MONTRÉAL, le 29 nov. 2023 /CNW/ - Depuis plusieurs mois, l'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) est préoccupée par la gestion des données gouvernementales et les décisions ministérielles qui en découlent. En effet, pour bâtir le Québec de demain, il est nécessaire que les dirigeant.es au pouvoir aient accès à des données fiables et complètes pour prendre des décisions éclairées au service de la population. Plusieurs cas récents nous prouvent le contraire.
De qualité variable, difficilement accessibles, incomplètes et fragmentées, organisées au bon vouloir des différents ministères qui les collectent : les données de qualité sont pourtant essentielles pour donner une indication claire de la vision du gouvernement et de ses prises de position.
L'ASPQ n'est pas la seule à exprimer des préoccupations. Nombreux sont ceux et celles qui remettent en question la gestion des données des ministères. Selon un sondage Léger dont la collecte de données s'est déroulée entre le 6 et le 10 octobre dernier auprès de 1 011 répondant.es, moins du tiers des Québécois et des Québécoises sont d'avis que les ministères de l'Immigration (27 %), de l'Habitation (28 %), de l'Éducation (32 %) et de la Cybersécurité (33 %) s'appuient sur des données fiables et crédibles pour orienter leurs politiques publiques.
Sans ces données, comment avoir la certitude que le financement est alloué aux bons endroits et que les programmes sociaux répondent aux enjeux les plus cruciaux ?
Au cours des dernières années, de nombreux professionnel.les au sein même de la fonction publique ont révélé cette problématique. Pourtant, rien ne change alors que différents signaux d'alarme ont été lancés. Pour que les expert.es puissent effectuer leur travail et pour que le gouvernement puisse identifier les bons remèdes aux défis d'aujourd'hui et de demain, un grand chantier des données est nécessaire.
Voici des exemples des situations soulevées récemment :
- La commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, avance qu'il lui a fallu un an pour obtenir des données nécessaires à son mandat spécial se penchant sur les soins et services aux aînés durant la pandémie.
- Un rapport de la vérificatrice générale montre que le ministère de l'Éducation peine à valider le nombre de postes d'enseignant.es vacants.
- Une enquête révèle que les biologistes qui dressent les inventaires écologiques ne peuvent se fier aux données du ministère de l'Environnement qui sont souvent imprécises, incomplètes ou inexistantes.
- L'Institut de la statistique du Québec avance que les chercheur.es publics attendent en moyenne 283 jours pour accéder aux données convoitées via la loi sur l'accès à l'information.
Plusieurs exemples au sein même du pays peuvent guider le gouvernement du Québec dans la mise en place d'une base de données plus efficace. Nos voisins de l'Ontario ont adopté en 2019 une Directive sur les données ouvertes qui exige que chaque agence provinciale répertorie une liste de l'ensemble des données qu'elle a créé et qu'elle gère. Du côté de la Colombie-Britannique, le gouvernement a mis en place en 2008 un guichet d'accès unique aux données, permettant de prendre des décisions éclairées basées sur des données probantes et transversales.
« Il est temps de revoir le modèle de gestion des données du gouvernement du Québec. L'Association pour la santé publique du Québec et plusieurs partenaires sectoriels sont prêts à collaborer pour la mise en place de solutions tangibles et efficaces, et ce, afin d'optimiser l'impact des interventions au Québec »
-- Thomas Bastien, Directeur général de l'ASPQ
L'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) regroupe des citoyen.nes et des partenaires pour faire de la santé durable, par la prévention, une priorité. Elle soutient le développement social et économique par la promotion d'une conception durable de la santé et du bien-être. La santé durable s'appuie sur une vision à long terme qui, tout en fournissant des soins à tous, s'assure aussi de les garder en santé par la prévention.
SOURCE Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)
Catherine Maertens, TACT, Cellulaire : 514 677-1756, [email protected]
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