conseils scolaires donne voix aux entreprises en formation professionnelle, elles qui sont largement absentes des décisions présentement. L'occasion d'opérer un tel virage pourrait bien ne pas se représenter de sitôt et la FCCQ urge donc le ministère de tirer profit de la réforme en cours pour apporter les correctifs requis.
« Pas moins de 215 000 postes seront à combler d'ici 10 ans dans les métiers exigeant une formation professionnelle de niveau secondaire uniquement, rappelle Françoise Bertrand. Or, il y a déjà trop peu de jeunes manifestent de l'intérêt pour une formation professionnelle, avec moins de 8000 inscrits en 2009-2010 contre 113 228 en 1976-1977. Il faut valoriser au maximum ce type de formation, et assurer que celle-ci répondra adéquatement aux besoins grandissants. »
Compte tenu de la réduction générale des effectifs étudiants où il faudra davantage rationaliser que prendre de l'expansion, la FCCQ prône une vision globale de l'offre de formation professionnelle et technique sur l'ensemble du territoire québécois, qui recherchera l'engagement des entreprises dans la réponse à leurs propres besoins. La direction des réseaux doit être unifiée sur une base régionale, en aménageant une large place dans la gouvernance aux représentants d'employeurs afin qu'ils participent pleinement à la prise de décisions sur l'offre régionale de formation professionnelle et technique, le choix des programmes et des activités. Un tel engagement des employeurs dans la gouvernance des commissions scolaires assurerait notamment une plus grande participation des entreprises dans l'accueil de stagiaires
« Il faut profiter de la proposition du ministre de l'Éducation pour inviter les entreprises à prendre la place qui leur revient dans la gouvernance. Il s'agit d'une occasion à ne pas manquer d'assurer au mieux le futur de nos jeunes et de nos entreprises », conclut Mme Bertrand.
À propos de la FCCQ |
SOURCE Fédération des chambres de commerce du Québec
Marilyne Marcoux, Conseillère aux communications, Fédération des chambres de commerce du Québec, 514-844-9571, poste 3227, Cell : 514 647-4745, [email protected]
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